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Formica, groupe pallidefulva

Exclusif à la région néarctique, ce groupe rassemble cinq espèces dont les territoires sont principalement situés au sud de cette région (Trager et al. 2007). Deux espèces de ce groupe sont présentes au sud du Québec et probablement une troisième.

Diagnose. Espèces unicolores avec teintes, se distinguant des autres groupes par un corps plus élancé et gracile, une taille plus longue (de 4,0 à 7,8 mm) et des appendices nettement allongés. Corps : surface dorsale moyennement luisante; coloration de base jaune ou brune, parfois plus foncée sur la tête et en particulier sur le gastre (en dehors du Québec, vers le sud, les teintes jaunes et rouges sont plus fortes); pilosité dorsale variable en abondance et en longueur, poils présents ou absents sur le prosternite et les procoxas; pubescence courte, éparse et peu abondante en général. Tête en vue frontale parfaite : nettement plus longue que large (1,24 x), marge postérieure fortement arrondie d’un oeil à l’autre; face ventrale sans poils, parfois un ou deux. Mandibules : marge basale sans microdenticules. Clypéus : marge antérieure convexe ou anguloconvexe et sans échancrure, surface médiane soulevée affichant un angle sagittal souligné par une très faible carène; cette dernière atteignant la base du triangle frontal ou se terminant par un petit plateau triangulaire inversé jouxtant la base du triangle frontal. Yeux composés bombés, sans micropoils et de grande taille; le diamètre égalant ou presque la longueur des joues, touchant ou dépassant les marges latérales de la tête selon la taille des individus. Palpes maxillaires : six articles formant une chaîne longue; au repos et allongée sur la face ventrale de la tête, l’extrémité apicale de cette chaîne est nettement proche du cou (se perçoit aussi sans être allongée) (fig. A, 2, 4, 6). Ocelles globuleux et rapprochés formant un petit triangle dont la base est éloignée de la marge postérieure de la tête. Antennes : scape long, de 1,25 à 1,33 x la longueur de la tête, sans poils dressés. Carènes frontales longues et parallèles, leur extrémité postérieure dépassant la marge antérieure des yeux, parfois courtement courbées vers les yeux, plus longues que la largeur du front. Mésosome élancé en vue latérale, affichant une pente de 32° selon un triangle généré à partir de sa base horizontalisée (fig. A); marge dorsale du promésonotum formant une convexité allongée et aplatie. Mésométasternum plat et sans poils tombants, rarement quelques-uns (fig. B). Propodéum en vue latérale : marge dorsale et marge postérieure en général réunies en une convexité, avec ou sans poils dressés. Pétiole vu de côté : épais à la base et progressivement plus mince en montant vers le sommet; en vue postérieure : marge dorsale faiblement convexe, face antérieure convexe et face postérieure plate. Gastre : pilosité dorsale variable en longueur et en densité, pubescence courte et à densité variable. La taille des gynes est nettement plus grande que celle des ergates. Photos 1 à 6 plus loin.

Bioécologie. Les espèces de ce groupe se trouvent dans le sud-ouest du Québec. Peu agressives mais actives, elles fréquentent des habitats de milieux ouverts, rocheux ou détériorés, parfois anthropiques : terrains herbacés, pâturages, arbustaies, forêts mixtes, boisés divers et leurs orées, bordures de route. Les colonies s’abritent dans divers sols nus en surface ou sous touffes d’herbacées, mousses, humus et roches, parfois sous des pièces de bois. Omnivores, les ouvrières butinent le jour; l’entrée des nids est discrète en général. Les colonies polygynes peuvent atteindre quelques milliers d’individus en milieux favorables. Elles sont exploitées par les espèces prédatrices du groupe aserva, en particulier F. pergandei, et sont les hôtes d’espèces du genre Polyergus. Toutes les espèces du groupe pallidefulva sont principalement associées au biome de la forêt décidue de l’Est; deux espèces étendent leur territoire vers l’Ouest dans la plaine et les basses collines. Ellison et al. 2012, Fisher et al. 2007, Trager et al. 2007.


CLÉ DES ESPÈCES
SELON LES ERGATES


Remarque. L’histoire de la taxinomie du groupe pallidefulva est chaotique. Il peut être utile de la consulter pour obtenir diverses données en sachant que le statut actuel des espèces reconnues repose sur la révision de Trager et al. 2007.




Formica pallidefulva Formica pallidefulva
Formica pallidefulva

Formica incerta Formica incerta
Formica incerta

Formica dolosa Formica dolosa
Formica dolosa


Formica dolosa Buren 1944

Diagnose. Additions aux caractères de la clé. Corps : longueur de 4,0 à 7,8 mm; le plus grand, le plus poilu, le plus pubescent et le moins luisant du groupe. La couleur de cette espèce est plus foncée dans le nord-est du continent où elle est bien répartie et plus rougeâtre dans le sud (Trager et al. 2007). Propodéum en vue latérale : marge arrondie. Appendices très longs. Pétiole en vue latérale : plus épais à la base et s’amincit en montant vers le sommet; en vue postérieure : marge dorsale faiblement convexe et pourvue de petits poils courts, affichant parfois une microéchancrure médiane, face antérieure très convexe et face postérieure faiblement plate. Photos 5 et 6.

Bioécologie. Cette Formica n’aime pas les milieux mésiques, ni les sols fertiles et humides. Elle préfère en général les sols sablonneux et bien drainés dans divers habitats ouverts ou dégradés, parfois anthropiques : prés, prairies, forêts de chênes ou de pins, érablières, pâturages, bords de route, friches. Les nids sont creusés sous des touffes de plantes herbacées, sous des roches ou pièces de bois; parfois l’entrée est au centre d’un petit cratère ou d’un petit dôme. Antweb.org 2024, Ellisen et al. 2012, Trager et al. 2007.

Répartition. À rechercher dans le sud-ouest du Québec. Elle est présente dans l’État du Maine. C’est pourquoi elle est incluse dans la clé. On devrait la trouver dans le versant sud des Appalaches et plus à l’Ouest.

Répartition néarctique. À découvrir dans le sud-est du Canada dont au Québec et en Ontario. États-Unis : biome de la forêt décidue de l’est du continent. Faible extension vers l’Ouest (Ellison et al. 2012, GBIF.org. 2024, Trager et al. 2007).

Formica incerta Buren 1944

Diagnose. Additions aux caractères de la clé. Corps : longueur de 4,0 à 7,5 mm; poils : parfois un ou deux sur la face ventrale de la tête, présents sur le prosternum et les procoxas; gastre : poils les plus longs sur le premier tergite, de 0,15-0,22 mm. Propodéum en vue latérale arrondi. Antennes pâles. Pétiole en vue latérale : épais à la base et rapidement plus mince en montant vers le sommet; en vue postérieure, marge dorsale faiblement convexe avec quelques petits poils courts, face antérieure convexe et face postérieure plate. Selon des indices biométriques, F. incerta se distingue légèrement des autres espèces du groupe par une tête plus large et un scape plus court (Trager et al. 2007). Photos 3 et 4.

Bioécologie. Cette fourmi préfère les habitats ouverts, mésiques ou en régénération : prairies, vieux champs, pâturages, forêts et boisés mixtes, érablières mixtes, terrains sablonneux avec une végétation éparse, escarpements rocheux, bordures de chemin et milieux anthropiques. Les colonies polygynes peuvent atteindre quelques milliers d’ouvrières. Les nids sont creusés dans des sols à surface nue ou sous roches, humus et touffes d’herbes; parfois l’entrée est au sommet d’un petit dôme. Elle se nourrit principalement du miellat de pucerons et de membracides, du nectar de diverses plantes. Aucune ouvrière étrangère, qu’elle soit prédatrice ou parasite, n’est tolérée autour de ces sources alimentaires. Hôte temporaire de F. pergandei et hôte permanent de Polyergus lucidus (Ellison et al, 2012, Francoeur, données inédites, Trager et al. 2007).

Répartition. Sud du Québec. Commune dans le domaine de la forêt décidue de l’Est.

Répartition néarctique. Sud du Canada : Québec et Ontario. États-Unis : biome de la forêt décidue de l’Est. Faible extension vers le Centre Ouest (Ellison et al. 2012, GBIF.org 2024, Trager et al. 2007).

Formica pallidefulva Latreille 1802

Diagnose. Additions aux caractères de la clé. Corps : longueur de 4,2 à 7,4 mm; poils absents sur la face ventrale de la tête et le prosternum, présents ou absents sur les procoxas; gastre un peu plus gros que les autres espèces du groupe, parfois le premier segment montre une teinte pâle. Propodéum convexe en vue ventrale. Antennes plus pâles. Pétiole vu de côté : épais à la base et progressivement plus mince en montant vers le sommet; en vue postérieure, marge dorsale faiblement convexe, face antérieure convexe et face postérieure plate. Photos 5 et 6.

Bioécologie. Cette espèce vit dans une diversité d’habitats mésiques, ouverts et souvent rocheux : prairies, forêts feuillues ouvertes ou mixtes, érablières, boisés ouverts et mixtes, pâturages, bordures de route, milieux anthropiques divers dont les gazons; en outre, c’est la seule espèce du goupe à occuper des forêts fermées avec canopée (Trager et al. 2007). Les nids sont construits dans des sols minéraux ou organiques nus, sous roches (fréquent), humus, base de touffes d’herbacées, sous l’écorce d’arbres morts et débris artificiels. Elles se nourrissent du miellat de pucerons et de cochenilles tombé sur les feuilles des arbres, sans s’occuper des producteurs. Souvent utilisées comme esclaves par Formica pergandei et une espèce du genre Polyergus. Ellisen et al. 2012, Francoeur, données inédites.
 
Répartition. Sud du Québec : dans la forêt décidue jusqu’au comté de Pontiac (Francoeur, données inédites). Territoire peu inventorié, à déterminer (GIBF.org 2024).

Répartition néarctique. Sud-est du Canada : connue au Québec et en Ontario. États-Unis : très abondantes dans le biome de la forêt décidue de l’Est. Extension vers l’Ouest dans les plaines et les basses montagnes (GBIF.org 2024, Trager et al. 2007).


Références
Antweb.org. 2024. Formica dolosa. Specimen Habitat Summary.
https://www.antweb.org/description.do?genus=formica&species=dolosa&rank=species
Antweb.org. 2024. © California Academy of Sciences. Photographes : April Nobile (5, 6) et Ryan Perry (A, 1, 2, 3, 4).
GBIF.org. 2024. Territoires de : F. dolosa. https://www.gbif.org/fr/species/7445874; F. incerta.
 https://www.gbif.org/fr/species/8061257; F. pallidefulva. https://www.gbif.org/fr/species/1315043.
Ellison, A.M., Gotelli, N.J., Farnsworth, E.J. & Alpert, G.D. 2012. A field guide to the ants of New England. Yale University Press, New Haven. 398 p.
Fisher, B.L. & Cover, S.P. 2007. Ants of North America. A guide to genera. University of California press, Berkely. 194 p.
Trager, J.C., MacGown, J.A. & Trager, M.D. 2007. Revision of the Nearctic endemic Formica pallidefulva group. Memoirs of the American Entomological Institute 80: 610-636.
 
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