Usage des clés d'identification

Les clés d’identification sont du type dichotomique. Chaque dichotome ou couplet est numéroté en ordre croissant et se compose de deux volets antagonistes qui rassemblent un ou plusieurs caractères. Chaque volet se termine par un chiffre ou par le nom d’un taxon en latin (sous-famille, genre ou espèce). Parfois, les caractères morphologiques sont accompagnés de mesures biométriques, de données géographiques ou écologiques. En cas de doute avec un volet, poursuivre le cheminement de la clé jusqu’à un taxon; en général, une erreur d’interprétation aboutira à un désaccord avec les illustrations par rapport au spécimen en cause et les photographies des espèces présentées dans la section Galerie. Des liens relierons, lorsque nécessaire, les termes à un glossaire ou aux illustrations. Pour un usage efficace, il est nécessaire de comprendre et de maîtriser le style télégraphique de l’écriture et les informations utilisées dans ce genre d’outils spécialisés.

Les clés d’identification et les diagnoses sont adaptées à la myrmécofaune du Québec à partir des données de la littérature ou de la Toile ou de nos recherches. Sauf pour quelques cas particuliers, les clés concernent seulement les femelles. Les espèces sont illustrées dans la section « Galerie des espèces ». L’historique des taxons (création, synonymies, etc.) est disponible sur le site antweb.org. Autre site utile antbase.org.

Caractères variables. Les couleurs utilisées dans les clés correspondent à l’observation d’individus sur le terrain ou de spécimens provenant d’échantillons frais. Durant la saison de croissance d’une colonie, certains peuvent apparaître blanc jaunâtre, appelés « ténéraux », parce que leur cuticule n’est pas complètement durcie et leur coloration entièrement développée. Dans les collections de spécimens, les couleurs se détériorent quelque peu avec le temps, devenant fades. Les couleurs de photos numériques affichées sur un écran d’ordinateur peuvent parfois être décalées selon le calibrage de l’appareil. Les patrons de pilosité utilisés résultent de l’observation de nombreux spécimens, en particulier de séries extraites de colonies de diverses parties du territoire d’une espèce. Dans le processus d’identification, il faut aussi tenir compte du fait que la pilosité d’un individu peut être abîmée (perte de poils) par les travaux de creusage, les combats ou la manipulation humaine. Les quantités de nourritures disponibles influencent la taille des individus d’une colonie; les premiers produits par une reine seule ont souvent une taille naine par rapport à la moyenne typique. Un individu butinant seul peut être difficile à identifier pour un certain nombre d’espèces qui présentent des variations de ces caractères; il importe alors de comparer l’espèce choisie avec des espèces voisines pour obtenir la meilleure certitude possible.

Biosystématique. Diffuser et comparer des connaissances sur les espèces exigent un système standardisé et universel d’identification et de certification des espèces reconnues pour diffuser, échanger et discuter entre nous au sujet de leur réalité naturelle. C’est la systématique biologique qui fournit les outils pour réaliser ces tâches.

Cette discipline se déploie en trois volets. Le premier, la taxinomie, permet de déceler et de décrire les espèces, puis de les nommer selon le système binaire élaboré par Linné au 18e siècle, et régulé depuis par un code international de nomenclature. Le deuxième, la classification, gère l’immense diversité des espèces à l’aide d’un système hiérarchisé de taxons allant du plus général (le phylum) au plus précis (l’espèce). Le troisième, la phylogénie, recherche les relations de descendance entre ces taxons par divers types d’analyses (Francoeur 1980), surtout maintenant celles fournies par la génétique.

Un article éditorial publié lors du lancement d’une nouvelle revue états-unienne (Cameron & Whitfield 2017) soulignait l’importance, ainsi que les rapides et diversifiés progrès de cette discipline, depuis une vingtaine d’années, pour étudier l’évolution et la diversité des espèces. Ces auteurs qualifient la systématique d’essentielle, en particulier pour le monde des insectes qui compose 80 % de la biodiversité des organismes multicellulaires.

Posséder une vue générale de la nature de cette discipline s’avère donc un atout supplémentaire pour progresser dans l’identification et l’étude des insectes.

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Références
Cameron, S.A. & Whitfield, J.B. 2017. Insect Systematics as a Central Discipline of Entomology. Insect Systematics and Diversity 1 (1): 1-2. (DOI:+10.1093/isd/ixx008)
Francoeur, 1980. Nature de la Biosystématique. Annales de la Société Entomologique du Québec 25 : 90-98. Disponible ici  .


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