Les
insectes du Québec et autres arthropodes terrestres Un nouveau guide pour l’identification des insectes du Québec est paru ce printemps, un livre impressionnant, bien ficelé et bien illustré. Plus de 2300 espèces y sont présentées. Un peu d’espace a été réservé à la fin du livre pour présenter les autres groupes d’arthropodes (bestioles à pattes articulées) terrestres. Préface et chapitres d’introduction Au tout début, nous pouvons lire une belle préface d’un grand disparu, monsieur Georges Brossard. Les premières pages touchent à l’introduction au monde fascinant des insectes (morphologie, cycle de vie) et aux méthodes utilisées pour mieux les connaître et les étudier (photographie, élevage, collection). Suivent une douzaine de techniques de capture connues des entomologistes professionnels et des amateurs sérieux; ces techniques permettent de découvrir les différentes espèces ou de les collecter dans divers milieux et pour des objectifs variés. Présentation du guide L’auteur prend quelques pages pour expliquer comment au mieux utiliser l’ouvrage. Nous apprécions particulièrement cette « mise en garde » tirée de la page 45 : « Même si les planches photo permettent de reconnaître visuellement beaucoup d’espèces, un bon nombre d’entre elles nécessitent un examen sous une loupe binoculaire ou un microscope, puisque leurs critères d’identification les plus marquants ne seront pas visibles sur une photo. » Belle prudence. |
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Surprises et
nouveautés
Normandin, Étienne.
2020. Les Insectes du
Québec et autres arthropodes terrestres.
Les Presses de l’Université de Montréal.
610 pages.Deux trouvailles à souligner : l’outil rapide pour l’identification de l’ordre (page 48) et l’outil thématique (page 54). Les numéros de pages ont été omis pour le premier outil, mais l’utilisateur pourra les ajouter proprement. La consultation de ces 12 pages permettra souvent l’identification rapide d’un d’insecte. En plus des photos en couleur et des textes de présentation, le lecteur a beaucoup de renseignements sous les yeux à chacune des pages : les références et les clés indiquées par des nombres sous le nom de famille à gauche (chaque nombre pointe une des 406 références données à la fin du livre); le nombre d’espèces au Québec (ou au Canada) ainsi que les méthodes de capture (lettres référant à la page 34) sont indiqués à droite. Génial. Quelques adaptations avec les taxons Ne cherchez pas les Homoptères, ce taxon n’est plus utilisé, et cela fait déjà quelques années. Au Québec, ils sont maintenant inclus dans deux sous-ordres d’Hémiptères selon la position des pièces buccales (rhynchos pointe ici le rostre) au repos : les Auchenorrhynches (auchenos = cou; rostre sous la tête) comprenant cigales, fulgores, cercopes, cicadelles, etc.; les Sternorrhynches (sternos = sternum; rostre entre les hanches antérieures) incluant pucerons, aleurodes, cochenilles, etc. Comprendre les racines grecques favorise leur mémorisation. Le troisième sous-ordre, celui des Hétéroptères, comprend les vraies punaises. Quelques déceptions Il existe quelques systèmes de référence pour identifier les stades de développement des insectes. Celui choisi par Entomofaune du Québec repose sur le fait qu’une nymphe (du grec numphê, qui signifie jeune fille) ressemble à un adulte, alors qu’une larve en diffère souvent totalement. Il était présenté en 1991 dans un article du Dr Jean-Pierre Bourassa qui touche les trois types de développement des insectes : amétabole, hémimétabole et holométabole. (voir le Bulletin de l'entomofaune numéro 9) L’auteur a choisi l’autre façon de voir : tout ce qui sort d’un oeuf est une larve, même si les premiers stades de développement sont pratiquement identiques aux adultes (sauf bien sûr pour le développement des ailes). Et l’utilisation du terme « juvénile » n’arrange rien. Pour les ailes membraneuses d’insectes, le francais possède deux termes : nervation signifiant disposition des nervures sur les ailes. Les termes anglais sont inutiles et ineptes. La qualité des photographies est relativement bonne à travers l’ouvrage, mais c’est moins vrai pour les insectes au corps luisant ou à couleurs métalliques, en particulier pour les Coléoptères. Coquilles importantes Il est rare qu’un livre aussi imposant (plus de 600 pages) ne renferme pas quelques coquilles. Nous avons relevé les plus importantes dans le contexte général de la morphologie et des cycles vitaux. Le système nerveux est effectivement rudimentaire et l’on peut observer une série de ganglions distribués ventralement. Les ganglions cérébroïdes sont situés dans la tête de l’insecte, entre les yeux composés. Suivent d’autres ganglions, dont les thoraciques et abdominaux. (p. 18) La mue imaginale donne l’imago, l’« insecte parfait », donc l’adulte. Chez les Lépidoptères, la dernière mue larvaire donne la chrysalide (à l’intérieur ou non d’un cocon); la mue imaginale est la sortie du papillon de la chrysalide. (p. 19) Problème de mise en page important aux pages 20 et 21. Les Coléoptères sont des insectes holométaboles. Les punaises auraient dû être à la page 20 et des lépismes (poissons d’argent) ou un autre type d’insecte amétabole (sans métamorphose) à la page 21. Questionnement Au cours des dernières années, dans nos guides d’identification, on a vu apparaître un nouveau nom français pour l’espèce Limenitis arthemis, l’Amiral blanc. Or, ce papillon est beaucoup plus brun que blanc; il y a bien une bande blanche sur chaque aile, mais elle recouvre moins du tiers de la surface de l’aile. Pourquoi ce « blanc » alors? Il vient d’une traduction littérale de White Admiral, son nom anglais… Et pourquoi les anglophones ont-ils besoin de cet adjectif, parce qu’ils ont un Red Admiral! En français, nous n’avons pas ce problème puisque Vanessa atalanta est appelée le Vulcain. Au Québec, l’adjectif « blanc » n’a donc pas sa place pour « l’Amiral ». La question est importante puisque cette espèce sera bientôt reconnue comme l'insecte emblème du Québec. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Field Guide to the Flower Flies
of Northeastern North America Beaucoup de gens aiment photographier les syrphes ou « mouches à fleurs ». Eh bien ils auront besoin de cet excellent ouvrage pour mettre un nom d’espèce sous leurs photos. Il s'agit d’un bon investissement puisque 75,5 % (312 sur 413) des espèces traitées dans ce livre sont présentes au Québec! La première vingtaine de pages nous guide sur les éléments de base à connaître sur les Syrphides : informations sur les types de biologie, les principaux caractères utilisés pour l’identification, le dimorphisme sexuel, les outils nécessaires pour la collecte, l’élevage des larves, quelques éléments de taxinomie, etc. Territoire couvert par ce guide : Groenland, Nunavut, Ontario, Québec, Maritimes et Nord-Est des USA. Quelques éléments d’écologie discutés : les larves du genre Microdon, que l’on connaît lorsqu’on échantillonne les nids de fourmis (9 espèces au Québec, mais les adultes ne vont pas sur les fleurs); plusieurs espèces qui ressemblent à des guêpes sociales ou à des bourdons à un point tel que les débutants s’y font prendre; le hilltopping, ou rendez-vous galants au sommet de la colline. Plus sérieusement, il s’agit de la rencontre des deux sexes dans des espaces aériens plus ou moins spécifiques situés au sommet d’une colline. Observé également chez les Tabanides et les Formicides, entre autres. Les espèces des quatre sous-familles sont présentées dans les 433 pages suivantes. |
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Plusieurs planches avec pièces anatomiques et pour chaque
espèce, on a un court texte, une carte de répartition et une ou
plusieurs photos. Les dernières
sections du livre comprennent 4 pages sur la morphologie des adultes
(schémas), 6 pages de glossaire, 4 pages de noms de plantes utilisées
dans le bouquin, 10 pages pour la liste des espèces (check list),
3 pages de crédits pour les photos, 6 pages de bibliographie et 10
pages pour l’index. Pour terminer, disons que l’auteur de cette
présentation utilise ce guide depuis quelques semaines avec beaucoup de
satisfaction.
[Voir dans le Bulletin 53 le tableau du nombre de genres et d'espèces au Québec, un exemple de carte de répartition et de photo] Skevington, Jeffrey H., Michelle M. Locke, Andrew D. Young, Kevin Moran, William J. Crins, and Stephen A. Marshall. 2019. Field Guide to the Flower Flies of Northeastern North America. Princeton University Press. 511 p. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Insectes. Un monde secret Pour chaque être
humain sur Terre, on compte deux cents millions d’insectes. Pourtant
d’ici un siècle, ils pourraient tous disparaître, entraînant un
effondrement catastrophique de tous les écosystèmes naturels. Sans les
insectes, les humains et les animaux mourront car ils sont tout
simplement les rouages qui font tourner le monde.
Indispensables à notre vie, les insectes sont partout : dans la forêt, les prés, les ruisseaux et les parcs. On les trouve aussi bien à six mille mètres d’altitude que dans les grottes les plus profondes, en passant par les fonts baptismaux, nos ordinateurs ou les naseaux des morses… Les insectes ont une morphologie tout à fait différente de la nôtre : leur squelette est externe comme une armure. Même avec un cerveau de la taille d’une graine de sésame, ils sont capables de reconnaître des formes diverses. En outre, ils ont une faculté à se reproduire et d’incroyables capacités d’adaptation, qui malheureusement aujourd’hui, ne leur permettent pas d’assurer leur survie (Éditeur). Certes, l'auteure, une biologiste spécialiste des insectes, nous dévoile leur monde fascinant, leurs comportements, le rôle essentiel qu’ils jouent dans le fonctionnement des écosystèmes, et de nombreuses anecdotes amusantes. On peut, cependant, déplorer une rédaction trop populiste et des comparaisons morphologiques parfois exagérées. Sverdrup-Thygeson, Anne. 2019. Insectes. Un monde secret. Éditions Arthaud, Paris.336 p. Formats : PDF, ePUB. Broché, 40 $ can. Revue du livre par André Francoeur |
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Cerambycidae (Coleoptera) of
Canada and Alaska Les entomologistes
qui ont des cheveux blancs connaissent déjà les deux premiers auteurs,
à plus forte raison s’ils ont participé à des congrès de l’Association
des entomologistes amateurs du Québec il y a… quelques années. J’aurais
aimé être présent lorsque Serge Laplante a ouvert la première copie de
l’ouvrage; une si belle réalisation après toutes ces années de travail!
Le livre en chiffres [Voir dans le Bulletin 53 le tableau des espèces en fonction des sous-familles.] 375 espèces canadiennes (réparties en 150 genres) + 20 espèces limitrophes = 395 espèces; 345 espèces illustrées à la fin du livre dans 46 planches (390 photos, car parfois les deux sexes); 302 cartes de répartitions; 310 photographies de structures dans les clés d’identification. Quelques mots sur la biologie En général, les
longicornes adultes ne vivent que 2 à 3 semaines, le temps d’assurer la
reproduction. L’accouplement a lieu sur les fleurs (Lepturines) ou sur
la plante hôte. Le plus souvent, les larves se développent sur des
arbres ou des arbustes affaiblis ou mourants. Chez quelques espèces,
elles s’attaquent à des arbres en santé, comme le Perceur de l’Érable.
Enfin, quelques espèces utilisent les racines des plantes
herbacées, comme le Longicorne de l’Asclépiade. Le développement prend
d’une à trois années selon les espèces.
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Description de
l'ouvrage Après seulement
quelques pages
d’introduction, on plonge rapidement dans le travail d’identification
des espèces; un peu plus de la moitié de l’ouvrage y est directement
dédiée. La bonne nouvelle, c’est que les clés sont également en langue
française. Il y a beaucoup d’illustrations pour nous aider à progresser
dans les clés. Après plusieurs pages de références, l’Appendice 1 nous
permet de vérifier la répartition de chaque espèce de longicorne dans
les provinces et territoires canadiens. C’est avec cet outil très utile
que nous avons pu préparer le tableau de la colonne de gauche.
L’Appendice 2 donne les noms des plantes qui sont mentionnées dans l’ouvrage, nom latin, famille et nom commun anglais. Après l’index, une quarantaine de pages de cartes de répartition permettent de situer les espèces dans différentes régions du Canada. Et pour terminer en beauté, 46 planches de photographies d’excellente qualité permettent de reconnaître les différentes espèces. Personnellement, j’ai apprivoisé l’ouvrage au cours de l’été et il a été d’une grande utilité pour l’identification de photographies de longicornes pour mes différents sites entomologiques sur Facebook. Bousquet, Y., S. Laplante, H.E.J. Hammond & D.W. Langor. 2018. Cerambycidae (Coleoptera) of Canada and Alaska. Identification guide with nomenclatural, taxonomic, distributional, host-plant, and ecological data. Prague. 300 p. 260 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Papillons de nuit et
chenilles du Québec et des Maritimes Cet ouvrage est
complémentaire à « Papillons et chenilles du Québec et
des Maritimes » qui décrivait 126 espèces de papillons diurnes (publié
par les mêmes auteurs en 2012).
Michel Leboeuf est un vulgarisateur scientifique et un auteur prolifique; il a été rédacteur en chef du magazine Nature sauvage pendant 10 ans. Stéphane Le Tirant est conservateur de la collection scientifique de l'Insectarium de Montréal; il est également auteur de nombreux articles scientifiques portant sur divers groupes d’insectes, particulièrement les Coléoptères. L’éditeur décrit cet ouvrage comme étant « un guide de terrain facile à consulter pour identifier 125 espèces de papillons de nuit et leurs chenilles parmi les plus communes et les plus spectaculaires. Des fiches d’identification par espèces bien documentées. Des illustrations et des photos de grande qualité. Des cartes de répartition et la nomenclature les plus à jour. Des textes éclairants sur la biologie et l’écologie des papillons nocturnes. Des trucs et des conseils pour les attirer et les photographier. » Ce livre très attrayant présente de belle façon 125 espèces d’Hétérocères (papillons généralement nocturnes). La nature de l’ouvrage ne permettait pas de présenter les très nombreuses espèces de microlépidoptères; pour les vedettes du livre, il s’agit d’un choix judicieux d’espèces. |
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Après une préface
du Dr Jean-Pierre Bourassa, professeur retraité de
l’UQTR, et une courte introduction, on plonge dans la section Connaître
et observer les papillons de nuit et leur chenille. Il s’agit de 40
pages de données de base pertinentes sur les papillons nocturnes : 1.
Évolution, diversité et biologie; 2. Où et quand observer; 3. Attirer
les papillons et trouver les chenilles; 4. Des papillons et des hommes.
Dans la section « Où et quand observer », des éléments importants pour les débutants ou des rappels pour les autres : il est important de connaître l’habitat de l’espèce recherchée, les plantes hôtes des chenilles et la bonne période de l’année pour trouver l’espèce de papillon recherchée. En outre, la présence des adultes variera selon la période de la journée (jour, crépuscule, nuit), la température et l’intensité du vent. « Les nuits sans vent, chaudes et humides, sont les plus favorables à l’observation d’une grande diversité d’espèces, surtout de la mi-juin à la fin de juillet. » Les auteurs présentent deux techniques pour attirer les papillons nocturnes : la source lumineuse incandescente ou ultra-violet avec un drap blanc suspendu sur une corde (loin des lumières concurrentes et pas à la pleine lune); la miellée, soit une mixture sucrée, fermentée, très odorante étalée sur un tronc d’arbre. Attention : certaines espèces ne se nourrissent pas à l’état adulte. Dans la section « Des papillons et des hommes », on souligne que les chenilles sont parfois consommées dans diverses régions du monde. Les auteurs mentionnent que dans certaines contrées, les peuplades font un lien entre l’âme des gens qui décèdent et la présence de papillons… Intéressant quand on sait que le mot grec « psyche » signifie à la fois esprit, âme… et papillon. Évidemment, il existe quelques espèces nuisibles en agriculture et en foresterie. On parle beaucoup de la Livrée des forêts au moment où j’écris ces lignes. Et l’Homme utilise des insecticides contre ces compétiteurs, des produits parfois trop efficaces… Prise de position courageuse des auteurs contre les néonicotinoïdes qui ont été prohibés en Europe récemment. L’agriculture intensive est encore au banc des accusés pour expliquer d’importantes pertes d’habitats. Et enfin la pièce de résistance du livre : 125 papillons de nuit à connaître et reconnaître. Ces espèces sont réparties en neuf familles à découvrir : 1. Tortricides (Tordeuse des bourgeons de l’Épinette) 3. Drépanides (faucilles) 7. Géométrides (géomètres et arpenteuses) 4. Lasiocampides (livrées, etc.) 8. Saturnides (Polyphème d’Amérique, saturnies, etc.) 20. Sphingides (sphinx) 18. Notodontides (notodontes, hétérocampe, etc.) 30. Érébides (arctiides, likenées, halysidote, chenilles à houppes, etc.) 34. Noctuides (noctuelles, vers-gris, acronictes, Alypie à huit points, etc.) Pour chaque espèce sont précisés les éléments de diagnose, les périodes de vol, l’habitat, les plantes hôtes, l’abondance et la carte de répartition. Ce livre plaira sûrement aux entomologistes débutants et aux personnes qui veulent mieux connaître ces magnifiques papillons nocturnes que l’on remarque parfois autour de nos lampes extérieures ou ces chenilles aux décorations excessives. J’ai des amis photographes qui se l’ont déjà approprié avec grand plaisir. Leboeuf, Michel & Stéphane Le Tirant. 2018. Papillons de nuit et chenilles du Québec et des Maritimes. Éditions Michel Quintin, Monréal. 336 p. Couverture souple, 13 x 21 cm. Papier 24.95 $ (ISBN 978-2-89762-305-0). PDF 20,00 $ (ISBN 9782897623333). Revue du livre par Robert Loiselle |
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Des insectes en ville Depuis quelques années, la population des villes a pris conscience de l'importance de la diversité des espèces pour le bon fonctionnement des écosystèmes, grâce à la vulgarisation des connaissances écologiques. C'est principalement dans les grandes villes, territoires naturels transformés et aménagés, que la flore et la faune d'origine se reconstruisent, changent et que de nouvelles espèces s'adaptent pour y vivre et persister. Les insectes et autres arthropodes, évidemment, en forment le principal contingent. Parsemé d'anecdotes et excitant notre curiosité, le livre de Vincent Albouy résume de façon vivante l'aventure des insectes qui s'installent en ville. On découvre qu'ils fréquentent incognito d'assez près nos propres aires de vie dont jardins et appartements. Leurs modes de vie spécialisés les conduisent même dans des milieux peu favorables; en plus, des migrateurs, qui ne font que passer, peuvent causer des nuisances. Maintenant, les concepts d'espaces verts et de villes durables favorisent le maintien et le développement de la diversité urbaine, incluant des présences inédites telles que ruches d'abeilles domestiques, poules domestiques, bosquets détrônant le traditionnel gazon devant les maisons, serres sur toiture d'édifice et autres. Même si le contenu concerne la France, les connaissances entomologiques et des espèces communes aident à mieux appréhender notre entomofaune urbaine. Albouy, Vincent. 2017. Des insectes en ville. Éditions Quæ, Versailles (France). 184 pages. ISBN 978-2-7592-2673-3. Revue du livre par André Francoeur. |
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Insectes des arbres du Québec Que voilà, à la
fois, un ouvrage de référence innovateur dans sa
facture, une source de connaissances scientifiques validées dans
l’espace et le temps, un outil pratique destiné aussi bien aux amateurs
qu’aux experts qui s’intéressent ou étudient les insectes des arbres
enracinés dans le territoire du Québec.
Il fait la synthèse des données d’échantillonnage sur le terrain ou d’élevage en laboratoire durant plusieurs décennies sur des espèces d'insectes associées aux arbres. Des fiches sur chaque espèce offrent une brève description, le cycle annuel de développement, les dommages causés et la répartition territoriale. « Abondamment illustré, il comprend près de 550 photos, avec 116 fiches qui présentent plus de 150 espèces d’insectes phytophages. Les deux principales sections – insectes des conifères et insectes des feuillus – se subdivisent en sous-sections montrant la partie de l’arbre touchée : feuillage, pousses ou rameaux, tronc ou branches, racines ou collets. Quelques fiches additionnelles décrivent des espèces utiles ainsi que d’autres qui sont d’intérêt, mais peu dommageables. Un insecte se balade sur votre arbre : vous voulez savoir s’il peut l’endommager? Vous observez que les feuilles sont percées de trous, que les aiguilles jaunissent ou que les pousses flétrissent; votre arbre montre des signes de dépérissement? Le présent guide vous aidera à identifier les insectes trouvés sur vos feuillus ou conifères, et vous permettra de distinguer les problèmes anodins de ceux qui peuvent avoir des conséquences graves pour vos arbres. » (En quatrième de couverture). Hébert, C., B. Comtois & L. Morneau. 2017. Insectes des arbres du Québec. Les Publications du Québec, Québec. 299 p. Couverture souple, 14 x 21 1/2 cm. ISBN 978-2-551-26011-9. Revue du livre par André Francoeur |
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Les insectes sociaux Voici un livre qui
permet de mieux connaître des insectes dont la vie et les constructions
offrent une étonnante et inventive diversité dans la biosphère de notre
planète.
« Les insectes sociaux vivent dans des sociétés à l’organisation complexe. Ils nous fascinent par la flexibilité de leurs fonctions individuelles, la diversité de leurs modes de communication, leurs performances et leurs modèles d’intelligence collective. Ainsi réalisent-ils des actions remarquables qui ne cessent de renouveler la curiosité et les créations humaines. » La vie en société : un succès de l’évolution! « Ce pourrait être une des leçons que nous enseignent guêpes, abeilles, fourmis et termites, des insectes qui existent depuis l’ère des dinosaures et dont la réussite écologique est remarquable. Pour preuve, l’énorme biomasse que représentent sur Terre les espèces sociales comparées aux autres insectes. Mais les insectes sociaux nous offrent de nombreux autres sujets d’étonnement, à travers leurs comportements altruistes, leurs modes de communication originaux, leurs systèmes de coopération souvent inégalés ou leurs étonnantes réalisations architecturales. |
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Les interactions
des insectes sociaux avec les autres êtres vivants
leur confèrent un rôle écologique et agronomique de premier ordre
(abeilles pollinisatrices) et se déclinent selon des scénarios inédits
: fourmis et termites cultivant des champignons, fourmis élevant des
pucerons, défendant leur plante hôte et nourricière contre des
herbivores, ou s’alliant à des guêpes pour se protéger d’autres
fourmis, etc. Leur capacité à modifier durablement les caractéristiques
physiques de leur environnement en fait parfois de véritables
ingénieurs de l’écosystème. Et leurs performances constituent pour les
hommes des sources d’inspiration, à l’origine notamment de matériaux
innovants, d’améliorations architecturales ou d’applications en
robotique.
Néanmoins, les insectes sociaux demeurent, pour la plupart, méconnus du grand public. Ce livre propose une synthèse actualisée des connaissances sur ces animaux fascinants. Écrit en termes très accessibles et illustré de photographies spectaculaires prises aux quatre coins de la planète, il intéressera aussi bien les naturalistes que les passionnés d’écologie, d’éthologie et d’entomologie. » Avant-propos (tiré de l’ouvrage) Il existe de nombreux ouvrages sur les abeilles, les papillons, les coléoptères, les fourmis… En revanche, les organisations sociales que l’on rencontre chez les insectes n’ont guère été présentées dans la littérature pour le grand public. Sous la forme d’une synthèse très accessible, ce livre vous propose de partir à la découverte du monde multiforme et étonnant des insectes sociaux. Le qualificatif « sociaux » n’est pas surfait, car ces insectes vivent dans des sociétés, certes très différentes de la nôtre, où des interactions ayant une finalité cohésive et communautaire s’opèrent entre les membres. Capables de modifier leur environnement, tous ces insectes sociaux communiquent entre eux et prennent soin de leur descendance. Certains ont inventé des formes d’agriculture et d’élevage bien avant l’apparition de l’Homme sur Terre. Ils ont colonisé des milieux très divers du globe, devant sans doute à cette vie en société leur remarquable succès dans les écosystèmes terrestres. Ainsi, dans certaines forêts d’Amérique tropicale, la biomasse des fourmis et des termites dépasse celle, cumulée, de tous les autres animaux ; sur le même continent, les fourmis champignonnistes consomment plus de feuilles que tous les autres herbivores réunis; quant aux abeilles mellifères, leur rôle fondamental dans la pollinisation de nombreuses plantes à fleurs n’est plus à démontrer. Parmi leurs espèces, nombreuses sont celles qui partagent des caractéristiques communes, d’autres ont des spécificités inattendues. Comment se construit une fourmilière, un nid de guêpes ou une termitière de structure et de taille si spectaculaires qu’on la dénomme « termitière cathédrale »? Comment ces insectes vivent-ils ensemble dans leurs sociétés? On parle de véritable coopération et d’altruisme. Quelles relations entretiennent-ils avec les espèces vivantes, telles que microorganismes, champignons, plantes, autres animaux? Quelles sont celles que l’Homme, au cours de son histoire, a établies avec eux? Enfin, que peut apporter leur étude à nos propres sociétés? Ce livre en indique quelques pistes, mais les insectes sociaux sont loin d’avoir révélé toutes leurs énigmes... Darrouzet, É. & B. Corbara. 2016. Les insectes sociaux. Collection Carnets de sciences, Librairie Quæ, Paris. 168 p. 16,5 x 22 cm. ISBN 978-2-7592-2427-2. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Livret
d'identification. Abeilles sauvages Le Suivi Participatif des Abeilles est une initiative d’Arthropologia (www.arthropologia.org), une association référente dans le domaine de l’entomologie pour la région Rhône-Alpes de France, en collaboration avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Divers outils d’identification sont également disponibles, tel qu’un livret réalisé par Arthropologia et téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante : https://www.arthropologia.org/association/ressources/livret-identification-abeilles-sauvages# Suite aux éléments d’introduction de connaissances générales sur les Abeilles, le guide présente une vingtaine d’espèces communes (+ le frelon asiatique, un Vespide) sous forme de fiche comprenant critères morphologiques de détermination, écologie et phénologie, photographies et dessins figuratifs. Pour aller plus loin et accompagner amateurs et professionnels à mettre en place des actions concrètes pour favoriser les abeilles, Arthropologia propose sorties, ateliers de construction de nichoirs, kiosques d’information, conférences-débats, expositions sur la région. Voici un bel exemple d’un outil pratique pour permettre au grand public comme aux professionnels des espaces verts de reconnaître un groupe particulier d’insectes et de participer à l’inventaire de la biodiversité d’une région donnée. Un modèle qui peut convenir aussi à d’autres groupes d’insectes et d’autres territoires. Collectif. 2015. Livret d'identification. Abeilles sauvages. Arthropologia, La-Tourde- Salvagny, France. 48 p. Pleine couleur. Format pdf. Gratuit. Revue du livre par André Francoeur |
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Die Eulenfalter der
Schweiz. Lepidoptera: Noctuidae, Pantheidae, Nolidae Il y a quelques
semaines, nous avons reçu un superbe bouquin sur les quelque 600
espèces de Noctuelles de Suisse. Il est rédigé en allemand; toutefois
la préface et l’introduction sont traduites en français, mais pas les
textes descriptifs des espèces.
« Aboutissement d’un travail titanesque, le document est richement illustré, un ou plusieurs spécimens étant représentés pour chaque espèce. Les planches couleurs dessinées sont complétées par la présentation, quand cela s’imposait, de dessins semi-schématiques présentant les caractères différentiels des espèces difficiles et des appareils génitaux mâles et femelles. Une fiche signalétique présentant la distribution générale, le mode de vie et les éventuelles espèces ressemblantes est ensuite fournie pour chaque espèce. Des graphes phénologiques et altitudinaux complètent ces fiches et synthétisent plus de 700 000 données, issues d’innombrables nuits de piégeages lumineux et du relevé minutieux de l’ensemble des collections muséales suisses et des principales collections privées. » (https://cscf.abacuscity.ch/fr/chf/A~11FHE28X/0~0~Typ/Lepidoptera-Noctuidae) Le volume offre ainsi 600 pages/fiches avec court texte descriptif, répartition en Suisse et phénologie. Le texte comprend l’écologie et l’habitat, les possibilités d’observation et de détection, le niveau de rareté de l’espèce (contexte européen), des particularités. |
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La reconnaissance
des espèces est
facilitée par 62 planches en couleur, 9 planches en noir et blanc de
patrons d’ailes antérieures ou postérieures, 134 planches en noir et
blanc des appareils génitaux de mâles et 16 planches en noir et blanc
des appareils génitaux de femelles. Même si ce volume concerne des
espèces européennes, il peut faciliter l’identification de genres
partagés et l’étude de nos espèces par la formation (scientifique et
technique) qui se développe en le consultant. Wymann, H.-P., L. Rezbanyai-Reser & M. Hächler. 2015. Die Eulenfalter der Schweiz. Lepidoptera: Noctuidae, Pantheidae, Nolidae. Fauna Helvetica 28, CSCF & SEG, Neuchâtel, Suisse. 960 p. Couverture rigide; 16 x 23 cm. ISBN 978-2-88414-041-6. 130 CHF. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Beetles of Eastern
North America Toutes les
personnes qui recherchent un guide général sur les coléoptères
rassemblant l’ensemble des familles (115) de l’est de l’Amérique du
Nord devraient penser à acquérir ce livre d’une grande qualité pour son
bas prix. En effet, d’excellentes photographies de 1409 espèces ornent
la plus grande partie de cet ouvrage, à la manière d’un catalogue. Il
peut s’agir d’une vue dorsale, d’un profil ou d’un autre angle
facilitant l’identification.
Le monde des coléoptères est présenté sous plusieurs facettes classiques dans les 45 pages d’introduction : principales caractéristiques morphologiques, comportement et histoire naturelle, où et quand trouver les coléoptères, observation et photographie de terrain, conservation et éthique de récolte, capture et conservation des spécimens, comment monter une collection de coléoptères à valeur scientifique, élevage d’insectes en captivité et comment jouer un rôle actif dans la recherche sur ce groupe d’insectes. Une intéressante clé simplifiée des familles en 15 couplets termine l’introduction. Elle permet aux débutants de s’orienter à travers les divers groupes à partir de caractères importants tels le type d’antennes, la forme du corps, l’étendue des élytres et la formule tarsale. Chaque famille est brièvement introduite. L’auteur présente les caractères particuliers de la famille ainsi que les façons de les distinguer des voisines. |
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La diversité
spécifique de chaque famille est
soulignée, à la fois en Amérique du Nord et dans l’est de l’Amérique du
Nord. Comme illustré aux pages 10 et 11 [voir le Bulletin de
l'entomofaune numéro 48 disponible sur ce site], un court texte
accompagne
chaque espèce photographiée, renseignant sur sa répartition
géographique.
Un appendice d’une vingtaine de pages précise la classification des espèces traitées dans l’ouvrage. Un court glossaire et une courte bibliographie complètent le tout. Plusieurs entomologistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont acquis le livre et se sont déclarés très satisfaits. Il est certain que l’ouvrage d’A.V. Evans ne permet pas d’identifier toutes les espèces de coléoptères du Québec. Il sera peut-être même risqué de l’utiliser seul dans certains contextes, surtout pour les petites espèces. Mais sa consultation permettra de mettre de l’ordre dans sa collection ou de mettre plusieurs noms de familles et même d’espèces à ses macrophotographies de terrain. Pour celles et ceux qui voudront pousser plus loin leurs investigations, un livre traitant d’une famille de Coléoptères en particulier, avec de bonnes vieilles clés d’identifications, sera toujours de mise. Arthur V. Evans. 2014. Beetles of Eastern North America. Princeton University Press, Princeton, New Jersey. 560 p. Couverture souple; 25,5 x 20,5 cm. 24 $. ISBN 978-0- 691-13304-1. Revue du livre par Robert Loiselle |
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The book of Beetles. A
life-size guide to six hundred of Nature’s gems Quand j’ai déballé
mon exemplaire, je n’ai pu m’empêcher de le
feuilleter… page par page… juste pour admirer ces petites et grandes
bêtes à six pattes. Un délice pour tous ceux et celles qui apprécient
la beauté des Coléoptères, mais également pour ceux qui, comme moi,
sont passionnés d’Évolution. En effet, plusieurs espèces de Coléoptères
ont été fortement modifiées à cause de leur mode de vie, de la niche
qu’elles occupent.
The book of Beetles constitue un tour du Monde de l’ordre d’insectes le plus diversifié sur Terre, avec plus de 360 000 espèces! Comme le soulignent les auteurs, sur Terre, une espèce d’organismes sur cinq… est une espèce de Coléoptères. Puisque le livre présente 600 espèces, la tâche de choisir les heureux élus était donc très ardue. Les auteurs ont donc retenu un ensemble de critères qui pourraient se résumer ainsi : importance dans la recherche scientifique, adaptations particulières à des milieux extrêmes, importance culturelle (symboles religieux ou mythologiques, utilisation en médecine traditionnelle ou en… cuisine), importance économique, espèces rares ou menacées et enfin, espèces impressionnantes par leur taille, leur forme ou leur couleur. Le résultat de ces choix est très satisfaisant pour le lecteur… ou pour le contemplateur. Chaque page présente une espèce (page 13) avec une photo en taille réelle et une photo complète ou partielle nous permettant de bien voir les caractéristiques en vue dorsale. Il y a également un petit dessin en vue latérale et les dimensions du mâle et de la femelle sont indiquées. |
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Une microfiche en
en-tête donne les éléments de base du côté
taxinomique, la répartition géographique mondiale, l’habitat, les
habitudes alimentaires. Un texte succinct présente l’espèce et un petit
paragraphe aide à la diagnose. Pour les férus de statistiques, j’ai
préparé un tableau où apparaissent les nombres de familles et d’espèces
des quatre sous-ordres [voir le Bulletin de
l'entomofaune numéro 48 disponible sur ce site]. J’ai également ajouté,
pour chaque sous-ordre,
les nombres d’espèces traitées dans le bouquin et celles rencontrés au
Québec.
Quelques chapitres « classiques » (voir Table des matières) servent d’introduction. L’ouvrage se termine avec quelques outils intéressants, dont un glossaire de 250 termes, une classification moderne (2011) des familles de Coléoptères du Monde et deux pages de ressources de diverses natures. Puisqu’il faut souligner quelques points négatifs, disons qu’il est quelque peu frustrant de n’avoir qu’une partie de la vue dorsale de plusieurs espèces. Ce « beau livre » ne constitue pas un livre d’identification pour nos espèces de Coléoptères du Québec, avec seulement 75 espèces, dont plusieurs sont cosmopolites (espèces bien connues). Pour toute personne intéressée à la beauté des Coléoptères, à la diversité de leurs modes de vie et de leurs adaptations. Yves Bousquet (Collection nationale canadienne d’Insectes, Arachnides et Nématodes, Ottawa) et Stéphane Le Tirant (Insectarium de Montréal) participent à ce magnifique ouvrage. Bouchard, Patrice et al. 2014. The book of Beetles. A life-size guide to six hundred of Nature’s gems. University of Chicago Press, Chicago, USA. 656 p. Couverture rigide; 28 x 19,5 cm. 60 $. ISBN 978-0-226-08275-2. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Guide d'identification des
Scarabées du Québec Martin
Hardy, entomologiste, coléoptériste et plus particulièrement
Scarabéidologue mondialement reconnu, livre dans cette publication tant
attendue un remarquable ouvrage sur les Scarabées (Scarabaeoidea) du
Québec. Le livre est facile à consulter, richement illustré, les clés
d’identification sont claires et précises et les photographies
remarquables. La plupart des coléoptéristes francophones et
anglophones, car les clés sont aussi en anglais, pourront enfin mettre
un nom sur leurs spécimens avec beaucoup plus de facilité et de
certitude grâce à cet ouvrage de qualité. La nomenclature à jour est à
souligner, car de nombreux nouveaux genres ont fait leur apparition au
cours des dernières années.
L’auteur qui compte de nombreuses années d’expérience nous livre son ouvrage de belle manière avec une préface, une introduction, une note sur la classification de ce groupe, une liste des espèces du Québec, une note sur la morphologie, les clés d’identifications et une bibliographie sélectionnée. L’ouvrage est agrémenté par des photographies de spécimens dans la nature et de quelques photographies d’habitats. Dès la réception de ce livre, j’ai utilisé les clés de quelques groupes et ce fut facile, car elles sont bien construites, claires, remarquablement bien écrites et illustrées. Ma copie contenait quelques erreurs mineures, mais qui relèvent plus de l’impression que de l’auteur et qui sont sans grande importance. Par exemples, en page 9, il manque une parenthèse après Baraud et à la page 10, l’identification de la photographie des spécimens est lidnota punctata, alors que nous devrions lire Pelidnota punctata. |
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Ailleurs, on
retrouve des sp. en italique alors que le sp. ne se met pas en
italique, contrairement aux noms latins des genres et des espèces.
Personnellement, j’aurais ajouté si cela fut possible, une échelle de
longueur à côté des photographies d’habitus. Je pense aussi que
l’auteur aurait peut-être été en mesure d’ajouter quelques localités
s’il avait consulté d’autres collections comme celles du Musée Lyman,
la collection Ouellet-Robert ou celle de l’Insectarium de Montréal. Je
recommande ce livre remarquable à tous et il trouvera sûrement une
place de choix parmi les plus importants ouvrages sur le sujet.
Bravo à l’auteur pour son importante contribution et son remarquable ouvrage et au support de la corporation Entomofaune qui nous donne à nouveau un outil important pour une meilleure connaissance et compréhension de notre entomofaune. Martin Hardy. 2014. Guide d'identification des Scarabées du Québec. Entomofaune du Québec inc., Saguenay (Chicoutimi). 169 p. Reliure boudinée. 21,5 x 28 cm. 35$. ISBN 0811736245. Pour de l'information sur la disponibilité de livre, voir ici. Revue du livre par Stéphane Le Tirant |
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Bumble bees of North America: an
identification guide Un
merveilleux guide d’identification des bourdons de l’Amérique du Nord
vient de paraître aux éditions de l’Université Princeton, grâce à la
complicité de quatre experts en la matière : Paul Williams, Robbin
Thorp, Leif Richardson et Sheila Colla. Les espèces de bourdons sont
souvent confondues en raison de la grande variabilité des patrons de
coloration qu’ils arborent d’une région biogéographique à l’autre. Les
auteurs ont clarifié la taxinomie des bourdons nord-américains et ainsi
examiné plus de 200 000 spécimens conservés dans de nombreuses
collections institutionnelles et privées. Attendu des organismes de
conservation, il s’agit du premier ouvrage qui traite de l’ensemble de
la faune des bourdons de l’Amérique du Nord. Ce guide attrayant
s’adresse surtout aux biologistes, aux agronomes et aux amateurs
avertis. Il succède ainsi aux clés régionales pour l’est des États-Unis
(Mitchell 1962; Colla et
al. 2011) et l’est du Canada (Laverty & Harder
1988).
Pour chacune des 46 espèces maintenant reconnues en Amérique du Nord, le guide procure une carte de répartition des mentions connues, la période de vol des reines, ouvrières et mâles, la variabilité des patrons de coloration, une description anatomique détaillée et une clé technique de détermination. Le guide pointe aussi les grandes lacunes dans nos connaissances sur la composition et la variabilité des espèces dans les vastes régions boréales et subarctiques canadiennes, notamment au Québec, faute d’efforts suffisants pour les inventorier. Diversité changeante des bourdons au Québec Des 46 espèces nord-américaines, 25 ont été relevées au Québec (tableau 1). Toutefois, quatre espèces jadis bien établies dans la province ne s’y trouvent plus de nos jours : le Bombus pennsylvanicus et son parasite social B. variabilis, non rapportés depuis plus de 20 ans, ainsi que le bourdon-perceur B. affinis et son parasite social B. bohemicus (= B. ashtoni), non recensés depuis 2008 (Savard, 2009a et 2012). |
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En outre, le B. fervidus,
le bourdon-perceur B.
terricola et le parasite social B. insularis sont
considérés en déclin dans certaines parties de leur aire de
répartition, le B.
terricola semblant être épargné en zone boréale.
Aussi, une espèce répandue dans les régions nordiques, B. frigidus,
voit cependant une accélération de la disparition de son habitat, les
tourbières, dans les basses terres du Québec (Pellerin & Poulin
2013).
Depuis la production centralisée et la commercialisation à grande échelle de colonies de B. impatiens au tournant des années 1990 (Velthuis & Doorn 2006), pour la culture de légumes en serres (tomates, concombres) et de petits fruits en plein champ (bleuets, canneberges), on observe dans l’écoumène une plus grande fréquence de cette espèce domestique, laquelle s’est étendue jusqu’au 49e parallèle au Québec. La disparition, le déclin et l’introduction d’espèces semblent favoriser trois autres espèces maintenant plus familières dans les paysages anthropiques, à savoir B. bimaculatus, B. griseocollis et B. rufocinctus, cette dernière ayant été signalée jusque dans l’agglomération urbaine de Havre-Saint-Pierre, en Minganie (Savard 2009b). Quant aux trois espèces arctiques-alpines et aux sept espèces des forêts mixtes et boréales, elles ne semblent pas en danger, mais à surveiller de près. Par ailleurs, la fréquence au Québec de trois espèces de l’Ouest américain, typiques des prés et des zones urbaines, mais à répartition boréale méconnue, reste à préciser; il s’agit de B. melanopygus, B. mixtus et du parasite social B. suckleyi. Enfin, on a rapporté près des frontières québécoises une espèce arctique, B. hyperboreus, deux espèces des prairies humides ou de la toundra de l’ouest du continent, B. flavifrons et B. cryptarum, et une espèce des milieux champêtres du sud-est des États-Unis, B. auricomus. Somme toute, la diversité des bourdons dans les régions méridionales du Québec s’appauvrit et risque de connaître de profonds bouleversements. Préoccupations de conservation Les insectes pollinisateurs s'avèrent essentiels à la survie de nombreuses espèces de plantes sauvages et cultivées. Aussi, le déclin confirmé de populations de bourdon ainsi que d’abeilles sauvages en Amérique soulève beaucoup d’inquiétudes dans la communauté scientifique, et ce depuis le tournant du 21e siècle. Ces alarmes (ex. Winter et al. 2006; Colla & Packer 2008, Grixti et al. 2009, Cameron et al. 2011, Schmid-Hempel et al. 2013) ont motivé plusieurs recherches. Le guide d’identification de Williams et al. (2014) représente un des outils pour transférer à la société la connaissance nécessaire des espèces afin de les surveiller et de les protéger. Le public est d’ailleurs invité à signaler les espèces en déclin ou devenues très rares, sinon disparues, à épargner les colonies de bourdon établies près de chez-soi et à supporter l’agriculture, l’horticulture et le jardinage biologiques. Selon les auteurs du guide, les principaux facteurs menaçant les populations sauvages de bourdons sont : les pertes d’habitats, l’usage de pesticides systémiques, les changements climatiques, la dispersion de pathogènes provenant du commerce de colonies d’élevage, l’introduction de pollinisateurs et de végétaux exotiques ainsi que la gestion antiparasitaire en milieux urbain et agricole. L’ignorance de l’état des populations de bourdons, l’attitude passive des gouvernements et des organisations agricoles, l’insuffisance d’aires protégées et la résistance à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement s’ajoutent à la problématique au Québec. Les bourdons nous rappellent combien grands et criants apparaissent les défis à relever pour résoudre les conflits d’intérêts entre conservation et commerce, afin de viser un véritable développement durable. Williams, P.H, R.W. Thorp, L.L. Richardson & S.R. Colla. 2014. Bumble bees of North America: an identification guide. Princeton University Press, Princeton, 208 p. 30 $. ISBN 978-0-691-15222-6. Revue du livre par Michel Savard qui présente dans son article un tableau des espèces et une liste d'ouvrages de références. Voir le Bulletin de l’entomofaune numéro 47 pour consulter l'article en entier. |
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A
Field Guide to the Ants of New England Ce guide de
terrain est invitant à consulter, avec ses nombreuses
photographies en couleur et des illustrations passablement soignées.
Dans un premier temps, les auteurs nous invitent, sur quelques pages, à mieux comprendre le milieu de vie des fourmis de la Nouvelle-Angleterre : histoire des paysages, nature des sols et types de végétation. Ils divulguent ensuite une somme impressionnante de connaissances de base sur les fourmis : évolution, écologie et éthologie. Parasitisme social, myrmécophilie (insectes qui vivent dans les colonies de fourmis) et mimétisme de plusieurs groupes d’insectes et d’araignées qui prennent les fourmis comme modèles sont démythifiés et appuyés par des photographies. Le troisième chapitre touche l’observation, la récolte et la collection des fourmis. Ces insectes sociaux vivent dans des milieux très variés; on trouve même parfois une colonie de minuscules fourmis dans un gland de chêne! Les méthodes de base sont rappelées, tout en n’oubliant pas la photographie. Un court chapitre précède le coeur de l’ouvrage : il s’agit de présenter la morphologie et la taxinomie des Formicides, d’expliquer le fonctionnement des clés et le contenu des pages-fiches par espèce. Le chapitre 5 représente 70 % de l’ouvrage. Des clés illustrées pour les sous-familles et les genres (clés séparées selon les sexes) nous mènent à une description du genre et à la clé des espèces incluses dans le genre. Les auteurs ont ajouté un élément intéressant : des clés matricielles… |
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Sous forme de
tableau, les colonnes illustrent des vues
latérales entières dessinées à l’échelle (très petites, mais permettant
de voir les variations de couleur), des mésosomes, des têtes, des
antennes ou même des habitats; chaque rangée correspond évidemment à
une espèce. Par la suite, chaque espèce est
présentée dans une page-fiche qui rassemble : photographies, milieu de
vie, répartition géographique pour la Nouvelle- Angleterre, habitudes
de vie, caractères distinctifs et espèces voisines pouvant rendre
difficile la reconnaissance de l’espèce.
Les clés d’identification semblent bien préparées (nous ne les avons pas mises à l’épreuve), avec de bons schémas en appui. Pour le profane, ce livre permettra probablement d’identifier les fourmis avec confiance jusqu’au niveau du genre; pour certains complexes d’espèces, l’identification spécifique sera peut-être moins sûre. Une clé illustrée, toujours disponible sous la page couverture, et basée en premier lieu sur la taille moyenne des ouvrières est une trouvaille intéressante à souligner. Le dernier chapitre traite de la biogéographie des fourmis de la Nouvelle-Angleterre, des concepts d’abondance et de rareté, de rareté apparente, d’espèces introduites, de secteurs qui ont été peu échantillonnés (possibles découvertes), de richesse spécifique en fonction de la température moyenne annuelle et de l’altitude pour six états (figure 6.6 en page 349), des possibles modifications causées par le réchauffement climatique. Ellison, A.M., N.J. Gotelli, E.J. Farnsworth, & G.D. Alpert. 2012. A Field Guide to the Ants of New England. Yale University Press, New Haven, Connecticut. 398 pages. ISBN : 978-0- 300-16930-0. 27 $. 24 x 16 cm. Reliure cartonnée. Revue du livre par Robert Loiselle. Pour consulter l'article et voir les photos qui l'accompagnent, téléchargez le Bulletin de l’entomofaune numéro 45. |
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Les insectes à la loupe « Pour appréhender
la Nature et sa biodiversité, il faut pouvoir reconnaître les espèces
qui nous environnent. Les ouvrages de cette collection « les guides de
l’amateur de nature » donnent les outils nécessaires aux naturalistes «
en herbe » pour initier une collection ou tout simplement mettre un nom
sur une découverte.
Sommaire. Observer les insectes : se préparer, le retour, la photographie naturaliste, les actions favorables à la biodiversité. Comprendre les insectes : qu'est-ce qu'un insecte? Introduction à la classification des insectes. La répartition des insectes dans le monde. Phylogénie des ordres d'Hexapodes. Reconnaître les grandes catégories d'insectes. Carnet pratique. Glossaire. Index. » Passablement coloré et bien conçu, ce livre d’introduction à l’entomologie de Romain Garrouste, chercheur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, sera fort utile à toute personne qui débute dans l’apprentissage du monde fascinant des insectes. Dès les premières pages, l’auteur nous incite à aller OBSERVER les insectes dans leur milieu, à les photographier. Il présente les outils de base de l’entomologiste : filets divers, filet-troubleau (épuisette), parapluie japonais, piège fosse, piège lumineux et même l’entonnoir de Berlèse. La démarche est complète, avec prise de notes sur le terrain et installation en collection. Quelques notes sur l’élevage et comment monter son petit laboratoire entomologique. Et l’éthique naturaliste n’est pas oubliée. |
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Seulement quelques
pages bien illustrées aident à comprendre la
morphologie et les métamorphoses des insectes. Puis l’auteur passe à la
classification des groupes et aux ordres d’insectes. Près d’une
centaine de pages-fiches passent en revue des représentants plus ou
moins spectaculaires de l’entomofaune européenne (principalement). Pour
chaque fiche, une photo de belle qualité et des rubriques telles que
description, caractéristiques, où les observer?, écologie et «
croyez-le
ou non »... Voici quelques questions auxquelles l’auteur répond :
Sait-on que le quart des animaux sur Terre sont des Coléoptères?
Comment différencier une libellule d'une demoiselle? Pourquoi les
fourmis protègent-elles les pucerons?
Suivent un carnet pratique (bonnes adresses, sites internet, etc.), un glossaire de 137 termes plus ou moins spécialisés et un court index. Même s’il s’agit d’un ouvrage européen, le lecteur québécois, petit ou grand, en tirera grand profit. Un livre très bien fait, potentiellement déclencheur d’un intérêt pour l’entomologie dans les bibliothèques scolaires. Garrouste, Romain. 2012. Les insectes à la loupe. Un guide de terrain pour découvrir la nature. Collection : L'amateur de nature. Dunod / Muséum national d'Histoire naturelle. 176 pages. 135 x 210 mm. ISBN : 978- 2-10-056297-8. 27,95 $ Can. Reliure souple. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Papillons et
chenilles du Québec et des Maritimes « Les papillons
vous fascinent? Découvrez toutes les espèces diurnes de nos régions
dans le premier ouvrage sur le marché à vous offrir non seulement des
centaines de photos de grande qualité de tous les papillons, mais aussi
des illustrations saisissantes de nos chenilles. En plus de textes
éclairants sur la biologie et l’écologie de ces captivants insectes, le
guide présente des fiches complètes d’identification par espèce. Tout
pour combler le débutant comme l’observateur chevronné. »
Publié en 1985, le livre de Jean-Paul Laplante (Papillons et chenilles du Québec et de l’Est du Canada) présentait les macrolépidoptères du Québec, diurnes et nocturnes, avec les photographies de 112 espèces de chenilles. Celui de Leboeuf et Le Tirant renferme les 126 espèces de papillons diurnes qu’il est possible de reconnaître au Québec et dans les Maritimes. Les familles sont soulignées par une bande de couleur installée dans chaque coin supérieur; on trouve une double page pour chaque espèce, avec photo couleur du papillon, face dorsale et face ventrale, dimorphisme sexuel souligné à l’occasion, plus une illustration de la chenille et la carte de répartition (Ontario, Québec et provinces Maritimes). Les rubriques suivantes sont régulièrement utilisées : identification, espèces semblables, périodes de vol, habitat, chenille, plantes hôtes, abondance de l’espèce et notes. Précédant cette tournée des espèces, la première partie comprend, répartie sur une centaine de pages, les cinq chapitres suivants : évolution, diversité et biologie des lépidoptères, où et quand observer les papillons, approcher et identifier lépidoptères et chenilles, conserver pour demain et, finalement, attirer les papillons chez soi. Un court glossaire, une liste d’espèces pour les « cocheurs », références, index et quelques compléments utiles complètent l’ouvrage. Richement illustré, ce guide de terrain est très bien conçu. Il plaira à tous ceux qui apprécient la beauté des papillons et souvent l’originalité des formes de chenilles. Bravo aux deux auteurs dont l’expérience est un gage de réussite et aux Éditions Michel Quintin qui nous présentent à nouveau un ouvrage de grande qualité. |
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Leboeuf, Michel
& Stéphane Le Tirant. 2012.
Papillons et chenilles du Québec et des Maritimes. Collection : Guides
Nature Quintin. Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec. 392 pages.
13,5 X 20,5 cm. ISBN : 978- 2-89435-579-4. 29,95 $. Reliure
souple. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les Plécoptères de
Suisse «
Pour qui n’a pas l’oeil habitué à l’observation de la faune des cours
d’eau, les Plécoptères peuvent passer inaperçus tant leurs moeurs et
leurs aspects sont discrets. Mais lancez un amateur à l’oeil aiguisé ou
un spécialiste sur le sujet et ils ne tariront pas d’informations et de
détails enthousiastes sur leur faune préférée et les « Perles » qu’elle
recèle. »
Effectivement, les perles ne sont pas des insectes très spectaculaires, sauf pour notre grande espèce, Pteronarcys dorsata, et pour les espèces hâtives qu’on peut voir sur la neige à la fin de l’hiver. Le livre de Lubini et al. a la présentation classique de la série Fauna Helvetica, avec ses divisions habituelles (en Allemand et en Français) : introduction, brève description de la morphologie de la larve et de l’adulte, quelques notes sur la biologie, la répartition géographique et les méthodes de récolte et de conservation. Suivent une série de clés bilingues et illustrées, d’abord des familles et des genres pour les larves, puis pour les adultes, ensuite les clés des espèces pour les deux formes. Les dernières sections comprennent les cartes de répartition (pour la Suisse bien sûr) des 112 espèces, une bibliographie et un tableau synoptique regroupant les données de répartition (Suisse et Europe), d’altitude (mètres) et de phénologie (mois en chiffres romains). Très pertinentes pour illustrer ce type d'insecte moins bien connu du public, les auteurs ont inclus 60 petites photographies couleur regroupées en 10 planches. Les photographies de ces planches illustrent principalement des naïades, des adultes et des habitats typiques. |
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Bien que le
volume traite des espèces de la Suisse, les descriptions de
la morphologie de la larve et de l'adulte (imago) demeurent valables
pour les espèces du Québec. Lubini, V., S. Knispel & G. Vinçon. 2012. Les Plécoptères de Suisse. Identification et distribution. Fauna Helvetica 27. Centre suisse de cartographie de la faune, Genève. 270 pages. Reliure cartonnée. 16 x 23 cm. ISBN 978-2-88414-040-9. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Flies: The Natural
History and Diversity of Diptera L’ordre des
Diptères reste peu connu au Québec, à l’exception de
groupes ayant un impact important sur la santé publique. Pourtant, ces
insectes abondent dans les écosystèmes, et y jouent un rôle écologique
significatif. Ils offrent une grande variété de formes et de couleurs
qui génère une beauté surprenante que l'on découvre dans ce magnifique
volume.
« L’auteur présente dans ce livre plus de 2 000 photographies méticuleusement choisies et documentées. Il s’agit d’un « album de familles » des Diptères du Monde, un ouvrage de référence encyclopédique indispensable pour les naturalistes, les biologistes et les entomologistes. La plupart des photographies furent réalisées sur le terrain et montrent les insectes dans leur environnement naturel. Toutes les familles de mouches présentes dans le Monde sont incluses, des taons et mouches à fruits communes aux groupes mortels comme les mouches tsétsé et les moustiques pouvant propager l’agent du paludisme. On y trouve des centaines d’espèces spectaculaires, des mouches aux yeux pédonculés, aux Asilides géants, en passant par les grandes espèces de Tachinides aux soies abdominales très fortes (mouches-hérissons). FLIES comprend trois parties : Histoire naturelle, comportements et habitats; Diversité; Identification et étude des Diptères. Les 20 pages de tables d’identification abondamment illustrées liées à une couverture photographique sans précédent des familles et des sous-familles de Diptères du Monde permettent au lecteur d’identifier un grand nombre de mouches rapidement et précisément. Ce faisant, il a accès à une information de base pour chaque famille et il peut survoler les photographies de dizaines de genres et d’espèces appartenant à cette famille. » |
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Marshall, Stephen A.
2012. Flies: The Natural History and Diversity of Diptera. Firefly
Books, Richmond Hill, Ontario. 616 p. Couverture rigide, 8 1/2 x 11 po.
ISBN 1770851003. Revue du livre par Robert Loiselle et André Francoeur |
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Guide des Buprestes du
nord-est de l'Amérique du Nord L’Agence canadienne d’inspection des aliments, en collaboration avec l’Université de Guelph, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario et le Centre sur les espèces envahissantes, a publié un guide intitulé « Guide des Buprestes (Coleoptera : Buprestidae) du nord-est de l’Amérique du Nord ». Ce guide couvre 164 espèces de buprestes présentes dans le nord-est de l’Amérique du Nord (Est du Canada jusqu’au Manitoba). Il contient deux clés d’identification pour les 23 différents genres : une clé technique, adaptée d’ouvrages précédents, et une clé de terrain utilisant des caractères pouvant être plus facilement observés avec une loupe stéréoscopique ou un appareil photo numérique. Chaque espèce est illustrée par des photos à fort grossissement de l’adulte en vue dorsale et ventrale, de la tête, des genitalia mâles, ainsi que des variations de couleurs, lorsque disponibles. Chaque fiche contient également les synonymes et les noms communs approuvés par les sociétés d’entomologie canadienne et américaine, les plantes hôtes connues, l’abondance de l’espèce, son habitat et son importance économique. Une description détaillée des caractères morphologiques est fournie pour chaque espèce, en plus des critères utiles pour départager les espèces semblables. Ce guide s’adresse aux entomologistes, aux naturalistes, ainsi qu’au personnel de terrain, afin d’aider à l’identification de spécimens capturés sur le terrain. |
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Disponible en
français, il est gratuit de même que l'envoi postal. Pour
obtenir un exemplaire, il faut contacter Thierry Poiré
(Thierry.Poire@inspection.gc.ca). On peut également le télécharger à
partir de cette adresse (déc. 2016) : https://publications.gc.ca/collections/collection_2014/acia-cfia/A104-94-2012-fra.pdf Paiero, S.M., M.D. Jackson, A. Jewiss-Gaines, T. Kimoto, B.D. Gill, S.A Marshall & T. Poiré. 2012. Guide des Buprestes (Coleoptera: Buprestidae) du nord-est de l'Amérique du Nord. Agence canadienne d’inspection des aliments. Format 6 × 9 po. 164 cartes. 420p. |
Le monde fascinant des
insectes Écrit
par « le Monarque » des entomologistes québécois (clin d’oeil de
Georges Brossard en préface), ce livre de 421 pages se lit très bien,
sur fond de musique classique avec un bon verre de vin!
La jaquette du livre est réalisée à partir d’une très belle photographie d’un couple de Zygoptères, photo réalisée par madame Pierrette Charest, une photographe bien connue des odonatologistes québécois. L’ouvrage comprend 43 photographies en couleur dont certaines sont surprenantes de précision! Il est aussi agrémenté de dessins de monsieur Éric Dufour, pour illustrer la morphologie et l’anatomie des insectes et pour introduire les groupes présentés par l’auteur. Adaptations, bagage génétique, repères évolutifs ici et là, sélection naturelle… Pas d’erreur, il s’agit bien de notre ami Jean-Pierre Bourassa, un auteur passionné à la fois d’Évolution et d’Entomologie. Dans la première partie de son livre, l’auteur « met la table » : morphologie et anatomie des insectes, notions d’écologie dont la nature de la niche, espèces invasives, comportements, organes des sens, types de métamorphoses. Certains détails vont surprendre même les entomologistes chevronnés. J’ai cru un bout de temps que l’auteur allait négliger le terme « bibitte1 » si cher à nos québécoises et québécois. Eh bien non, il est bien présent en page 14 de l’ouvrage, même si l’auteur lui préfère – avec raison bien sûr – le terme bestiole. |
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Dans le reste de
l’ouvrage,
les groupes d’insectes apparaissent en fonction de leur ancienneté :
insectes aptères, à métamorphose partielle, à métamorphose complète.
L’auteur relève très bien le défi de toujours s’adresser au bon niveau
taxinomique lorsqu’on désigne une particularité morphologique ou un
comportement; des heures de relectures…
Pour rendre compte de l’importance du monde des insectes et de leur grande diversité, le Dr Bourassa laisse place à l’imaginaire en mettant en scène quelques dizaines de vedettes. OEuvre de création qui s’étend sur une quinzaine de pages. Du jamais lu! En effet, l’auteur appelle au rêve en présentant un défilé hétéroclite composé de tous les insectes de la Terre. « On ne vole pas, on ne saute pas… on marche! » Et les prédateurs doivent s’abstenir de croquer ou de vider de son contenu le voisin. Selon le type d’insecte visé, l’auteur souligne ici un trait particulier de la morphologie, là un comportement inattendu. Et il y a quelques clins d’oeil, par exemple à la fable de la Cigale et la Fourmi de La Fontaine… Ça bouge partout partout! On ne parle pas ici de l’arche de Noé avec son couple de chaque espèce, mais bien de l’ensemble des populations d’insectes de la Terre. Je vous laisse découvrir une fin de chapitre bien spéciale. Quelques petits reproches? De toute évidence, le Dr Bourassa n’a pu vérifier les légendes des photographies de son ouvrage. Ainsi, la photo 20 est une ranatre (légende « indécise »), la photo 41 est une fourmi complètement noire (Camponotus pennsylvanicus) plutôt que bicolore, et la photo 42 un bourdon… plutôt qu’une abeille. Oups! Autre regret : l’usage du terme « carapace » dans le cas d’un insecte. Techniquement, il faudrait réserver ce terme à certains Crustacés tels les homards, les écrevisses et les crabes. Tégument, squelette externe ou « peau » à la rigueur sont préférables selon nous. Comparés à « ovipositeur », « hémolymphe » ou glandes « exocrines » et « endocrines », les termes tégument ou exosquelette ne m’apparaissent pas plus difficiles. Ce livre décrit en détail la morphologie, la vie et le comportement d’insectes « coups de coeur» : libellule, sauterelle, grillon, mante, cigale, coccinelle, hanneton, puce, monarque, fourmi, guêpe, abeille, etc. Mieux les connaître permettra de saisir leurs rôles dans la protection de nos milieux naturels et leur contribution à notre propre vie. Globalement, l’ouvrage est de lecture fort agréable. Il peut être dévoré en quelques heures… ou savouré pendant des semaines selon le bon désir du lecteur. Des chapitres courts favorisent cette dernière approche. De nombreux commentaires répartis dans l’ouvrage montrent un réel souci de conservation et d’un besoin d’une plus grande protection de l’environnement. L’ouvrage est bien plus « qu’un autre livre d’entomologie ». Il est enrichi des connaissances accumulées au cours d’une carrière féconde. Il est écrit par un passionné du monde fascinant des insectes. Note 1: Au Québec, « bibitologue » a beaucoup plus d’impact dans un centre commercial qu’« en-to-mo-lo-gis-te ». Vous faites quoi en « en-to-mo…? Bourassa, Jean-Pierre. 2011. Le monde fascinant des insectes. Éditions MultiMonde, Québec. 421 p. 34,95 $. ISBN : 978-2-89544-183-0. Format : 20,0 x 16,5 cm. Reliure : souple. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Piège à mouches C’est en ne
cherchant rien que je suis tombé sur le curieux petit livre de Fredrik
Sjöberg, biologiste-entomologiste, écrivain et critique littéraire. Un
livre à couverture jaune moutarde, couleur qui, chez moi comme chez la
mouche, c’est bien connu, suscite l'envie de se précipiter sur l'objet
sans réfléchir.
« Curieux » est le mot qui convient le mieux pour décrire cet ouvrage qui flirte tout à la fois avec le roman autobiographique, l’essai philosophique et la biographie scientifique et qui, comme l’indique la quatrième de couverture, tourne autour de trois sujets principaux : la collection et l’étude des insectes, plus particulièrement des mouches Syrphides, l’histoire de René Malaise1 et de son piège éponyme, et sa vie de reclus sur une île suédoise. Bref, la proie, l’outil et le lieu de chasse de prédilection du narrateur. Il existe différentes variantes du piège Malaise. Toutes possèdent une ou plusieurs embrasures pour laisser pénétrer les insectes, des parois verticales qui limitent leur passage et un toit qui monte en pente et qui se termine par un dispositif de capture dans sa partie supérieure (Martin 19772). Le piège repose sur le principe que les insectes volent ou grimpent vers le haut lorsqu’ils rencontrent un obstacle ou selon qu’ils passent d’une zone sombre à une zone plus claire. Ce type de piège, testé sous toutes les latitudes de la Birmanie au Kamchatka en Sibérie, s'avère particulièrement efficace pour capturer les Diptères, les Hyménoptères et les Lépidoptères. Loin du polar à la suédoise, et même du compte-rendu d’aventures, Piège à mouches est plutôt un long voyage contemplatif parsemé ici et là de courtes réflexions de l’auteur sur le monde qui l’entoure. |
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Un livre
tranquille à l’image même de plusieurs chasses aux insectes.
Un livre intelligent et plein d’humour permettant de se déconnecter des
écrans qui, de nos jours, rayonnent et résonnent de partout. Un livre
qui plaira à tous. À lire absolument, pour la matière entomologique
sinon pour la prose envoûtante de l’auteur (exergues ci-dessous).
« Dans les quartiers (…) où se déroula mon enfance, j’étais le seul parmi tous les gamins à pouvoir rester dehors autant que je le désirais. Car on ne peut envoyer au lit un collectionneur de papillons, même s’il est tout petit. Et mes parents, qui ont été – et sont toujours – dotés d’une touchante crédulité, ne furent jamais effleurés par l’hypothèse que leur fils pût faire autre chose que de capturer les papillons au pied du réverbère le plus proche (p.118). Quand je serai vieux, je me contenterai peut-être des recherches menées dans mon jardin, où je serai assis au soleil au milieu de spirées et de buddleias, tel un calife dans le jardin de son palais, le tuyau d’inhalation entre les lèvres en guise de narghilé d’opium. (p.48) » Note 1 : Malaise, René. 1937. A new insect-trap. Entomologisk Tidskrift (Stockholm) 58: 148-160. Note 2 : Martin, J.E.H. 1977. Collecting, preparing, and preserving insects, mites, and spiders. The Insects and Arachnids of Canada, Part 1. Agriculture Canada, Ottawa. 182 p. Sjöberg, Fredrik. 2011. Piège à mouches. Traduit du suédois par Éléna Balzamo. Éditions Les Allusifs, Montréal. 224 pages. 135 x 210 mm. Reliure souple. ISBN : 9782923682174. 25 $ Can. Revue du livre par Mathieu Gélinas |
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Tête-à-tête avec les insectes Le
charme et l'animation de cet album accompagné d'un CD, d'abord destiné
aux jeunes en particulier du Secondaire, devrait titiller les curieux
de découvrir de nouvelles facettes ou beautés du monde des insectes,
inépuisable en surprises. Même les plus inoffensifs semblent sortir
d'un film de science-fiction.
Ce livre propose un tête-à-tête privilégié avec 24 espèces d'insecte représentant les principaux ordres : blatte, bombyx, mouche, frelon, cigale, fourmi, etc. Les textes de Claire Villemant, maître de conférence au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, et les macrophotographies de l'entomologiste Philippe Blanchot offrent un portrait saisissant sur ces petites bêtes à six pattes, bien souvent méconnues, donc automatiquement inquiétantes. C'est aussi une occasion de connaître quelques espèces européennes. |
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Le portrait de
chaque espèce comprend : une
macrophotographie de l'animal comme si on l'observait à l'aide d'une
grosse loupe de laboratoire, un dessin scientifique présentant ses
principaux caractères, des dessins humoristiques illustrant ses
principales activités et un CD audio pour écouter stridulations,
vrombissements, craquettements et autres sons étranges. Ce documentaire
séduit par la rigueur de sa construction et la qualité de son
information. Imaginez entendre le chant du criquet ou de la cigale dans
son salon… et en stéréo! Villemant, Claire & Philippe Blanchot . 2011. Tête-à-tête avec les insectes. Éditeur : Seuil Jeunesse, Paris. Album de 62 p. Format : 21 x 29,7 cm. Et un CD. 18 €. ISBN : 9782020959735. 25 photographies couleur pleine page. Revue du livre par André Francœur |
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Spider silk Fruit de la
collaboration entre Catherine L. Craig, arachnologue spécialiste de
l’évolution et auteure de la monographie Spiderwebs and Silk
parue en
2003, et de Leslie Brunetta, auteure pigiste dont les articles ont
notamment été publiés dans le New
York Times, le volume Spider
Silk
propose au lecteur tout un programme : explorer le fonctionnement de la
sélection naturelle à l’aide des différentes variétés de soies
produites par les araignées. Ce que les deux auteures réussissent à
faire d’une manière exceptionnellement limpide.
Basé sur un large éventail de solides connaissances (paléontologie, génétique, écologie, ainsi que l'histoire de la découverte et du raffinement des théories de l’évolution), ce livre est un exemple parfait de vulgarisation scientifique de haut niveau et saura plaire non seulement aux amateurs férus d’arachnologie ou d’évolution, mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire naturelle de ce type d'arthropodes. Les explications, qui sont claires et pertinentes (quoique présentant quelques redondances d’un chapitre à l’autre), permettent de bien suivre et comprendre les thèmes développés. Plus que tout, la manière dont sont présentés et expliqués les mécanismes de l'évolution réjouiront ceux qui trouvent que trop souvent les auteurs de ce type d’ouvrages tournent les coins ronds et ne saisissent pas toutes les nuances et les différentes subtilités des mécanismes en jeu. Il est clairement ici question d’un ouvrage d’une grande qualité, d’un exercice de haute voltige, écrit par deux spécialistes chevronnées : l’une des sciences et l’autre de la vulgarisation scientifique. Un mariage parfait, quoi. Un véritable exemple à suivre pour qui veut se lancer dans ce type d’exercice. Aucune traduction française n’est malheureusement disponible pour le moment. Brunetta, L. & C. L. Craig. 2010. Spider silk. Evolution and 400 Million Years of Spinning, Waiting, Snagging, and Mating. CSIRO Publishing,Victoria. 248 p. 234 x 156 mm . Reliure souple. Illustrations, 12 en couleur. ISBN : 9780300149227. 38 $US. Revue du livre par Mathieu Gélinas |
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Dictionnaire
d'entomologie. Anatomie, systématique, biologie L'auteur,
professeur honoraire au Muséum national d'histoire naturelle de Paris,
a déjà publié plusieurs ouvrage en entomologie dont Les
insectes et la forêt.
Ce nouveau volume constitue une excellente base pour apprivoiser le monde si fabuleusement diversifié des insectes en présentant le vocabulaire et la terminologie de l'entomologie selon l'approche d'un dictionnaire avec quelques développements encyclopédiques. Mais, attention, il ne recense pas la totalité des termes spécialisés de la discipline. Ce dictionnaire a donc une portée suffisamment générale pour s'adresser à un large public : étudiants, biologistes, écologistes, amateurs passionnés par l'étude de ces Arthropodes. Il est particulièrement indiqué pour les néophytes qui y trouveront le vocabulaire nécessaire pour décrire, expliquer et comprendre la morphologie, l'anatomie, la biologie et la taxinomie supérieure de ce vaste petit monde animal. Le texte est complété par plus de 200 schémas et dessins (en noir et blanc) relatifs à ces thèmes ou représentant l’aspect général d’espèces caractéristiques de taxons. On y trouve aussi les noms de grands fondateurs de la discipline accompagnés d'une courte biographie et de brèves notices sur leurs travaux. À défaut d'une véritable bibliographie rendant compte « des centaines d'articles consultés », Dajoz précise dans l'Introduction une orientation bibliographique par une liste de 12 ouvrages classiques, plutôt anciens. « Ce Dictionnaire d’entomologie comprend plus d’un millier d’entrées, de la simple définition au dossier développé sur plusieurs pages. |
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On
y retrouve les sujets suivants : la systématique générale, conforme aux
résultats les plus récents de la recherche. Tous les ordres et les
sous-ordres actuellement reconnus sont traités, ainsi que leurs
relations phylogénétiques, la mention et la définition des principales
familles, avec les caractéristiques morphologiques et biologiques des
espèces les plus remarquables, l’étude de la morphologie externe et de
l’anatomie, de même que celle de la physiologie qui présente des
particularités remarquables, les applications de l’entomologie dans les
domaines médical et agricole, illustrées de nombreux exemples, ainsi
que le rôle des insectes dans le fonctionnement des écosystèmes. »
Avec plus d'un million d'espèces décrites, il ne faut pas se surprendre de la grande diversité du vocabulaire nécessaire pour rendre compte de leur existence. Dans ce contexte, l'ensemble est bien couvert, mais l'auteur a négligé quelque peu les pièces génitales. Puisque l'on traite de systématique, il aurait été utile de présenter les types primaires qui identifient les spécimens de référence pour la description des espèces. Il faut regretter que l'auteur considère les termes classification et taxinomie comme des synonymes de systématique. La systématique comme discipline biologique comprend trois parties ayant des objets, des caractéristiques et des fonctions spécifiques : la taxinomie : reconnaissance, identification et description des espèces, la classification : regroupement des espèces dans un système de catégories ou taxons, la phylogénie : relations de descendance des espèces. Une couverture cartonnée contribue au coût quelque peu élevé du volume. Cependant, il s'agit d'un outil de base que toute personne intéressée par l'étude des insectes se doit de posséder. Dajoz, Roger. 2010. Dictionnaire d'entomologie. Anatomie, systématique, biologie. Éditeur(s) : Tec et Doc, Hermès-Lavoisier, Paris. 336 p. Illustration : noir et blanc. Format : 17,5 x 25 cm. Couverture : cartonnée et reliée. Prix : 120 $. ISBN : 978-2-7430-1230-4. Revue du livre par André Francœur |
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Tracks
and sign of insects and other invertebrates. Ce livre constitue
une mine d’or de renseignements sur les marques,
traces et « objets bizarres » qu’on trouve sur le terrain, qu’on sait
reliés à un arthropode, mais dont on n’a pas vraiment idée du groupe ou
de l’espèce concernée. Pour réaliser ce recueil de trucs plus ou moins
curieux, les auteurs ont visité les endroits les plus reculés des neuf
biomes rencontrés en Amérique du Nord, et ce pendant une période de
deux ans.
Les traces d’invertébrés sont partout! Le problème est de les reconnaître. C’est l’objectif que se sont donné les auteurs : donner des pistes aux néophytes comme aux naturalistes aguerris qui observent des traces sur une écorce lisse, une exuvie d’un groupe d’insectes peu connus, un « motton » de soie à l’allure insolite. Leur livre de 582 pages renferme près d’un millier de photographies pour nous venir en aide. Ces dernières ont pour objectif de montrer les divers éléments liés à près de 2 000 espèces d’invertébrés (principalement des insectes). Cependant, il n’y a pas de photo des petites bêtes « responsables ». La recherche d'exuvies pour découvrir la présence d'espèces de libellules (Odonates), dont on n'a pas encore attrapé l'adulte, illustre parfaitement l'utilité de cette approche dans les inventaires de la faune entomologique. Les 18 chapitres regroupent les artéfacts de même nature : oeufs, nymphes et exuvies, excréments, toiles et structures en soie, cases, mines et abris, galles, terriers, monticules, galeries dans les plantes vivantes (feuilles, tiges, racines) ou le bois mort ou dans les sols, etc. Il y a également les traces laissées par les animaux; vous connaissiez l’ichnologie? C’est d’abord une discipline de géologue, mais qui peut être très intéressante quand il s’agit de traces laissées par des insectes sur le sable. |
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L’ouvrage est
complété
par une liste des plantes mentionnées dans l’ouvrage, un court
glossaire et une bibliographie impressionnante. Les auteurs ont placé
un cladogramme des grands groupes d’animaux sur les pages couvertures 2
et 3; cet outil donne les liens phylogénétiques qui existent entre les
différents groupes. Ce livre s’est mérité deux prix prestigieux : le National outdoor book award (http://www.noba-web.org/books10.htm), organisme important qui souligne le meilleur livre publié sur les activités extérieures dans l’année au niveau mondial, ainsi que le Outstanding Academic Title qui reconnaît un ouvrage important au point de vue scolaire. Il s’agit d’un ouvrage de grande qualité que tout naturaliste appréciera, puisque souvent il trouvera réponse à sa question : « Mais, diantre, quelle petite bête a bien pu laisser un truc aussi bizarre? » Le site d'un des auteurs : http://charleyeiseman.com/index.html. Eiseman, C. & N. Charney. 2010. Tracks and sign of insects and other invertebrates. A guide to North American species. Stackpole Books, Mecanicsburg, Pennsylvania. 582 p. Reliure cartonnée. 16 x 23 cm. ISBN 0811736245. 28,55 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Fauna Helvetica
Lepidoptera. CheckList. Cet ouvrage de 349
pages est écrit en allemand. Après une courte introduction touchant
principalement à une description des familles, 136 pages présentent la
répartition de chacune des 3 851 espèces. Dans ces pages sont
dispersées 47 planches de photographies en couleurs qui illustrent 237
espèces de papillons et une vingtaine de larves. La plupart des photos
sont très réussies. Suivent quelque 120 pages de
commentaires sur les espèces dûment numérotées. Une bibliographie de 18
pages complète un ouvrage qui s’adresse surtout à des lépidoptéristes
accomplis.
Préface de l’ouvrage « Ce 25e volume de la série Fauna Helvetica est une contribution de taille à la connaissance de la faune entomologique de notre pays (la Suisse)… Il est le fruit d’un travail collectif de très longue haleine dominé par quelques maîtres mots : passion, patience, persévérance et intense collaboration. Initié au mitan des années 1980 par la Ligue suisse pour la protection de la nature (LSPN) – actuelle Pro Natura – dans le cadre de la campagne européenne « Sauvons les Papillons », ce travail se concrétisa quelques années plus tard par la publication de l’« Atlas de distribution des papillons diurnes de Suisse » (Gonseth 1987) ainsi que par celle de l’ouvrage « Les papillons de jour et leurs biotopes » (LSPN 1987), une référence dans le domaine. Forts de leur succès, les naturalistes impliqués se fédérèrent au sein du « Groupe des Lépidoptérologues de Suisse » pour poursuivre ce qu’ils avaient si bien commencé. |
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De leur travail acharné émanèrent une dizaine
d’années plus tard deux volumes complémentaires des Papillons et leurs
biotopes (1997, 2000). Si ces trois volumes sont
incontournables pour
qui veut connaître et protéger la faune lépidoptérologique suisse, il
n’en demeure pas moins qu’une quinzaine d’années d’intenses efforts
n’avaient permis de traiter qu’une infime partie
(≈ 15 %) des espèces
qu’elle contient. Ce constat encouragea les membres du groupe des
Microlépidoptérologues de Suisse, actifs depuis 1989, à unir leurs
efforts pour relever un nouveau défi : dresser en un temps raisonnable
et publier un siècle environ après Karl Vorbrodt et Johann Müller-Rutz
une liste révisée et commentée des Lépidoptères de Suisse. C’est
aujourd’hui chose faite! La SwissLepTeam
est parvenue à ses fins et
livre à la communauté scientifique comme à la société civile un outil
indispensable à la conservation d’une part importante de la diversité
biologique du pays. En a-t-on pour autant terminé avec l’étude de la faune des Lépidoptères de Suisse? Assurément non! Le travail de terrain et de laboratoire se poursuit et un nouvel ouvrage consacré à l'identification, à l'écologie générale et à la distribution nationale des Noctuelles se profile... À quand celui sur les Géomètres? En tant que rédacteurs de la série Fauna Helvetica nous nous réjouissons de la parution de chaque nouveau volume. Nous sommes toutefois conscients qu'elle est toujours le fruit d'un investissement acharné et le plus souvent bénévole de très nombreuses personnes. Cet ouvrage en est la parfaite illustration. Nous tenons à exprimer ici notre plus vive reconnaissance à tous ses auteurs pour leur inestimable travail. » Résumé disponible en français « Ce catalogue présente les 3 851 espèces de Papillons (Lepidoptera) signalées en Suisse sous la forme d’une liste systématique et faunistique commentée. Comme 183 ont assurément été mentionnées par erreur pour la Suisse, sa faune actuelle compte 3 668 espèces. Les commentaires associés à de nombreuses espèces soulignent les mentions douteuses ou particulières ainsi que les incertitudes nomenclaturales. Les numéros et les noms attribués aux espèces émanent de l’ouvrage The Lepidoptera of Europe de Karsholt & Razovski (1996). Un commentaire est fait à chaque fois que des connaissances plus récentes existent. La distribution des espèces en Suisse est documentée sur une trame de six régions faunistiques. » Fauna Helvetica (la série) Les ouvrages publiés dans Fauna Helvetica sont toujours le fruit de synthèses nationales. Leur contenu varie, en fonction des groupes traités, de la « simple » liste d’espèces, à la clé d’identification ou à l’atlas de distribution illustré. La tendance actuelle est toutefois de les rassembler tous dans un même ouvrage afin d’en augmenter l’intérêt. Dans la plupart des cas, les chapitres introductifs et les clés de détermination au moins sont bilingues (fr/al), voire trilingues (fr/al/it). Commande de publications https://www.nhbs.com/fauna-helvetica-25-lepidoptera-checklist-english-book SwissLepTeam (Collectif
d'auteurs). 2010. Fauna Helvetica Lepidoptera.CheckList.
Centre Suisse de Cartographie de la Faune. 350 p.
155 $.
ISBN-13 : 9782884140379. Format : 230 x 160 mm. Reliure cartonnée. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Guide d’identification
des principaux macroinvertébrés benthiques d’eau douce du Québec Les
insectes aquatiques qui vivent dans les eaux douces continentales sont
en général peu connus et moins populaires au Québec, à l’exception des
Libellules (Odonates), des Diptères aquatiques (moustiques et mouches
noires) et des Coléoptères. Les outils pertinents pour identifier les
formes adultes, et à fortiori, les formes larvaires, demeurent rares.
Certains passent inaperçus quand ils font partie d’un ouvrage à sujet
plus vaste qui les inclut.
À titre d’exemple, voici un document gratuit du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs qui concerne l’identification des principaux macroinvertébrés benthiques d’eau douce. Il contient d’excellentes clés sous forme de tableaux très bien illustrés pour identifier les formes adultes et larvaires des insectes parfois jusqu’au niveau du genre. « Il s’adresse en premier lieu à des personnes non spécialisées et met l’accent sur les organismes les plus fréquemment rencontrés. Ainsi, certains organismes peu fréquents ou difficiles à identifier peuvent être absents de ce guide. Le niveau d’identification choisi est variable. La plupart des organismes seront identifiés au niveau de la famille (tous les noms finissant par ae), d’autres au niveau du sous-ordre, de la classe, de la sous-classe, etc. |
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Certaines familles
difficiles à distinguer se trouvent regroupées
(groupe x.x). Les caractéristiques utilisées sont celles des larves
matures ou des adultes. La classification est basée sur les
caractéristiques externes
qui sont relativement faciles à observer à l’aide d’une loupe
stéréoscopique. Elle a été conçue de manière à maximiser le nombre de
taxons, tout en minimisant les erreurs d’identification. La
connaissance de la diversité des taxons présents est un élément
important pour évaluer l’état de santé d’un écosystème aquatique. » Cet
outil d'identification des taxons supérieurs dans le système de
classification biologique veut encourager le public à participer au
programme de « Surveillance volontaire des cours d'eau peu profonds. »
La présentation de l’excellent Guide des Plécoptères de Suisse offre l’occasion de poser cette question : "Qui sait que le territoire du Québec abrite 9 familles, 41 genres et 103 espèces connues de Plécoptères?". Les descriptions générales de la morphologie de ces insectes dans le guide suisse sont aussi valables pour nos espèces. Mes remerciements vont à Jean-Piere Lebel, membre actif de l’Entomofaune, pour avoir préparé les statistiques concernant les Plécoptères du Québec. On peut se procurer ce document gratuit en format papier ou numérique à : https://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/macroinvertebre/guide.pdf Un album de photos d'accompagnement au Guide peut être consulté à : https://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/macroinvertebre/photos-accompagnement.pdf Moisan, J. 2010. Guide d’identification des principaux macroinvertébrés benthiques d’eau douce du Québec. Direction du suivi de l’état de l’environnement, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. 82 p. ISBN : 978-2-550-58416-2 (version imprimée). Reliure souple. Gratuit. Revue du livre par André Francoeur |
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Parasites. Tales on
humanity’s most unwelcome guests Première
observation à propos de ce livre : la jaquette est attirante,
présentant dans sa partie supérieure une grande star très populaire
actuellement, à savoir la punaise des lits!
L’auteure, parasitologiste clinicienne d’expérience, vit en Nouvelle-Écosse. Elle nous propose également une trentaine de chapitres, mais contrairement au livre What’s eating you? People and parasites, il n’y a pas de suspense. Parmi les vedettes, on trouve la mite varroa, quelques espèces de mouches à larves myasiques primaires, la mite Demodex, le Pou du corps, la Punaise des lits, des mites aoûtats qui participent malgré elles à élucider un meurtre (médecine légale), et évidemment plusieurs espèces d’arthropodes servant de vecteurs biologiques à une foule d’espèces de protozoaires et d’helminthes parasites. Charmant florilège il va s’en dire. Grattouille garantie dans certains cas! Dans ce livre, le cas le plus pathétique se passe sur un campus universitaire. Quatre colocs avaient eu la mauvaise idée d’expulser un cinquième acolyte qui étudiait… en parasitologie. Mal leur en pris, car trois d’entre eux ont débarqué à l’urgence de l’hôpital à quelques heures d’intervalle avec des difficultés respiratoires. Le quatrième n’avait pas mangé de côtelettes de porc qui avaient été saupoudrées d’oeufs d’Ascaris suis par l’étudiant expulsé quelque peu rancunier. Les problèmes respiratoires sont occasionnés lorsqu’un grand nombre de jeunes larves débarquent dans les poumons en même temps; la cause de l’insuffisance respiratoire était loin d’être évidente pour les urgentologues! L’ouvrage est agrémenté de photographies de l’auteur, la plupart prises sous l’objectif d'un microscope. Drisdelle, Rosemary. 2010. Parasites. Tales on humanity’s most unwelcome guests. University of California Press, Berkeley. 258 p. Revue du livre par Robert Loiselle |
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What’s eating you? People and
parasites Ce
professeur émérite a produit un ouvrage très intéressant sur plusieurs
parasites de l’être humain, des protozoaires aux arthropodes. Dans
chacun des trente chapitres, le problème est amené doucement, souvent
sous forme d’anecdote, et le lecteur prend rapidement plaisir à tenter
de deviner de quel parasite il s’agit. Par exemple, l’auteur a un petit
creux dans une ville de Thaïlande. Avec son épouse, ils s’arrêtent
devant un petit casse-croûte. “Wise
wife points out that it is forbidden to eat regular Thai food except in
the best restaurants. I insist… “What harm can noodles cause?” Wise
wife says, “They will kill you.” Et deux jours plus tard,
l’auteur doit rester près des toilettes, car il héberge un très grand
nombre d’amibes dans son intestin.
Les titres des chapitres sont très imagés : Intimate Relationships, Fiery Serpent, Spiny-Headed Monsters, Ode to a Cockroach, Bats, bugs and Bloody Bites, Little Fleas Have Littler Fleas, How to Get Rid of Crabs (pas vraiment des crabes…), etc. Le contenu de quelques chapitres est particulièrement fort. Par exemple, dans l’ignorance fréquente des choses de la vie, au cours des années 1930 dans la Bible belt américaine, celui où l’auteur décrit une intervention chirurgicale urgente sur une femme qui se croyait enceinte. Ou cet autre début de chapitre où une jeune égyptienne s’immerge dans une rivière pour soulager sa douleur à un bras; un abcès s’ouvre alors et un long vers blanc sort de son avant bras et répand une substance bizarre. Tout au long du livre, le Dr Kaplan est en mesure de nous transmettre une partie de sa grande expérience avec les parasites. Il est un excellent pédagogue et un passionné. Enfin, chaque chapitre comprend une jolie planche préparée par mesdames Susan L. Kaplan (the wise wife) et Sandy Chichester Rivkin venant appuyer les propos du spécialiste. Kaplan, Eugene H. 2010. What’s eating you? People and parasites. Princeton University Press, Princeton and Oxford. 302 p. Revue du livre par Robert Loiselle |
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The Super-organism Nouveau
livre du tandem Hölldobler et Wilson qui ont déjà reçu le prix Pulitzer
pour leur ouvrage « The Ants ». Rappelons qu’Edward Osborne Wilson en
avait reçu un pour son ouvrage « On human nature » dans les années 1990.
Après « Voyage chez les fourmis », les deux mêmes auteurs vont encore plus loin du côté de l’étude des sociétés d’insectes comme le démontre les titres de chapitres : La construction d’un superorganisme; L’évolution de la génétique sociale; Sociogenèse; L’évolution génétique des règles de décision; La division du travail; La communication; L’origine/l’émergence des fourmis; Les ponérines, la grande radiation; Les Attines coupeuses de feuilles, les ultimes superorganismes; L’architecture du nid et la chasse en groupe. Les auteurs regroupent dans ce livre – et dans un style abordable – les nouvelles connaissances accumulées au cours des 20 dernières années. Le tout débute par une explication de la nature d’un superorganisme et de son impact sur l’environnement. Les auteurs rappellent que les insectes sociaux – fourmis, abeilles, guêpes et termites – composent environ les deux tiers de la biomasse des insectes, alors qu’ils ne représentent que 2 % du nombre d’espèces. SUPERORGANISMES : colonies d’individus étroitement reliés par une coopération altruiste, une communication complexe et une division du travail. |
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L’ouvrage est
rempli de détails qui vont fasciner le
lecteur, comme par exemple la façon dont les abeilles domestiques et
les fourmis communiquent pour indiquer la position de la source de
nourriture ou comment ils échangent de la nourriture. Sont également
expliquées les raisons pour lesquelles, chez certaines espèces, les
ouvrières quittent le nid quand la mort approche, comment les fourmis
du genre Diacamma
arrachent la tête et le thorax du mâle après
l’accouplement, mais conservent leur génitalia, comment la reine des
fourmis Atta
peut vivre plus de dix ans et pondre 150 millions d’oeufs
au cours de sa vie.
En donnant le portrait de la situation chez plusieurs espèces, des plus primitives (petites colonies aux moeurs plutôt simples) aux plus récentes (comprenant plusieurs castes dédiées à diverses tâches), les auteurs montrent l’évolution de la complexité des interactions entre les individus. Les fourmis coupeuses de feuilles (Atta), les fourmis légionnaires africaines (Anomma) et les fourmis tisserandes (Oecophylla) constituent des groupes absolument fascinants. Les premières présentent un système élaboré de castes et construisent des nids complexes comprenant meules de champignons et système de climatisation. Les Anomma impressionnent par leurs millions d’ouvrières qui se répandent sur une largeur pouvant atteindre 70 mètres; les chasseresses capturent et tuent la plupart des insectes qu’elles rencontrent sur leur chemin. Si un vertébré ne peut fuir, il connaîtra une fin atroce… Enfin, les fourmis tisserandes sont toutes particulières. Fourmis arboricoles, elles préparent des nids en rassemblant du feuillage dans un secteur donné. S’accrochant les unes aux autres, un groupe d’ouvrières rapprochent des feuilles pendant que d’autres se promènent avec une petite soeur à l’état larvaire entre leurs mandibules; en faisant contact à de multiples reprises entre le bord de deux feuilles, les larves laissent un filin de soie qui sèche et maintient les feuilles ensembles. ELLES UTILISENT UN OUTIL qui est en fait leur petite soeur! Bref, des heures de plaisir pour le lecteur qui peut lire l’anglais scientifique. Si ce n’est pas votre cas, il vous suffira de surveiller la traduction française du volume qui ne saurait beaucoup tarder. Hölldobler, B. & E. O. Wilson. 2009. The Superorganism. The beauty, elegance and strangeness of insect societies. Norton & Company, New York. 522 p. Nombreuses photos couleur. 55$ US. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les envahisseurs invisibles Les
auteurs ne sont pas des entomologistes… et ça parait beaucoup! Le texte
de Monestier n’a pas été relu par des entomologistes, c’est sûr, c’est
sûr, c’est sûr! L’approche, très négative, véhicule plusieurs
erreurs, MAIS les photographies au microscope électronique à balayage
de Berrod sont de très bonnes à excellentes.
« L'Homme a d'autres prédateurs que lui-même : ce sont les insectes sans pitié et omniprésents qui vivent sur lui, par lui et dans lui. Ces parasites souvent invisibles nous encerclent, nous colonisent, nous mettent à contribution de mille façons, et souvent même nous éliminent. Rien ne les freine. Ils s'introduisent dans nos placards et nos penderies pour y dérober nos nourritures et dévorer nos vêtements. Présents dans toutes les pièces de nos habitations, même les mieux tenues, ils y investissent les moindres recoins, y compris nos lits. Cet ouvrage propose de mettre en lumière les principaux ennemis intimes de l’Homme, ceux qui vivent au plus près de lui dans sa propre maison et dont, souvent, il n’a pas conscience de la présence ni de la malfaisance. Les blattes, ou cafards, les tiques, les vrillettes, les araignées, les fourmis, les cloportes, les anthrènes, les acariens, les charançons, les mites, les mouches, les moustiques, les punaises, et, bien sûr, les poux, les puces et les morpions. » |
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Quelques citations débutant les
chapitres
La puce « On peut espérer que lorsqu’ils seront les maîtres du monde, les insectes se souviendront avec reconnaissance que nous les avons bien nourris. » Collette. La tique « En cherchant les poux sur autrui, tu ne vois pas les tiques sur toi-même. » Pétrone. Le pou « Les femmes sont toujours à chercher des poux et le plus souvent elles en trouvent. » Stephen King. Le morpion « Caleçon qui gratte, morpions qui squattent. » Gérard Lacassagne. Quelques « gentillesses » « Rien ne leur est étranger dans l’art de la guerre et de l’agression. » « Toutefois, la grande majorité de la population néglige ces « sales petites bêtes ». » « Tout nuisible et ravageur qu’il soit, le monde des fourmis… » « La blatte, une répugnance universelle… un ennemi indestructible… » Quelques énormités « L’embranchement des insectes… » Les insectes nous disputeraient l’espace terrestre « et maritime »!!! « Les fourmis ont vu le début… des Dinosaures. » [il n’y avait pas de fourmis au Trias, ni au Jurassique; elles ne sont apparues qu’il y a 100 millions d’années (Ma) environ, soit à peu près au milieu du Crétacé; quant à eux, les dinosaures étaient déjà là, il y a environ 220 Ma (milieu du Trias)! Cependant, il est vrai que les « grandes vedettes » parmi ces « lézards terribles » vivaient au Crétacé] Le « prophète Allah » (sic) aurait dit : « Celui qui ne mange pas de criquets et de chameau n’est pas digne de moi. » [moi les criquets…] « Insectes prolifiques, vecteurs de maladies graves, les tiques sont redoutées de tous les randonneurs… » Dans ce chapitre, le mot « dard » est utilisé pour l’hypostome (pièce buccale), ce qui est tout à fait inapproprié. « Nous en respirons et en avalons, certains par milliers. » [allusion probable à la mite des poussières Dermatophagus qui génère une psychose chez plusieurs personnes] Quelques passages troublants «… de nombreuses sociétés savantes ésotériques prévoient-elles un nouveau déluge sous la forme d’une formidable et létale invasion d’insectes. Ces derniers, dont les capacités d’agression seraient multipliées par le nombre et la force, pratiqueraient le meurtre collectif à grande échelle, jusqu’au génocide complet de la race humaine. » À la page 116, une illustration nous apprend que l’antenne de la puce est un « appareil physiologique complexe, abrité dans un stigmate (sic), servant entre autres à régler les sauts. » Quelques passages intéressants Les auteurs soulignent la résistance aux insecticides, le problème des espèces envahissantes, la propagation de plusieurs espèces nuisibles suite à la mondialisation, la multiplication des problèmes majeurs dus au manque d’hygiène relié à la pauvreté de plusieurs pays tropicaux. Côté croûte, les amateurs de fromages savent déjà qu’ils bouffent des acariens en quantité en ingurgitant leur morceau. Les fromages aux artisons vous connaissez? Les Corses utilisent bien les asticots des mouches… Les auteurs décrivent correctement l’immense super-colonie côtière qui s’étend sur 6000 km de l’ouest de l’Italie au Portugal. Il s’agit de la fourmi d’Argentine, Linepithema humile. « … une ouvrière portugaise peut travailler aussi bien pour sa propre reine que pour n’importe quelle autre reine, espagnole, française ou italienne. » Côté fourmis, la médecine traditionnelle chinoise garantit que des fourmis séchées et broyées permettent de guérir l’asthme, l’hépatite chronique, la mauvaise circulation sanguine… et qu’elles ralentissent le vieillissement! Les auteurs rappellent correctement la croyance à la génération spontanée, les procès aux mouches et à la vermine par les tribunaux ecclésiastiques, les pièges à puces dans le cou des femmes… à une certaine époque, la « lutte religieuse » contre les insectes à grand coup de goupillon et d’eau bénite, etc. Et pourquoi pas en terminant : « Le pou mâle est un athlète. Il prend des positions amoureuses que la bienséance interdit de décrire, mais qui rendent anodines celles énoncées dans le Kama-sutra… » ATTENTION DANGER! Éviter d’acheter ce livre pour une débutante ou un débutant. Elle/il serait mal introduit(e) au monde des insectes. Il reste que même si le texte exige un esprit critique toujours en éveil, les photographies sont pour la plupart pas mal extraordinaires! Monestier, Martin & Thierry Berrod. 2009. Les envahisseurs invisibles. Les ennemis intimes de l’Homme. Éditions Place des Victoires, Paris. 216 p. Broché. 40 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les
insectes et la forêt Les forêts
renferment de nombreuses espèces d’insectes d’une étonnante
diversité du point de vue biologique et qui jouent un rôle primordial
dans le fonctionnement des écosystèmes.
Dajoz, Roger. 2007
(2e édition). Les insectes et la forêt. Rôle et
diversité des insectes dans le milieu forestier. Lavoisier, Paris. 668
pages. Format 16,2 x 24,7 cm. 169,95 $ ISBN 978-274-300-982-3.Cette nouvelle édition Des insectes et la forêt reprend l’ensemble des territoires étudiés dans la première édition et étend l’examen du monde des insectes aux forêts d’Amérique du Nord, des régions tropicales et de l’Australie. Une mise à jour complète a été effectuée à partir des nombreux travaux réalisés ces dernières années. Les résultats des recherches relatives aux facteurs abiotiques (incendies, tempêtes), au rôle des espèces nuisibles (y compris les plus récentes d’entre elles) et aux relations insectes/arbres ont été particulièrement pris en compte. Une grande importance a été attribuée aux insectes saproxyliques, liés au bois mort et à ses annexes. Ces insectes représentent en effet un pourcentage élevé de l’entomofaune forestière. Étant donné les menaces que les pratiques actuelles font peser sur l’avenir de ces espèces, les données sur leur biologie ont été particulièrement développées. À une époque où l’on prend de plus en plus conscience de l’importance de la biodiversité, les mesures qui sont envisagées, ou qui devraient l’être, pour assurer leur conservation sont capitales. Seize planches de photos en couleurs et une bibliographie largement augmentée (plus de 1 300 références) viennent compléter cet ouvrage. Il intéressera au premier chef les entomologistes, professionnels ou amateurs éclairés, et s’avérera un outil précieux pour les enseignants en biologie des écoles forestières, ainsi que tous les propriétaires et gestionnaires soucieux de maîtriser l’équilibre de l’écosystème forestier. Par ailleurs, le prix apparaît quelque peu prohibitif! Revue du livre par André Francœur |
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Les insectes du Québec Une
nouvelle édition vient de paraître qui porte à plus de 2 000 le nombre
de photographies couleur, produites par l'auteur et deux collègues :
Claude Simard et Christian Guay. Un système de couleur permet
d'identifier les différents ordres d'insectes. Comme outil de terrain,
cette réédition s'avère toujours des plus utiles et intéressantes,
d'autant plus que le prix demeure encore très raisonnable.
Revue de la première édition (2005) du livre Entomologiste naturaliste, Yves Dubuc récolte des insectes depuis plus de 15 ans. Grâce à cette expérience et à un sens très pratique, il a produit un guide visuel attrayant et pratique. Attrayant parce qu’il comprend les photographies couleur de 1530 espèces d’insectes d’ici; en plus des images, on y trouve quelques nymphes, quelques larves et quelques masses d’œufs. Pratique parce que la représentation des espèces suit la classification zoologique, parce que des demi-cercles en couleur soulignent les changements d’ordre en en-tête et parce que trois index (noms latins, noms français et noms anglais) aident à nous y retrouver rapidement. En outre, le nombre d’espèces présentes au Québec est précisé pour chacun des ordres et un symbole particulier identifie les insectes souvent trouvés dans les habitations. Une vingtaine de pages d’introduction et on se retrouve dans le vif du sujet : l’illustration de plus de quinze cents des espèces d’insectes du Québec. À la fin du livre, quelques collaborations spéciales sur les sujets suivants :
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Même si une
identification à l’espèce effectuée par comparaison d’un
spécimen à une photographie plus ou moins précise peut souvent être
mise en doute (à l’exception peut-être des grandes espèces ou des
espèces très typiques), il demeure que l’utilisation fréquente de ce
guide d’identification permet de « mettre de l’ordre » dans sa
collection en attendant d’acquérir des ouvrages plus spécialisés.
Entomologistes
amateurs, naturalistes, biologistes et gens des services
antiparasitaires tireront grand profit de cet ouvrage.
Personnellement,
je l’utilise avec profit depuis sa sortie en librairie et je le
recommande fortement.
Dubuc, Yves. 2007.
Les insectes du Québec. Guide d'identification. Éditions Broquet,
Saint-Constant, Québec. 456 p. 29,95 $. 13 x 20 cm. ISBN 978-2-83000-825-0 Revue du livre par Robert Loiselle |
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Catalogue
of Aleocharine Rove Beetles of Canada and Alaska Les
Staphylins sont de charmants petits coléoptères reconnaissables au fait
que leurs courts élytres laissent paraître une grande partie de leur
abdomen. Leur taille est la plupart du temps très modeste. Ils sont
très diversifiés, formant une des plus importantes familles de
Coléoptères au Canada et en Amérique du Nord.
Gouix, Nicolas
& Jan Klimaszewski. 2007.
Catalogue of Aleocharine Rove Beetles of Canada and Alaska (Coleoptera,
Staphylinidae, Aleocharinae). Pensoft, Sofia/Moscow.165 pages. ISBN
978-954-642-294-1.Ne vous est-il pas déjà arrivé d’en voir atterrir un tout près de vous? Il replie rapidement ses ailes postérieures et il les pousse sous ses élytres tronqués en relevant son abdomen à quelques reprises de façon saccadée. L’ouvrage de Gouix et Klimaszewski présente 389 espèces de staphylins appartenant à la sous-famille des Aléocharines. Les Aléocharines constitueraient, selon les auteurs, l’une des plus grandes radiations monophylétiques de l’histoire de la vie sur Terre. Cela signifie que les centaines d’espèces contenues dans cette sous-famille auraient un ancêtre commun. Elles affichent généralement une petite taille, un corps flexible et une excellente mobilité. Elles présentent de nombreuses stratégies défensives, font preuve d’une grande capacité d’adaptation et sont très compétitives dans plusieurs milieux. Selon les deux auteurs, cet ouvrage constitue le premier catalogue complet des Aléocharines du Canada et de l’Alaska. Il n’y a pas de table d’identification, mais bien une liste très à jour des tribus (14), des genres (92) et des espèces (389). Le livre se termine, entre autres, par 317 notices bibliographiques pertinentes et 102 illustrations couleur de staphylins en vue dorsale. L’annexe 2 signale 40 genres et 136 espèces d’Aléocharines pour le Québec. Une base de départ pour inventorier ce groupe de Coléoptères. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Histoire
de
l'entomologie Jacques d’Aguilar,
un entomologiste
français spécialisé en systématique et dans les problèmes de l’écologie
appliquée, publia en 2006 une Histoire
de l’entomologie.
Le défi est de taille: traiter de l’acquisition de connaissances sur
les insectes de la préhistoire au XXe siècle. L’auteur s’en sort bien
en traitant d’abord son sujet d’une manière chronologique, tout en
mettant en évidence les découvertes et les innovations de la période
concernée.
Dans le chapitre consacré à la préhistoire jusqu’au XVIe siècle, on rappelle les premiers rapports de l’être humain avec l’insecte, grâce aux fresques, artéfacts et écrits des naturalistes comme Aristote (– 384 à – 322), Pline l’Ancien (23–79), Conrad Gesner (1516– 1565), le « Pline moderne » ou Ulisse Aldrovandi (1522–1605). De cette période, on retient les premiers essais de classification des insectes, une représentation de plus en plus fidèle des espèces avec le temps. Un bon exemple nous est donné par « Le Lucane cerfvolant » de A. Dürer (1505). C’est au XVIIe siècle que l’on peut retracer les débuts de l’entomologie comme discipline scientifique. L’invention du microscope marque une révolution dans l’observation des insectes. On s’intéresse alors à leur anatomie, à leur formation et à leur classification. Avec John Ray (1627–1705), l’espèce devient une unité systématique permettant de séparer des individus différents. Les peintres naturalistes sont également à l’oeuvre avec de magnifiques aquarelles représentant le cycle évolutif et la plante hôte de nombreux insectes. |
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Au XVIIIe siècle,
les entomologistes continuent d’étudier l’anatomie
des insectes à différents stades de développement et s’intéressent
aussi à leurs comportements. Une des grandes innovations de la seconde
moitié du siècle demeure toutefois l’adoption des règles de
nomenclature binominale. Après la publication de la dixième édition du Systema Naturae,
en 1758, de Carl von Linné (1707–1778), les naturalistes vont s’activer
à décrire et faire l’inventaire de la faune entomologique des pays
européens. La possibilité de discerner rapidement les insectes par le
biais des concepts de genre et d’espèce, au lieu d’une longue
paraphrase descriptive, facilita grandement la diffusion des
découvertes et l’amélioration des inventaires des faunes locales.
Le XIXe siècle est une période faste pour l’entomologie: on y fait principalement l’inventaire des faunes entomologiques d’Europe et d’ailleurs dans le monde, par le biais des voyages d’exploration. Les entomologistes constatent rapidement qu’il est impossible qu’une seule personne recense toutes les espèces, même dans un pays. C’est pourquoi la plupart se spécialisent dans un ordre ou une famille d’insectes. Un exemple québécois: l’abbé Léon Provancher (1820– 1892), en bon entomologiste généraliste, avait encore pour but de faire l’inventaire de la faune entomologique du Québec. Il comptait sur l’aide de quelques-uns de ses correspondants, mais en fin de compte, il assuma seul cette tâche. En 25 ans d’étude, il explora les Coléoptères, les Névroptères1, les Orthoptères, les Hyménoptères, dont il s’était fait une spécialité, et les Hémiptères. Il produisit un manuscrit sur les Lépidoptères diurnes du Québec, mais n’a pas eu le temps de le publier. Il lui restait les Diptères et les Aptères à traiter. Outre la systématique, certains entomologistes s’intéressent aux applications de leur discipline à l’agriculture et la foresterie. Provancher, quant à lui, consacra une partie de ses recherches aux insectes nuisant aux récoltes des agriculteurs canadiens-français. On assiste aussi à l’explosion des publications d’ouvrages de vulgarisation et d’encyclopédies sur le monde des insectes. Les innovations technologiques du XXe siècle permirent des recherches poussées en morphologie, en anatomie, en physiologie, en éthologie et en écologie des insectes, tout comme en entomologie appliquée (abeilles, vers à soie, entomologie agricole, forestière et médico-légale). Depuis le développement de la théorie évolutionniste, à la fin du XIXe siècle, la classification, la phylogénie, la systématique et la taxinomie intéressent aussi les entomologistes spécialisés qui sont désormais formés dans les universités. Les insectes ne sont plus seulement pris comme des individus à identifier, mais des populations qui jouent un rôle déterminant dans leur écosystème. Ce livre est une histoire très résumée de l’entomologie, mais celle-ci est bien présentée. L’iconographie est agréable et pertinente, tout comme les petits encadrés qui reprennent des extraits d’oeuvres marquantes ou résument la vie d’un entomologiste important pour le siècle en question. Pour les historiens, l’intérêt du livre réside surtout dans les « Notes et compléments » qui suivent la présentation succincte de l’histoire de l’entomologie. On y retrouve plusieurs notes qui ajoutent des détails au texte principal, pour les chapitres du XVIIIe, XIXe et XXe siècles. On y mentionne de nombreux entomologistes et leurs travaux. La partie intitulée « L’entomologie en quarante portraits » présente des entomologistes marquants, principalement d’Europe et d’Amérique du Nord et ce de l’Antiquité à nos jours. Léon Provancher y a même une place dans la section « Les systématiciens spécialistes – Hyménoptères ». Note 1. Au XIXe siècle, l’ordre des Névroptères rassemble des groupes très divers d’insectes qui aujourd’hui sont séparés en autant d’ordres: éphémères, libellules et Demoiselles, perles, termites, poux des livres, panorpes et mouchesscorpions, chrysopes et phryganes. d'Aguilar, Jacques. 2006. Histoire de l'entomologie. Delachaux et Niestlé, Lonay (Suisse). 224 p. ISBN 2603014595. Revue du livre par Mélanie Desmeules |
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Mystère
sans magie Magistral
Dr Barrette! Mystère sans magie est un ouvrage très bien structuré, à
la fois rigoureux et accessible, et fort intéressant à lire. « La science n'est ni une
idéologie, ni une doctrine, ni une religion, ni une politique, ni une
industrie, ce n'est qu'une méthode.
Elle est une façon d'agir mais, avant tout, une façon de penser.
L'objectif de cette méthode est de connaître et de comprendre le monde.
Elle a fait ses preuves. » C’est ainsi que démarre une très belle
aventure de 226 pages qui nous amène à travers plusieurs mondes.
Avant de décrire dans le détail la méthode scientifique, l’auteur situe la science par rapport à la philosophie, à la religion et à la morale. Il est également question de « créationnisme scientifique » (qui constitue un oxymore) et du dessein intelligent (qui nous ramène au début du 19e siècle, sorte de « mise au goût du jour » de la théologie naturelle de William Paley). L’auteur termine ce chapitre avec la phrase suivante : « La science, la religion et la politique se porteraient beaucoup mieux et serviraient beaucoup mieux l'humanité si chacune excellait sur son propre terrain et, tout en se respectant mutuellement, évitait les chevauchements illégitimes avec les autres. » [« à chacun son magistère » écrivait Stephen Jay Gould] Cyrille Barrette donne ensuite l’heure juste quant aux parasites de la science : alchimie, astrologie, scientisme, parapsychologie, mouvement raëlien, homéopathie, toucher thérapeutique, etc. Aucune de ces « disciplines » n’obtient la note de passage, leurs prétentions n’ayant absolument aucune base solide. Certains passages sont réjouissants… pour les sceptiques. Sont ensuite examinées les notions suivantes : pertinence, fiabilité, exactitude et précision des données; nature de la vérité scientifique (soumise aux faits, partielle et provisoire); dangers du « gros bon sens »; aspects philosophiques de la méthode; nature de l’hypothèse; observation et explication; approche expérimentale et approche comparative; nécessité de la réfutabilité; de l’importance fondamentale du doute. |
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L’ensemble se lit
bien, et je n’ai
trouvé qu’une seule coquille. Plusieurs exemples viennent nous aider à
comprendre là où veut nous amener l’auteur. Et même si vous traversez
une section plus aride, persévérez, l’exercice en vaut vraiment la
peine. Bonne lecture! Barrette, Cyrille. 2006. Mystère sans magie. Science, doute et vérité : notre seul espoir pour l’avenir. Éditions MultiMondes, Boisbriand, Québec. 249 p. 29,95 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les
Insectes de nos jardins « Après avoir
consulté ce livre, vous ne verrez plus jamais votre jardin de la même
façon. »
Les jardiniers connaissent bien ces petites bêtes qui ravagent, défigurent et mangent feuilles, fleurs, fruits et racines de nos plantes potagères et ornementales. Malheureusement, la plupart des gens ne connaissent pas vraiment les insectes et en conséquence dédaignent ou éliminent indistinctement les utiles comme les nuisibles. Ces derniers représentent à peine 5 % de l'entomofaune, mais se manifestent de façon très visible. Les insectes de nos jardins s’adresse à tous ceux qui désirent connaître, de façon simple et rapide, les insectes présents dans leur environnement immédiat. « Qu’il s’agisse d’insectes nuisibles comme le perceur de l’iris, le criocère du lis ou le ver blanc, ou encore d’insectes utiles, prédateurs de pucerons, comme le syrphe, la coccinelle ou la chrysope, les magnifiques photographies couleur de ce livre facilitent grandement leur identification. Cet ouvrage vous permet également de connaître leurs modes de vie. Ainsi, il vous aidera à prendre une décision éclairée en vue de protéger, tolérer ou éliminer des insectes dans votre jardin. Tous les naturalistes et jardiniers amateurs, ainsi que les étudiants et enseignants en sciences naturelles apprécieront ce guide pratique et de consultation facile. Il vous fera découvrir le monde fascinant des insectes qui vivent si près de nous. » L'auteur est conservatrice au Musée d'entomologie Lyman, situé au collège Macdonald de l'université McGill. Ce musée abrite la deuxième collection d'insectes en importance au Canada. Boucher, Stéphanie. 2006. Les Insectes de nos jardins. Broquet, Saint- Constant, Québec. 208 p. ISBN 2-89000- 742-1. 22,95 $. Revue du livre par André Francœur |
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Insects.
Their natural history and diversity “I
wish I’d had Stephen Marshall’s book when I started out in entomology.
Its countless photographs and notes bring alive the vast diversity of
the insect world.” Edward O. Wilson, Harvard University.
Un coup d’oeil sans précédent dans la vie privée des insectes. Ce guide extraordinaire sur la diversité et l’histoire naturelle des insectes est le résultat de plus de 20 ans d’étude par l’entomologiste et photographe Stephen Marshall. Toutes les familles importantes sont décrites, alors que photographies et légendes procurent un guide visuel. Le résultat est un livre qui est à la fois une introduction à l’entomologie et un cadre pour l’observation de la riche diversité de la vie des insectes qui nous entourent tous. L’aspect le plus frappant de ce livre est l’ampleur de la photographie : 4000 photographies prises sur le terrain montrant les insectes se nourrissant, s’accouplant, construisant des abris, piégeant une proie ou se défendant eux-mêmes. Plusieurs de ces insectes ont rarement été photographiés avant. Une clé en images de plus de 50 pages comprenant des centaines d’illustrations facilite l’identification. Plus de 80 % de toutes les espèces décrites d’animaux sont des insectes ou des arthropodes voisins. Il est évident que les humains constituent une minorité de bipèdes dans un monde d’hexapodes, si vivement capté dans ce livre. Marshall, Stephen A. 2006. Insects. Their natural history and diversity. With a photographic guide to insects of eastern North America. Firefly books, New York. 718 p. ISBN 1-55297-900-8. 63$. Revue du livre par André Francœur |
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Guide des
insectes forestiers exotiques Un
outil excellent, pratique, facile à manipuler! Des dizaines de photos
couleurs illustrent les espèces et les dommages qu'elles causent aux
arbres.
Troy Kimoto, M.
Duthie-Holt & Louise Dumouchel. 2006.
Guide des insectes forestiers exotiques. Agence canadienne d'inspection
des aliments, Ottawa. 120 p. ISBN 0-662-72441-0. Reliure de boudin
métallique. 15,2 x 21,6 cm. Gratuit.La présentation des espèces de 27 genres comporte les rubriques suivantes : identification, hôtes, portion(s) de l'hôte infestée(s), état de l'hôte, aire de répartition, signes et symptômes. Table des matières. Introduction. Défoliateurs : Lymantriides (3 espèces), Tortricides (2 sp.), Lasiocampides (2 sp.). Perceurs du bois : Buprestides (2 sp.), Cérambycides (15 sp.), Curculionides (1 sp.), Siricides (2 sp.). Scolytes : Scolytides (14 sp.). On peut se le procurer en composant le numéro de téléphone 1-800-442-2342. Revue du livre par André Francœur |
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Traité
d'entomologie forensique Science
qui a pour but la datation des cadavres grâce aux insectes nécrophages
(chapitre 1 de l’ouvrage). L’entomologie forensique regroupe tous les
aspects de l’utilisation des insectes nécrophages au service de la
justice pénale. Cet ouvrage traite d’abord de l’historique de cette science
dont un des précurseurs fut Pierre Mégnin à la fin du XIXe siècle. Il
apporte aussi des connaissances
récentes en entomologie
et plus particulièrement sur les Diptères et les Coléoptères
nécrophages. Au travers d’enquêtes judiciaires et d’expériences
pratiques, les auteurs fournissent les bases indispensables à
l’élaboration de la datation de la mort (intervalle post-mortem). Cet
ouvrage s’adresse aussi
bien aux praticiens, juges d’instruction, médecins légistes et
enquêteurs, qu’aux étudiants désirant acquérir des
connaissances originales dans le domaine des sciences forensiques.
Forensique : adjectif. Qui appartient à la cour de justice, qui relève du domaine de la justice. Ce qui est à la fois légal, scientifique et technique. Forensique est un néologisme tiré de « forensics » en anglais; le mot existe dans la plupart des langues européennes comme l’allemand et l’italien, mais son usage en français est récent. Les sciences forensiques se définissent comme l’ensemble des principes scientifiques et des méthodes techniques appliqués à l’investigation criminelle, pour prouver l’existence d’un crime et aider la justice à déterminer l’identité de l’auteur et son mode opératoire. L’adjectif « forensique » s’utilise également en médecine et en théologie. Il vient du latin forum : place publique, lieu du jugement dans l’Antiquité. |
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Les séries
télévisées qui touchent à la médecine légale sont très
populaires. Depuis quelques années, je recherchais une référence
traitant de ce domaine. Les gens du Zoo sauvage de Saint-Félicien
m’avaient déjà approché pour un cas de cadavre… de caribou et
l’entomologie médicolégale m’attirait. Malheureusement, les livres
anglophones spécialisés dans le domaine sont très coûteux; enfin un
ouvrage abordable et en langue française. Globalement,
l’ouvrage est très
informatif et basé en grande partie sur
l’expérimentation à l’aide de cadavres de porcs ou sur des
cas réels de
suicides ou de meurtres. Cœurs sensibles s’abstenir, il y a plusieurs
photographies en couleur.
On y apprend que les modèles simples de succession d’espèces nécrophages, qui étaient reconnus depuis des dizaines d’années, ne sont pas conformes à la réalité. L’esprit humain essaie toujours de généraliser, avec des succès très relatifs parfois. Les faunes d’insectes nécrophages varient donc d’une région à une autre, avec l’altitude et la nature des milieux environnants. Le troisième chapitre, intitulé Bases de l’entomologie, aurait dû être mieux révisé : plusieurs erreurs persistent dans l’orthographe des taxons; le terme stigmate aurait dû remplacer partout le terme anglophone « spiracle »; en français, les appendices ont des articles et non des segments; tous les ordres de néoptères exoptérygotes sont doublés au tableau 3.6. Et NON, le labium des insectes de type piqueur-suceur n’est pas durci en pièce perforante : bien visible, le labium reste à l’extérieur; ce sont les mandibules et les maxilles qui, le plus souvent transformés en stylets, pénètrent dans les tissus animaux ou végétaux). Une fois dans le vif du sujet, ça va beaucoup mieux et l’on est en mesure de constater que la faune entomologique est souvent – pas toujours! – d’une grande assistance dans la détermination de la date de la mort d’un individu. Certains passages liés à l’expérimentation paraissent d’abord redondants, mais sont justifiés dans le contexte d’une contestation des idées reçues dans le domaine. Bref, un ouvrage très particulier, mais particulièrement intéressant. Wyss, Claude & Daniel Chérix. 2006. Traité d'entomologie forensique. Les insectes sur la scène de crime. Collection sciences forensiques. Presses polytechniques et universitaires romandes. 317 p. 47 Euros. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Caterpillars
in the field and garden Un
ouvrage qui ressemble beaucoup plus aux guides de terrain Peterson. La
page de gauche offre un nombre variable d’espèces, un court texte et
une carte de répartition; la page de droite montre 8 photographies sur
deux colonnes, celle du haut à droite étant réservée à un adulte du
groupe. Il couvre toute
l’Amérique du Nord, mais se limite aux papillons diurnes
appelés Butterflies en anglais (le terme Moths est réservé aux
papillons nocturnes).
Le livre comprend près de 900 photographies de chenilles (3 planches de larves de papillons nocturnes aux fins de comparaison). Un court texte pour la plupart des espèces donne les caractères diagnostiques (éléments les plus importants parfois soulignés en caractères gras), l’habitat, la répartition, la phénologie, et quelques plantes hôtes. Dans les grandes familles, espèces parfois regroupées avec précisions données sur la carte de répartition. Ce guide contient une section spéciale sur la façon d'attirer les papillons diurnes dans son jardin (curieusement, l’éditeur associe les papillons diurnes à la beauté, alors que les papillons nocturnes sont qualifiés de nuisibles – on ne sait pas ce qu’en pensent les auteurs…). Thomas J. Allen est l’auteur du livre The Butterflies of West Virginia and Their Caterpillars. Jim P. Brock, est co-auteur de Butterflies of North America et auteur de Butterflies of Southeastern Arizona. Jeffrey Glassberg est l’éditeur de la revue America Butterflies. Pour l’amateur québécois : j’ai compté 57 espèces du sud du Québec + 33 espèces plus générales dans la province, pour un total de 90 des 135 espèces de papillons diurnes présentes au Québec. Allen, J. Thomas, Jim P. Brock & Jeffrey Glasberg. 2005. Caterpillars in the field and garden. A field guide to the butterfly caterpillars of North America. Oxford University Press, Toronto. ISBN 0-19-514987-4. 232 p. Version à couverture rigide, 64,50 $ Revue du livre par Robert Loiselle |
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For
love of Insects Avant-propos
d’Edward O. Wilson. Série d’expériences en écophysiologie des insectes
réalisées par un entomologiste touche à tout « très averti » et un
maître de la vulgarisation scientifique. Vous avez peut-être vu ce
chercheur de l’Université Cornell à la télévision. Ce livre a reçu
plusieurs prix depuis sa publication en 2003.
Voici la liste des chapitres. Bombardier (les explosions des bombardiers). Vinegaroons and other Wizards (le scorpion fouet et autres magiciens). Wonders from Wonderland (armes défensives de diverses natures). Masters of Deception (production de lumière et mimétisme). Ambulatory Spray Guns (autres types de défense chimique). Tales from the Website (la magie des toiles d’araignées). The Circumventers (liens prédateurs proies). The Opportunists (autres mécanismes défensifs). The Love Potion (cantharidine et molécules aphrodisiaques). The Sweet Smell of Success (Utetheisa ornatrix, une espèce de papillon très spéciale). Epilogue. Eisner, Thomas. 2005. For love of Insects. Harvard University Press, Cambridge. 448 p. ISBN 0-674-01181-3 (couverture souple). 17 $. Revue du livre par André Francœur |
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Evolution
of the Insects Ce
magnifique livre dépeint l’histoire évolutive complète des insectes:
leur diversité actuelle, leurs relations avec les autres éléments du
vivant et 400 millions d’années (Ma) de fossiles coincés dans la roche
ou dans l’ambre. Selon les auteurs, il s’agit de la première synthèse
de tous les aspects importants de l’évolution des insectes. Les auteurs
passent en revue les principaux épisodes de l’histoire évolutive des
insectes.
Il
est absolument fascinant d’examiner autant de photographies de fossiles
d’insectes (entiers ou en parties). Les photographies en microscopie
électronique à balayage (MEB) sont souvent étonnantes de précision. Les
personnes qui apprécient la grande diversité des formes et des
structures seront servies à souhait par des photos et des diagrammes
très variés et de grande qualité. En outre, le survol étant à l’échelle
mondiale, le lecteur fait souvent des découvertes fort intéressantes:
nouvelles morphologies, nouveaux modes de vie, etc.
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Pour que vous
puissiez mieux juger des forces de ce livre superbe, nous avons inclus
les grands titres de la table des matières. Mes chapitres
préférés sont les suivants: 2, 3, 11 et 14.
Malgré les nombreux travaux de biologie moléculaire, les spécialistes ne s’entendent toujours pas sur la façon de rassembler les grands groupes d’Arthropodes. Voici plus bas comment Grimaldi et Engel divisent ce phylum. À noter que Myriapodes et Hexapodes partagent plusieurs caractères: une seule paire d’antennes, un tentorium (squelette interne céphalique), un système respiratoire trachéen et des tubules de Malpighi (excrétion). Phylum Arthropoda Sous-phylum Marellomorpha (groupe ancien de la
faune de Burgess, précambrien)
Sous-phylum ArachnomorphaInfra-phylum
Trilobita
(disparus à la fin
du Permien)
Infra-phylum
Cheliceriformes
(principalement les
Arachnides)
Sous-phylum Mandibulata (taxon ressuscité)Infra-phylum
Crustaceomorpha
(différents groupes
de « Crustacés »)
Infra-phylum
Atelocerata (= Tracheata)
Super-classe
Myriapoda
(principalement
cent-pattes et mille-pattes)
Super-classe Hexapoda
(principalement les
Insectes (= Ectognatha))
Pour ceux et
celles qui aiment les « statistiques », voici une traduction
partielle du tableau de la page 12 qui donne une nouvelle
évaluation de nos connaissances sur l’entomofaune mondiale.
Le volume est magnifiquement illustré: plus de 900 illustrations (dont plusieurs en MEB), dessins, diagrammes et photographies de terrains. Evolution of the Insects constitue un ouvrage d’une classe à part pour les entomologistes, les biologistes et les naturalistes capables de tirer profit d’un ouvrage écrit dans la langue de Shakespeare. Des heures de plaisir… juste à tourner les pages et à reluquer les illustrations et les phylogénies. Grimaldi, David & Michael S. Engel. 2005. Evolution of the Insects. Harvard University Press, Cambridge. 755 p. ISBN 0-521-82149-5 (couverture rigide). Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les
libellules de Charente-Maritime Partout
sur la planète, quantité de milieux humides et aquatiques sont
quotidiennement détruits ou menacés de destruction par les activités
humaines. Pour en assurer la protection, la diffusion de la
connaissance de la biodiversité permet une meilleure perception
collective de la richesse et de l’importance vitale de ces écosystèmes.
À l’instar des oiseaux, les libellules forment un groupe
particulièrement attractif et accessible pour le grand public; un bon
tremplin pour amorcer une prise de conscience pour une conservation
intelligente de la beauté entomologique de nos milieux naturels.
Dans nos échanges de publications, la Corporation a reçu de Philippe Jourde, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), un bel exemple d’initiative coopérative pour mieux connaître l’odonatofaune d’un département côtier du centre ouest de la France, la Charente-Maritime. Il s’agit d’une minuscule portion de la planète, d’à peine 7 000 km2, représentant moins de 90 % de la superficie de l’île d’Anticosti au Québec. Cependant, comme le souligne l’auteur, les zones humides que l’on y retrouve ont peu d’équivalents en Europe. Les littoraux, marais, estuaires et vallées alluviales ont malheureusement été détruits dans la passé ou sont en passe de l’être. « Le principal enjeu relatif aux zones humides est tout simplement qu’elles le demeurent », implore Philippe Jourde. Il observe que la consommation outrancière de l’eau, la pollution diffuse, l’artificialisation des berges, l’altération des cycles hydrodynamiques, l’introduction d’espèces exotiques et l’inconscience collective font en sorte que les libellules se raréfient. Face à ce constat navrant, de 1999 à 2005 une cinquantaine de contributeurs enthousiastes ont inventorié 2 665 localités permettant d’étudier la répartition de 62 espèces de libellules. Avec le soutien financier de la Direction Régionale de l’Environnement du Poitou-Charentes, du Conseil Régional du Poitou-Charentes et de l’Union Européenne, une telle entreprise a nécessité des séances de formation en salle et sur le terrain pour permettre aux contributeurs bénévoles d’acquérir les techniques d’inventaires et d’identification. |
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Le livre de Jourde
se présente comme un atlas
de libellules de la
Charente-Maritime, fruit de sept années de prospection sur
le terrain.
Il offre une base de
connaissance indispensable à des actions de
recherche et de conservation visant les espèces les plus menacées.
Après un survol de la biologie de l’ordre des Odonates et de la
géographie du territoire étudié, l’auteur offre une intéressante
chronologie annotée des 45 publications et des 3 collections d’Odonates
précédant l’inventaire. Le corps de l’ouvrage compte une série de 62
fiches monographiques sur le statut et la répartition des Odonates.
Pour chaque espèce, sont présentés systématiquement : les statistiques
de présence, une carte détaillée de répartition (précisant les
localités de reproduction certaine), un graphique sur la période de
vol, une description de l’habitat, le détail du cycle biologique et le
statut de conservation. L’ouvrage se complète par une interprétation
biogéographique dans le but d’amener à la surveillance et à la
préservation des espèces rares ou menacées nécessitant des actions
urgentes. L’auteur termine sur une note : « vers une gestion raisonnée
des zones humides (…) pour que les futures générations puissent
connaître les joies que procure l’observation de nombreuses espèces de
libellules. » Avant de refermer le livre, une série de photos de
l’auteur, évoque la beauté des libellules et de leurs habitats dans ce
département de la France, une invitation à la conservation de la
nature.
Jourde, Philippe.
2005.
Les libellules de Charente-Maritime. Annales de la Société des Sciences
Naturelles de la Charente-Maritime, Supplément décembre 2005. Société
des Sciences naturelles de La Rochelle. ISSN 0373.9929. 144 pages. Ce livre merveilleux s’inscrit dans le mouvement de production d’atlas coopératifs faisant appel à des amateurs avertis, mouvement amorcé il y a une vingtaine d’années par des groupes d’ornithologie, afin de recueillir des données précises sur la répartition, l’abondance et le cycle biologique des espèces d’un groupe taxinomique. Le livre de Jourde démontre une fois de plus que la gestion de la faune des invertébrés peut être abordée collectivement lorsqu’on s’en donne la peine et les moyens. D’autant plus que les insectes représentent d’excellents indicateurs environnementaux, car ils réagissent rapidement aux changements dans les écosystèmes. Cet ouvrage, fort soigné, constitue un bel exemple de la mobilisation de naturalistes amateurs et de l’intégration des techniques d’inventaires et de géomatiques pour rendre compte de la diversité d’un groupe d’insectes – en l’occurrence les fascinantes libellules – dans une préoccupation de surveillance faunistique et de gestion écologique d’un territoire à l’échelle humaine. Ce genre d’initiative collective, concrète, si nécessaire, foncièrement criante… est à encourager dans les régions du Québec, comme partout dans le monde. Revue du livre par Michel Savard |
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Les
fourmis : comportement, organisation sociale et évolution Les
fourmis se révèlent un exemple d’une grande réussite écologique,
caractérisée par une diversité biologique étonnante. Par exemple, le
nombre connu de chromosomes au sein de cette famille peut varier de
deux à 96. Ces Hyménoptères occupent tous les milieux terrestres, sauf
dans la toundra, depuis plus de 75 millions d’années. Leur abondance
dominante dans les écosystèmes, surtout à climat chaud, a fait
apparaître des mimétismes surprenants chez plusieurs groupes
d’Arthropodes et contribuer à l'apparition d'un groupe particulier de
Mammifères, les Édentés. Ce succès découle d’une vie sociale fondée sur
une division du travail et le chevauchement des générations. La
population d’une colonie, essentiellement composée de femelles,
comprend différentes formes morphologiques et se partage en castes
spécialisées dans la reproduction et dans différentes activités
comportementales. Le record actuel de longévité d'une reine en
laboratoire s'élève à 26 ans. La durée de vie d'une colonie est
virtuellement illimitée par le recrutement de nouvelles reines.
L’évolution et la diversification des espèces ont favorisé des adaptations au monde extérieur, façonnées par le mode de vie souvent spécialisé des fourmis : prédatrices, granivores, mycétophages, nomades, envahissantes, parasites, etc. En plus de la compétition entre espèces, ces insectes sociaux entretiennent des relations symbiotiques qui vont du mutualisme au parasitisme avec de nombreux organismes : végétaux, mycètes, arthropodes et autres fourmis. Ces relations sont rendues possibles en particulier par l’existence d’une communication chimique qui est une des plus sophistiquées du monde animal. Elles représentent le sommet de l’évolution parmi les animaux invertébrés. |
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Ce magnifique
volume, abondamment illustré, dresse une synthèse des nombreuses
connaissances biologiques
acquises en particulier depuis la parution du livre The Ants par
Hölldobler et Wilson en 1990, et les intègrent aux anciennes. La
bibliographie compte plus de 2300
références dont un fort pourcentage sont récentes.
Les auteurs, spécialistes de renommée mondiale, nous offrent un texte
clair, agréable et passionnant à lire, une véritable réussite de haute
vulgarisation, accompagnée de magnifiques photographies et de dessins.
Il s'agit d'un outil incontournable pour qui veut connaître la vie des
fourmis et entrer dans le monde fascinant de la myrmécologie.
Passera, Luc & Serge Aron. 2005. Les fourmis : comportement, organisation sociale et évolution. Les Presses scientifiques du CNRC, Ottawa. 480 p. ISBN 0-660-97021-X. Relié, 80 $. Revue du livre par André Francœur |
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Urban
Insects and Arachnids Le
livre comprend trois parties : entomologie urbaine (courte
introduction), insectes dans l’environnement urbain et autres
arthropodes dans l’environnement urbain. Les chapitres sont bizarrement
présentés par ordre alphabétique, de sorte que le chapitre 7 comprend
les Diptères et les Éphéméroptères (!) et le chapitre 17 rassemble des
ordres aussi disparates que Thysanoptères, Thysanoures et Trichoptères.
Quelque peu « chocatif »!
Selon l’auteur ou l’éditeur, il s’agit du premier ouvrage rassemblant les nuisances (insectes et autres arthropodes) en milieu urbain dans un contexte mondial. Dans sa préface, l’auteur indique que son objectif était de fournir un texte de référence utile et concis sur les groupes d’insectes et d’autres arthropodes d’intérêts en santé publique et en milieu urbain. Il souligne que les milieux anthropiques ont favorisé l’adaptation de quelques centaines d’espèces d’invertébrés qui ont souvent remplacé les espèces indigènes. L’auteur a rassemblé l’information de base pour présenter les ordres et les familles. Pour chaque espèce, vous trouverez : une courte description, la biologie, de l’information détaillée sur son développement, ses habitudes de vie et sa distribution. Curieusement, les méthodes de contrôle et le matériel utilisé ne sont pas traités, alors que le livre est destiné aux professionnels travaillant au contrôle de la vermine. L’entomologiste est déçu à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, précisons que la couleur se limite… à la page couverture. Il n’y a aucune table d’identification. |
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Plus surprenant
encore est le fait qu’on
ne trouve nulle part d’illustration décrivant la morphologie des
insectes et les différences avec les acariens, les araignées, les
cent-pattes, etc. Les espèces principales sont illustrées (570
illustrations), avec parfois les éléments diagnostiques soulignés.
Quelques larves sont illustrées lorsque ce sont elles qui causent les
dégâts.
Au premier coup d’oeil, les bibliographies semblent très substantielles. Au deuxième, on constate que la plupart des références datent d’avant 1990. Quelques références des années 1930 et 1940! Pour terminer sur une note positive, disons qu’on a sous la main un ouvrage qui donne une information intéressante sur plusieurs centaines d’insectes et d’arthropodes causant des problèmes de santé publique ou vétérinaire et du côté domestique : insectes des denrées, attaquant le bois, etc. Pour ceux qui travaillent déjà avec An introduction to the study of insects… conservez-le précieusement. L’ouvrage de W.H. Robinson donne beaucoup plus de détails sur les nuisances, mais n’aide pas beaucoup à les identifier correctement. Robinson, William H. 2005. Urban Insects and Arachnids. A Handbook of Urban Entomology. Cambridge University Press, Cambridge, UK. 472 p. 250 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Spiders
of North America La
taxinomie, l’art de décrire et de classer les organismes vivants, est
une branche de la biologie qui a de moins en moins la cote partout à
travers le monde. Pourtant, l’identification des organismes qui découle
de la taxinomie est une étape cruciale dans la mise en place de projets
ou d’études portant sur la faune et la flore.
Aussi, pour que les biologistes, taxinomistes et systématiciens puissent faire leur travail correctement, il faut que les outils et les connaissances qu’ils utilisent soient périodiquement mis à jour. C’est dans cette optique qu’a été publié en 2005 Spider of North America : an identification manual, troisième version d’un projet qui a initialement vu le jour en 1972, lors de la première rencontre des membres de l’American Arachnological Society. Fruit de la collaboration de plus d’une trentaine d’auteurs et de l’aide de nombreux taxinomistes, arachnologistes, enseignants, élèves et amateurs, cet ouvrage réunit les plus récentes connaissances sur la phylogénie des 68 familles et plus de 550 genres d’araignées d’Amérique du Nord ainsi qu’un ensemble de clés permettant leur identification. Pour chacune des familles, les auteurs présentent des informations sur les traits caractéristiques, la morphologie, la distribution, l’histoire naturelle, l’histoire taxinomique et de nombreuses autres notes sur le groupe ainsi que les clés permettant l’identification des différents genres. |
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Le concept
graphique, le format des clés et de nombreuses
illustrations sont inspirés ou proviennent du Guide d’identification
des Araignées du Québec de Pierre Paquin et de Nadine Dupérré, publié
en 2003. Un guide qui reste d’ailleurs la référence et l’outil
essentiel pour l’identification à l’espèce des araignées du territoire.
https://www.americanarachnology.org/home/Aussi, l’ouvrage présente des instructions touchant la récolte et la préservation des spécimens, en plus d’un dictionnaire étymologique et d’un glossaire abondamment illustré. Bref, avec son gabarit imposant et plus de 1400 illustrations, cet ouvrage ne laissera personne sur sa faim et laisse entrevoir pour le futur de nouvelles avancées dans les domaines de la biologie et de l’écologie de ces merveilleux organismes que sont les araignées. Spider of North America : an identification manual est disponible en passant directement par le site Internet de l’American Arachnological Society : Ubick, D., P. Paquin, P.E. Cushing & V. Roth (eds). 2005. Spiders of North America : an identification manual. American Arachnological Society, Denver. 377 p. 46,00 $US. 8 ½ × 11 pouces Revue du livre par Mathieu Gélinas, Étudiant de biologie, UQAC |
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Caterpillars of Eastern North America Le volume de
Wagner présente les photographies
de près de 700 espèces de chenilles (surtout des
macrolépidoptères) vivant à l'est du Mississipi. Pour près de 400
espèces, l’auteur donne un traitement d’une page entière comprenant:
caractères facilitant l’identification (l’italique attire
l’attention sur les caractères rapidement reconnaissables), milieu de vie, répartition
géographique et nombre de générations par an, principales plantes
hôtes, remarques
(salmigondis de données sur la taxinomie, la biologie, l’entomologie
économique, etc.). La majorité des photographies sont d’excellente
qualité. L’adulte est présenté en petit format sous la photographie de
la chenille.
Les espèces sont généralement présentées par familles, puis par genre. Un court texte présente chaque famille, traitant de diversité, de caractères diagnostiques, de cycle de reproduction et de trucs facilitant la récolte des chenilles et leur élevage. Travailler avec les chenilles présente des difficultés. Ainsi, les photographies ne sont utiles que pour les derniers stades larvaires, les jeux de couleur pouvant présenter une certaine variation. La taille maximale de la chenille est évidemment approximative, mais cette donnée ajoute un repère supplémentaire. Autre point faible : la répartition géographique, donnée dans le texte, est souvent imprécise. Pour plus de détails sur les plantes hôtes, l’auteur réfère au site suivant : https://data.nhm.ac.uk/dataset/hosts David L. Wagner est également l’auteur des deux ouvrages suivants : Caterpillars of Eastern Forests et Geometroid Caterpillars of Northeastern and Appalachian Forests. Wagner, David L. 2005. Caterpillars of Eastern North America. Princeton field guides. Princeton University Press, Princeton, New Jersey. 512 p. 20,2 x 12,7 cm. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Le
virus du Nil
occidental. Le connaître, réagir et se protéger Le livre présente
tous les aspects de l’épidémiologie du
virus du Nil occidental (VNO) : les oiseaux réservoirs dont les espèces
migratrices, les espèces de moustiques qui agissent comme vecteurs
biologiques, leurs milieux de multiplication, les hôtes accidentels
(Homme et Cheval), etc. Les auteurs insistent sur le besoin d’améliorer
nos connaissances sur les moustiques vecteurs de ce virus nouvellement
arrivé (1999) en terre américaine. En outre, une bonne éducation du
public est essentielle, objectif bien rempli par le livre lui-même.
Contrairement aux moustiques vecteurs d’encéphalite équine de l’Est (EEE), qui vivent surtout en pleine nature, les espèces de moustiques qui propagent le VNO sont souvent très bien adaptées aux gîtes artificiels que l’on retrouve en zones urbaines. Les auteurs mettent en évidence ces milieux anthropiques qui favorisent le développement des larves et des nymphes de ces moustiques. Aujourd’hui, les spécialistes savent que le VNO se transmet entre les oiseaux et parfois à certains mammifères grâce à l’intervention de quelques espèces de moustiques. Il est possible que les cadavres d’oiseaux dont la mort est attribuable au VNO puissent contaminer des prédateurs ou d’autres espèces animales. Dans le cas de l’EEE, on sait depuis longtemps que les groupes de faisans sont rapidement contaminés lorsque les individus sains agressent les oiseaux affaiblis par la présence du virus (expression naturelle de la dominance chez les Gallinacés); un élevage peut alors être décimé en quelques jours seulement. |
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Chez l’Homme, on
sait que le VNO a
pu se transmettre à la suite de piqûres de moustiques, par transfusion
de sang infecté (Héma-Québec teste le VNO depuis 2003), lors de greffes
d’organes et enfin, de la mère à l’enfant qui vient de naître. Selon
les plus récentes informations épidémiologiques, le risque de
développer une maladie sévère (une encéphalite chez des personnes
habituellement de plus de 50 ans) est de un cas sur 150 personnes
infectées, avec un risque de mortalité de 5 à 14 %. Au plus fort de
l'épidémie dans l'état de New York (1999), la séroprévalence était de
0,46 % (maximum) dans une zone densément peuplée, représentant un
risque de mortalité de l'ordre de 1 cas sur 300 000 personnes exposées.
Les auteurs disent quelques mots des virus voisins du VNO, mais nous sommes surpris qu’ils n’aient pas rappelé les mortalités de chevaux dues au virus de l’EEE en 1972 dans les Cantons de l’Est. Même chose pour un cas démontré par augmentation d’anticorps spécifiques d’encéphalite de Saint-Louis (SLE) en 1977 chez une personne de la municipalité Des Cèdres, dans la banlieue ouest de Montréal; cette personne n’était pas sortie du Québec au cours des mois précédant les symptômes de la maladie. Le virus du SLE est très voisin du VNO et se manifeste irrégulièrement dans les états américains du Mid- West. En fait, très peu d’intervenants ont signalé aux Québécois que le VNO n’est qu’une nouvelle espèce de Flaviridae, famille de virus reconnue depuis longtemps en Amérique du Nord et relativement diversifiée (EEE, encéphalite équine de l’Ouest, SLE, etc.). L’épidémiologie de ces virus est souvent fort complexe, ce qui a pour conséquence qu’il est très difficile de prévoir leur occurrence d’une année à l’autre. La conclusion de l’ouvrage est on ne peut plus positive : « Allons jouer dehors! ». Oui, certaines personnes sont plus à risque que d’autres (âge avancé, système immunologique affaibli), mais il y a moyen de se protéger des piqûres, de déplacer au besoin nos périodes d’activités extérieures et de limiter les milieux artificiels qui permettent la multiplication d’espèces de moustiques autour de chez soi. Il nous reste encore quelques questions à la suite de la lecture de ce livre fort intéressant. Est-ce qu’un moustique femelle, en l'occurrence un Culex, qui pique un oiseau infecté sans « avoir fait le plein » de sang peut IMMÉDIATEMENT transmettre une quantité suffisante de particules virales à un cheval ou à un humain pour lui donner la maladie? Généralement, un agent pathogène qui utilise un moustique à titre de vecteur biologique (protozoaire tel que Plasmodium ou virus) profite de la digestion du sang par la femelle (période de maturation de quelques jours) pour traverser la paroi de son estomac et se rendre dans ses glandes salivaires. L’agent pathogène s’y multiplie ensuite en grand nombre. Ainsi, lors du deuxième repas sanguin, le moustique injecte un concentré du protozoaire ou du virus en même temps que sa salive contenant des anti-coagulants. Cette maturation n’est pas possible dans le corps de toutes les espèces de moustiques, ce qui explique la spécificité de la transmission de tel ou tel agent pathogène. S’il ne s’agissait que de quelques particules virales restées entre les pièces buccales de la femelle, n’importe quelle espèce de moustique pourrait alors transmettre l’agent pathogène, ce qui n'a jamais été démontré. Encore d’autres questions… Quelle est l’importance de la transmission transovarienne du VNO (de la femelle aux oeufs, donc à la génération suivante) observée chez le vecteur principal Culex pipiens? Estce qu’une femelle de C. pipiens qui a pris un repas sanguin infecté à l’automne peut transmettre efficacement le VNO au sortir de la diapause hivernale? Pour se protéger du VNO, les auteurs n'abordent aucunement les controversées méthodes de contrôle des moustiques. Cette mesure, habituellement de dernier recours pour contrôler une épidémie sévissant, est-elle pertinente au Québec? Quels en sont les enjeux sociaux, environnementaux, politiques, économiques et éthiques? Il aurait été intéressant d’avoir une courte présentation sur le Bti (Bacillus thuringiensis israelensis), la bactérie commercialisée et fortement publicisée dans le contrôle biologique des larves et des nymphes de moustiques. Quel est son niveau véritable d'efficacité et de spécificité sur le terrain? Ne fait-elle pas parfois des ravages dans les populations de chironomes, moucherons inoffensifs qui sont très importants dans les réseaux trophiques? Et du côté des impacts environnementaux, s'ils sont connus sérieusement à moyen et à long terme au Québec, où se situe la démarcation entre traiter pour se débarrasser d'une nuisance – particulièrement désirées dans les banlieues et les terrains de golf – et traiter massivement au nom de la protection de la santé publique? Aux États-Unis, on utilise encore le malathion dans certains cas d'éclosion de maladies infectieuse. Si, au cours d’un été, le VNO affecte la santé de plusieurs personnes d’une localité donnée, les pouvoirs publics auront une grave décision à prendre : traiter de grandes surfaces avec des molécules plus ou moins dangereuses pour la santé ou assumer pleinement l'infime risque de mortalité que représente une complication de la maladie. Il s'agit d'un aspect délicat de l’épidémiologie du VNO qui intéresse aussi le grand public. Sous une facette beaucoup plus légère, les auteurs luttent contre un mythe tenace : non, la femelle moustique ne meurt pas après avoir piqué. Pourquoi? Parce que si c’était le cas, il n’y aurait plus de moustiques! En effet, la femelle doit digérer le sang ingurgité afin d’assurer le développement de ses oeufs… et de les pondre dans un milieu approprié. Petit détail du côté de la morphologie, l’interaction entre les pièces buccales très effilées de la femelle forme deux canaux (et non un seul) : un tout petit canal salivaire pour injecter de la salive en même temps que la femelle fait pénétrer ses stylets dans notre peau et un gros canal alimentaire par où passe le sang ingurgité. Globalement, ce livre est fortement recommandé : de lecture fort agréable, il comprend plusieurs encadrés qui répondent à plusieurs questions légitimes de monsieur et madame Toulemonde. À lire également : Bourassa, Jean-Pierre. 2000. Le moustique, par solidarité écologique. Éditions du Boréal, Montréal. 240 pages. Bourassa, Jean-Pierre & Jacques Boisvert. 2004. Le virus du Nil occidental. Le connaître, réagir et se protéger. Éditions MultiMondes, Sainte-Foy, Québec. 132 p. 23 x 15 cm. 17.95 $ Revue du livre par Robert Loiselle et Michel Savard |
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Battements
d’ailes Les
insectes sont petits, véloces, battent des ailes à une fréquence
parfois fulgurante (jusqu’à 1 000 battements par seconde!) et ils ont
une trajectoire imprévisible. Pour toutes ces raisons, il a longtemps
été difficile – voire impossible – de saisir leurs étonnantes postures
aériennes. Photographier
les insectes en vol, tel est le défi que s’est
lancé Joël Héras. Chacune de ses photographies révèle un instant
insoupçonné, une attitude ou une amplitude de vol jamais envisagées au
cours de simples observations de terrain; elles sont présentées pour la
première fois de la sorte dans un ouvrage. En effet, l’auteur offre ici
un spectacle inédit : plus de 200
photographies d’une centaine d’espèces
qu’accompagne un texte sur l’histoire des évolutions morphologiques des
insectes et sur les multiples fonctions de leurs ailes. Amateurs et
professionnels chemineront entre découverte scientifique et pur
émerveillement esthétique.
Électronicien de profession, photographe amateur et passionné de nature, Joël Héras a travaillé de longs mois à maîtriser les techniques de prise de vue spécifique à la réalisation de clichés d’insectes en vol, élaborant des stratégies afin de faire coopérer des insectes souvent capricieux. Il a lui-même conçu et fabriqué un obturateur rapide dont le temps de réaction est de 3 millisecondes, des flashs rapides – durée de l’éclair 1/20 000 de seconde – et d’une puissance suffisante pour une ouverture de diaphragme de 16. Il photographie aussi bien sur le terrain qu’en studio. Héras, Joël. 2004. Battements d’ailes. Des ailes pour sortir de l’ombre. Delachaux et Niestlé, Lauzanne/Paris. 190 pages. ISBN : 2-603-01499-4. Revue du livre par André Francœur |
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Locust: The
devastating rise and mysterious disappearance of the insect that shaped
the American frontier Le jour
s’obscurcissait, et l’air prit l’aspect voilé
[…] associé à la fumée d’un feu de prairie. Le rugissement du bruissement d’un million d’ailes sonnait comme un horrible brasier. […] Les criquets remplissaient l’air. (Traduction libre) De nos jours, il
est impossible pour nous, nord-américains,
d’appréhender les effets dévastateurs d’une épidémie de criquets
migrateurs (Orthoptera, Caelifera). Pas plus qu’il ne nous est possible
de saisir le choc psychologique et l’effroi qu’une telle épidémie peut
entraîner.
Les criquets migrateurs se transforment lorsque la densité de la population augmente et atteint un certain seuil. Ils passent de la forme solitaire à la phase grégaire. Durant le processus, la morphologie et l’anatomie de l’insecte se transforment. La différence est telle que les entomologistes ont longtemps considéré les deux phases comme des espèces différentes. |
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Il nous est
seulement possible d’imaginer une telle catastrophe,
puisque l’Amérique du Nord est, aujourd’hui, le seul continent épargné
par ces pestes qui transforment le jour en nuit et dévorent tout sur
leur passage. Or, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, avant le
début des années 1900, le continent américain était périodiquement, et
ce depuis bien avant l’arrivée des premiers colons européens, la proie
du terrible Criquet des montagnes Rocheuses, Melanoplus spretus.
Une espèce qui quittait son refuge situé dans les plaines qui bordent
les Rocheuses pour se disperser sur une bonne partie du territoire
durant sa migration.
Le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria), la huitième plaie d’Égypte, passe pour un enfant de choeur lorsqu'on le compare à ces « supers criquets ». En effet, lors des périodes épidémiques, les populations du Criquet des montagnes Rocheuses pouvaient atteindre des nombres exorbitants…, exorbitants même pour un insecte. Au milieu des années 1800, avec la conquête de l’Ouest, le choc entre l'Homme et l'Insecte était inévitable. Et, à l'époque, une épidémie de criquets engendrait la famine et même la mort d’une partie des populations touchées. Pire encore, durant les périodes épidémiques, même l’eau potable devenait une denrée rare. Les milliers de corps en putréfaction laissés par le passage des essaims s’accumulaient inévitablement dans les sources d’eau potable de surface, les rendant impropres à la consommation. Pour des milliers de familles américaines qui avaient quitté les villes de l’Est, le coeur rempli d’espoir d’un avenir meilleur, une épidémie pouvait devenir un véritable retour aux enfers. Qui plus est, il faut ajouter à ces malheurs les tourments que de telles épidémies pouvaient entraîner dans une Amérique encore plus puritaine et religieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Punition divine ou signe du Malin? Et, s’il y avait punition divine... pourquoi? Qu’avaient-ils bien pu faire au Bon Dieu pour mériter un tel châtiment, eux, gagne-petit qui trimaient dur toute l’année pour à peine réussir à nourrir leur famille? Malgré les efforts d’ingéniosité déployés et l’aide gouvernementale, rien ne semblait vouloir venir à bout d’une telle multitude. Non, rien ne semblait pouvoir prévenir les terribles mouvements de masse de ces insectes et leurs effets catastrophiques. Les populations humaines situées dans les zones d’infestations semblaient n’avoir qu’une seule solution : s’adapter au mieux, comme le font, encore aujourd’hui, les peuples de partout à travers le monde qui doivent cohabiter avec d’autres espèces de criquets migrateurs. Mais, au début des années 1900, alors qu’une nouvelle épidémie était attendue… plus rien, pas un seul criquet. Plus un seul individu, pas même dans la zone refuge de l’espèce. C’est cette histoire, ainsi que celle de son travail d’enquête sur cette mystérieuse disparition, une enquête qui s’est échelonnée sur une quinzaine d’années, que raconte Jeffrey A. Lockwood, entomologiste spécialiste des Orthoptères, dans son livre, Locust, publié en 2004. Une épopée qui l’a forcé à passer des semaines et des mois entiers dans des musées pour ensuite l’amener dans la boue des glaciers, où il a trouvé la pierre de Rosette, la clé pour lui permettre de compléter le puzzle de la disparition de cette force de la nature qu’était le Criquet migrateur des montagnes Rocheuses. Une lecture très intéressante qui n’est malheureusement pas traduite en français. Lockwood, Jeffrey A. 2004. Locust: The devastating rise and mysterious disappearance of the insect that shaped the American frontier. Kindle Edition. 320 p. Couverture souple; 28 x 19,5 cm. 30 $. ISBN 978-0-465- 04167-1. Revue du livre par Mathieu Gélinas-Pouliot |
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Les
dermatoses parasitaires d’origine zoonosique Au
cours de sa vie, l’Homme rencontre divers types d’animaux avec une
régularité variable : animaux familiers, animaux d’élevage, animaux
sauvages. Ces contacts plus ou moins intimes, plus ou moins prolongés,
risquent d’entraîner le passage de plusieurs types de parasites des
animaux à l’Homme, parasites qui occasionneront des dermatoses. Voilà
le sujet principal du livre de Jacques Euzéby.
L’ouvrage est divisé en deux parties. L’auteur débute par des définitions pertinentes, l’étiologie et l’épidémiologie générale des dermatoses parasitaires zoonosiques. La section principale du livre passe en revue les principaux parasites rencontrés dans les environnements domestiques, de travail, de loisir, de plein air et alimentaire. La deuxième partie rassemble des synthèses épidémiologique, clinique et dia diagnostique, des méthodes de traitement et de prophylaxie. Un glossaire donne la définition de 74 termes plus ou moins spécialisés. Parmi les parasites infectieux, capables de se reproduire ou de se multiplier chez leurs hôtes, on retrouve des protozoaires, des acariens, des champignons et quelques rares helminthes. Parmi les parasites infectants, incapables de se reproduire et même de se multiplier chez leurs hôtes, il y a plusieurs espèces d’insectes et la grande majorité des helminthes. |
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Seuls les
parasites stricto sensu
sont considérés; par exemple, les mites des poussières (Dermatophagoides)
étant des acariens libres et détriticoles, elles ne sont pas retenues.
Même si l’auteur vise principalement les parasites évoluant dans les
zones tempérées, bon nombre de cas d’infection et d’infestation
touchent les zones tropicales; c’est particulièrement évident du côté
de l’environnement de plein air.
Pour chaque parasite visé, les éléments suivants sont souvent décrits : taxinomie, caractéristiques morphologiques, caractères biologiques, caractères de pathogénicité, modalité de transmission, symptomatologie élémentaire de la dermatose et prophylaxie de l’affection. Globalement, l’ouvrage est enrichissant à plusieurs points de vue, mais pour les spécialistes du Québec, les chapitres sur les dermatoses contractées dans les environnements domestiques et les environnements de travail sont sûrement les plus pertinents. On y décrit les principaux cas d’acarioses (mites et tiques), les attaques des puces et des punaises, les dirofilarioses et les mycoses les plus communes. Du côté des parasitoses reliées aux environnements de loisir, l’érythrème automnal causé par Trombicula autumnalis est bien décrit . Des cas de problèmes reliés aux piqûres d’aoûtats, les larves de cette espèce d’acarien, ont été suspectés au Saguenay. Il serait intéressant de connaître les réactions de nos lecteurs sur ces cas de démangeaisons extrêmes causées généralement au niveau des membres inférieurs; les larves sont pratiquement invisibles. Elles peuvent se retrouver dans les jardins, les pelouses, les haies et les broussailles. Voici quelques notes prises en parcourant l’ouvrage. On s’explique difficilement l’absence complète des poux piqueurs. Il est question d’un syndrome neuropsychiatrique, le syndrome d’Ekbom, que les dermatologues rencontrent parfois dans leur pratique : délire obsessionnel, laissant croire aux malades qu’ils sont parasités alors qu’ils ne le sont plus. L’entomophobie caractérisée de certains clients des firmes de gestion antiparasitaires s’en rapproche parfois… Enfin, il faut souligner la présence fréquente de punaises des chauves-souris au Saguenay, particulièrement dans les maisons d’été; de tels cas ne sont pas signalés dans l’ouvrage. Les textes sont très riches et le vocabulaire spécialisé. Les photographies en noir et blanc ne sont pas toujours de bonne qualité, de sorte que la reconnaissance visuelle des parasitoses laisse parfois à désirer. Étant donné le coût du volume, on pourrait souhaiter quelques planches en couleur; par contre, dans certains cas de leishmaniose, le noir et blanc est tout à fait satisfaisant… Euzéby, Jacques. 2003. Les dermatoses parasitaires d’origine zoonosique dans les environnements de l’Homme. Lavoisier, Paris. 240 pages. 93 Euros (environ 150 $) chez Alapage.com. ISBN 2-7430-0590-4. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Guide d'identification
des araignées (Araneae) du Québec L’arachnologiste
Pierre Paquin est l’auteur du premier guide complet d’identification
des Araignées (Araneae) du Québec. Il s’agit d’un ouvrage scientifique
essentiel, abondamment illustré par Nadine Dupérré, produit par
l’Association des entomologistes amateurs du Québec, à un prix très
abordable.
Ce manuel pratique permet la détermination de toutes les araignées du Québec, ce qui représente 620 espèces, plus une cinquantaine estimées probables dans ce territoire. Il comprend des chapitres sur la morphologie, sur les méthodes de récolte et de mise en collection, ainsi qu’une clé illustrée de détermination des familles. Chaque famille fait l’objet d’un chapitre comprenant quelques faits d’histoire naturelle, une clé de détermination des genres (sauf pour les Linyphiidae), des illustrations des caractères diagnostiques de toutes les espèces. Un glossaire donne la définition des termes aranéologiques utilisés. L’ouvrage se termine par une liste de 220 références d’ouvrages et d’articles spécialisés qui sont cités dans le texte. Paquin, P. & N. Dupéré. 2003. Guide d'identification des araignées (Araneae) du Québec. 251 p. : ill. ; 28 cm. ISBN 2980260959. Revue du livre par André Francœur |
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American
Beetles Cet
ouvrage magistral présente toutes les familles de Coléoptères
d’Amérique du Nord : tables d’identification illustrées de tous les
genres, présentation des genres, bibliographies à jour, etc. Plus de 70
spécialistes d’une dizaine de pays ont participé à cette mise à jour de
nos connaissances sur les familles et les genres de Coléoptères
retrouvés au Canada et aux États-Unis.
L’introduction ne comprend que 17 pages où l’on donne les bases morphologiques facilitant l’utilisation des tables d’identification. Le texte est dense, mais appuyé par 36 figures pertinentes. Suivent une classification des 131 familles reconnues par Lawrence & Newton (1995) et une bibliographie d’ouvrages généraux. Un index taxinomique termine chacun des volumes. Le traitement des familles touche aux aspects suivants : nom de la famille, auteur, date, nom vulgaire, synonymie, diagnose, description, moeurs et habitats, état de mise à jour de la classification (statuts), aire de distribution et nombre d’espèces, clé et classification des genres pour les États-Unis, bibliographie. Quatre planches comprenant chacune quatre photographies en couleur ornent chacun des volumes. On compte plus de 2 300 figures inégalement réparties à travers l’ouvrage. Des clés pour de petites familles comptent quelques dizaines de figures alors que 10 figures « décorent » la clé des Cérambycides! Sur les 131 familles, 44 ne sont représentées que par une seule figure. |
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On trouve
inopinément une clé des familles à la toute fin du
deuxième volume, un peu comme si elle avait été ajoutée à la dernière
minute. Cette clé n’est appuyée que par 5 figures. Nous ne pouvons
commenter le niveau de difficulté représenté par les différentes tables
d’identification. Nul doute qu’un tel outil de travail est essentiel
aux gestionnaires de collections générales, aux coléoptéristes avoués
et aux naturalistes déterminés. Son coût élevé (plus de 250 $)
constitue cependant une barrière très réelle. La solution : partager…
quand c’est possible.
Arnett, Ross H. Jr. & Michael C. Thomas (sous la direction de). 2001. American Beetles. Volume 1. Archostemata, Myxophaga, Adephaga, Polyphaga: Staphyliniformia. CRC Press, New York. 443 p. Arnett, Ross H. Jr., Michael C. Thomas, Paul E. Skelley & J. Howard Frank (sous la direction de). 2002. American Beetles. Volume 2. Polyphaga: Scarabaeoidea through Curculionoidea. CRC Press, New York. 861 p. Revue du livre par André Francœur |
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Observer
les insectes Très élégant petit
guide pourvu
de plus de 200 illustrations
en couleurs. L’auteur y présente plus de 70 espèces communes, espèces
que le
lecteur québécois va très souvent reconnaître (même espèce ou même
genre, très
rarement un groupe exclusivement européen). L’édition est dynamique,
richement
illustrée et les textes sont intéressants à lire. Laissons l’auteur
présenter
son approche et le contenu de son livre.
« Véritable invitation à l'évasion, cet ouvrage, qui n'est en aucun cas un ouvrage d'identification des insectes, s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire naturelle. Les insectes forment un royaume fabuleux qui fascine quiconque s'y intéresse. Nous les aimons et nous les détruisons, nous les vénérons et nous les exploitons, nous les élevons et nous les mangeons, nous les craignons mais nous nous passionnons aussi pour eux. Mi-merveilles, midémons, ils sont nombreux, étranges et semblent avoir inventé toutes les solutions pour survivre et pour être capables d'évoluer depuis plus de 350 millions d'années. Qu'est-ce qui pousse un homme du XXIe siècle à s'intéresser à la vie de ces bestioles à la fois magnifiques et répugnantes? Je pense simplement à ces mouches qui nous agacent au quotidien, s'enivrent du fumet des cadavres pour venir y déposer leurs larves et qui sont de toute beauté quand on les observe de près. C'est certainement un « quelque chose » qui se cache en eux, que l'on ressent, que l'on comprend mais que l'on est incapable de définir. Cette sensation, je ne la décrirai pas. Je souhaite, par ce livre, vous faire partager quelques éléments de la vie des insectes et, peut-être, saurez-vous ressentir cette émotion. Vous serez alors à votre tour « piqué » et passionné par ces créatures, comme je le suis depuis mon enfance. |
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Pour
observer
les insectes, il faut avoir une nature curieuse, de la patience, de la
méthode,
de la rigueur, et beaucoup d'humilité. Si vous n'en avez pas au début,
alors
que la passion de l'entomologie vous a gagné, vous en acquerrez face à
cette
diversité biologique déconcertante. Observer les insectes nécessite des
connaissances que vous obtiendrez à partir de documents, de livres, de
films et
de contacts avec d'autres entomologistes. Cette base de données vous
sera très
utile pour toutes les investigations que vous aurez à mener dans la
nature.
Je vous invite donc à découvrir une petite parcelle de ce monde si particulier. Pour cela, j'ai souhaité montrer les relations des insectes avec l'homme, les méfaits comme les bienfaits, mais aussi avec tous les êtres vivants de l'histoire naturelle, animaux et plantes. Quelques exemples de biologie et d'écologie illustreront ces différents aspects. C'est au gré de trois grandes parties que je vous propose d'aborder le monde des insectes. Après avoir traité de la place des insectes dans l'histoire naturelle, fait état de leur diversité d'après les connaissances acquises et présenté leur classement, nous étudierons les rapports des insectes avec l'Homme. Les notions d'utile et de nuisible seront alors étudiées dans une approche historique et économique. Nous compléterons par quelques exemples sur les puces et les poux et nous ne manquerons pas de conclure par la qualité gustative des insectes. En effet, l'entomophagie redevient un sujet de recherche chez les nutritionnistes et de nombreuses personnes consomment encore des insectes dans le monde. Nous évoquerons aussi la protection des insectes et plus particulièrement la législation sur les plans national, européen et international. Un aperçu sur l'activité entomologique en France sera également donné. Dans la deuxième partie, nous aborderons la description biologique d'un insecte, puis quelques techniques d'observation et de récolte. II nous paraît important de décrire la morphologie et l'anatomie des insectes, leur fonctionnement interne et leurs incroyables adaptations, notamment les principes de camouflage et de mimétisme. Une partie assez importante renseigne sur les divers matériels d'entomologie, qu'ils soient de terrain ou de laboratoire. Une présentation succincte des méthodes d'échantillonnage pratiquées par certains chercheurs entomologistes dans l'étude du fonctionnement des populations d'insectes permet de comprendre la difficulté d'effectuer des analyses. Le jeune débutant y découvrira les différentes étapes pour traiter les insectes depuis la capture, la préparation et l'identification jusqu'à la collection, avant de terminer par les premiers conseils pour débuter un élevage. Le troisième volet est une évasion monographique d'une soixantaine d'espèces choisies pour leur caractère familier, leur simplicité d'observation, leur originalité biologique et la relative facilité avec laquelle on les trouve dans n'importe quel jardin, ou encore au détour de promenades dans la nature. Ces clins d'oeil sont là pour attirer votre attention sur la diversité et la complexité des insectes dans leurs rapports intraspécifiques et interspécifiques. Nous les avons classés par grands types d'habitats: les forêts [9 espèces], les zones humides [12], les dunes [4], le bocage [19], les habitations [6], les grottes [2], les jardins [14] et les cultures [6]. Les monographies s'attachent surtout aux caractères particuliers de la biologie, de l'anatomie ou du comportement des espèces, donnant également l'étymologie des noms. Ce livre vous permettra de porter un regard neuf sur le monde des insectes. Un monde à propos duquel il est toujours difficile d'apporter une information complète, tant le sujet est vaste. Ces petites bêtes pleines d'énergie qui perdurent depuis la nuit des temps nous survivront très certainement et sont à la source d'enjeux économiques importants. Espérons que les entomologistes de demain pourront continuer dans les meilleures conditions possibles l'oeuvre commencée par leurs prédécesseurs depuis des siècles. » L’auteur est ingénieur écologue depuis près de vingt ans. Il dirige un bureau d'études où il répertorie et analyse notamment la diversité entomologique des systèmes naturels ou modifiés. Depuis 2001, il préside l'Union de l'entomologie française, une fédération qui a pour mission de représenter les activités et les intérêts de l'entomologie française auprès d'organismes nationaux et internationaux, et de promouvoir une politique de protection de l'entomofaune et des espaces naturels qui lui sont associés. Voir ce site pour en savoir plus sur l’Union de l’entomologie française : http://insecte.uef.free.fr/accueil3.htm Bignon, Jean-Jacques. 2002. Observer les insectes. Collection Activités, Éditions Proxima, Gannat, France. 144 pages. 21,95 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les
Coléoptères. Carabides et Ténébrionides Du littoral marin
jusqu’à plus de 5 000 mètres d'altitude, des forêts
tropicales aux déserts les plus arides, les Carabides et les
Ténébrionides ont colonisé tous les milieux et constituent un élément
important de la faune du sol. Leur biodiversité, leurs adaptations
morphologiques et physiologiques, ainsi que la biologie très variée de
leurs dizaines de milliers d’espèces confèrent à ces insectes une place
privilégiée pour l’étude de divers sujets de biologie générale et
d’écologie. Après une présentation rapide des méthodes d’étude et des
grandes lignes de la classification actuelle, la première partie du
livre traite de l’influence des facteurs abiotiques et biotiques, des
mécanismes de dispersion de ces insectes et de la colonisation de
nouveaux milieux, de leurs divers régimes alimentaires, de leur rôle
dans le fonctionnement des écosystèmes, de leurs glandes défensives, et
de leur reproduction et développement. Dans la deuxième partie du
livre, les peuplements de Carabides et de Ténébrionides des principaux
milieux terrestres sont décrits, ainsi que les particularités
morphologiques et écophysiologiques des espèces les plus remarquables.
L’étude de ces Coléoptères, indicateurs de biodiversité, révèle que les
interventions anthropiques dans les écosystèmes forestiers et les
terres cultivées modifient et appauvrissent la faune de ces biotopes.
Les recherches, relativement récentes et encore peu nombreuses,
relatives aux Carabides des forêts tropicales sont présentées en
détail. Des développements sont également consacrés aux Carabides et
aux Ténébrionides du sol et ses annexes, ainsi que des zones arides,
l’étude de ces deux milieux ayant fait l’objet de nombreuses recherches
récentes.
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Cette synthèse,
qui réunit pour la première fois les deux familles
dominantes des Coléoptères du sol, s’appuie sur des recherches
effectuées par l’auteur en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord
durant de nombreuses années, ainsi que sur une bibliographie riche de
près de mille titres.
Roger Dajoz, agrégé de biologie et docteur ès sciences, est professeur au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, France. Ses travaux sur les insectes forestiers l’ont mené dans le monde entier. Auteur de multiples articles originaux et de plusieurs ouvrages, il est considéré comme l’un des grands spécialistes mondiaux d’entomologie forestière. Dajoz, Roger. 2002. Les Coléoptères. Carabides et Ténébrionides. Éditions TEC & DOC, Paris. 536 p. et 16 p. hors texte en couleur. 16 x 24 cm. ISBN 2-7430-0539-4. Revue du livre par André Francœur |
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Les Insectes. Monstres ou
splendeurs cachées Pour
les gens qui habitent les zones urbaines, les contacts avec le monde
des insectes sont souvent limités et très négatifs. Il s’agit la
plupart du temps d’espèces, aujourd’hui plus ou moins cosmopolites, qui
vivent dans des environnements artificiels créés par l’Homme. Pour ces
gens, l’insecte est alors un problème à résoudre…
Pour beaucoup de personnes, les « bibittes » s’avèrent des petites créatures détestables qui s’infiltrent dans nos maisons ou viennent gâcher nos vacances en prélevant quelques gouttes de notre sang. Heureusement qu’il y a les papillons, ces petites tapisseries délicates et souvent très colorées qui viennent en quelque sorte réconcilier ces gens avec le monde des insectes. À quelques exceptions près (gentilles coccinelles et libellules graciles), tous les autres groupes sont affublés de longues pattes aux griffes acérées et de longues antennes qui en font des êtres plus ou moins répugnants. Le livre Les Insectes. Monstres ou splendeurs cachées vient jeter un baume sur toutes ces souffrances psychologiques. Jacques de Tonnancour est un artiste, un amateur et un collectionneur d’insectes passionné. Il a conçu cet ouvrage pour émerveiller le lecteur… et il y réussit très bien, que ce dernier soit un néophyte ou un professionnel. Cet ouvrage « s’adresse aux non-initiés, voire, peut-être, aux personnes réfractaires au monde des insectes, mais qui seront certainement séduites par leur paradoxale beauté. Une beauté qui oscille entre la monstruosité et la splendeur… Une vision poétique ou esthétique de l’insecte a présidé à la conception du présent ouvrage, sans pour autant que la vérité scientifique en ait subi d’accroc. » |
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À travers les 13
chapitres du livre, l’auteur aborde différents thèmes
dont certains sont plus poussés (la dérive des continents, la
coévolution entre les insectes et les plantes), mais toujours avec un
souci réel de vulgariser; et il y réussit très bien. Il est tour à tour
question de l’impact des insectes sur diverses cultures humaines, de la
mystérieuse beauté des insectes, de leur origine, de leur morphologie
propre, de leur diversité, des niches écologiques qu’ils occupent, de
leur coloration, de leurs stratégies de défense, etc. Il faut espérer
que le lecteur, de page en page, remplacera dégoût – répulsion –
entomophobie par intérêt – fascination – biophilie. Un court glossaire
complète l’ouvrage.
Le lecteur comprendra rapidement qu’observer les insectes, c’est pénétrer dans le monde inépuisable des formes, des couleurs et des modes de vie. Le livre de Jacques de Tonnancour est une merveilleuse façon d’y pénétrer, un livre magnifique pour tous ceux et celles qui ont conservé leur capacité d’émerveillement. L’entomofaune n’est-elle pas le paradis des gens curieux? de Tonnancour, Jacques. 2002. Les Insectes. Monstres ou splendeurs cachées. Préface de Hubert Reeves. 155 photos couleur. Éditions Hurtubise HMH Ltée, Montréal. 160 p. Revue du livre par Robert Loiselle |
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A dictionary of
entomology Dictionnaire
entomologique de plus de 28 000 termes et noms. L’auteur principal
qualifie son ouvrage du seul dictionnaire qui couvre l’anatomie, la
morphologie, le comportement, la biologie, l’écologie, l’histologie, la
biologie moléculaire, le contrôle, la taxinomie et la systématique des
insectes. Il comprend toute la terminologie du célèbre Torre-Bueno
glossary of entomology.
Pour chaque terme, l’auteur en donne l’origine, l’étymologie, la nature et la définition. On trouve également un grand nombre de noms vulgaires et scientifiques d’espèces connues, des éléments de classification et de diagnose des espèces d’importance économique. Tous les taxons de la classe des insectes (ou la super-classe des Hexapodes) sont présents, de l’ordre à la sous-famille. Les principaux insecticides sont décrits et leurs synonymes et noms commerciaux alignés. Plusieurs noms d’entomologistes ou de spécialistes d’autres domaines qui ont eu un impact majeur au cours de l’histoire sont mentionnés, avec des éléments biographiques (souvent remplacés par une référence pertinente). Il faut souligner deux aspects négatifs. Le premier est important : il n’y a aucune illustration. À la lecture de la préface, l’auteur principal suggère régulièrement que les spécialistes des diverses disciplines viennent compléter, corriger, améliorer l’ouvrage… pour que la deuxième édition soit correcte. D’un côté il faut être réaliste et accepter que tout ne soit pas parfait du premier coup (surtout dans la définition des taxons de différentes catégories où les choix ne sont pas toujours évidents), mais de l’autre, on se demande parfois si l’ouvrage n’est pas publié prématurément. |
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Les auteurs nous
disent (évidemment!) que ce dictionnaire constitue une
référence essentielle à tous les professionnels et étudiants en
entomologie et dans les disciplines connexes. Il s’agit sûrement d’une
acquisition des plus intéressantes pour les bibliothèques
universitaires et les centres de recherche. Pour les individus, le coût
de l’ouvrage s’avère quelque peu rédhibitoire!
Gordh, Gordon & Davie H. Headrick. 2001. A dictionary of entomology. CABI Publishing, New York. 1032 p. ISBN: 0851992919. 124,95 $ Revue du livre par Robert Loiselle |
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Fauna
Helvetica - Apidae 3 Cette série d’ouvrages décrivant la faune suisse est éditée en commun par le CSCF et la SES. FAUNA HELVETICA
« Jusqu’en 1987, la Société entomologique suisse (SES) était la seule institution qui publiait des ouvrages synthétiques sur la faune des Invertébrés de Suisse. La série s’appelait Insecta Helvetica et ne traitait par définition que d’Insectes. En 1987, le Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF) publiait les Atlas de distribution des Rhopalocères et des Libellules de la Suisse dans une nouvelle série : Documenta Faunistica Helvetiae. L’originalité de ces ouvrages était de proposer des cartes de distribution en plus d’informations phénologiques et écologiques pour chaque espèce. Comme cette nouvelle série proposait des ouvrages dont le contenu était proche de celui des Catalogus de la SES, il fut décidé que cette dernière ne publierait plus que des ouvrages de détermination (Fauna) dans Insecta Helvetica. En 1998, la SES et le CSCF ont décidé de renoncer à leurs séries respectives pour lancer une série commune intitulée Fauna Helvetica. Cette nouvelle série est dévolue à la publication : - de catalogues : ouvrages présentant une simple liste commentée des espèces d’un groupe donné présentes sur le territoire de la Suisse; - d’atlas de distribution : ouvrages présentant une carte de distribution pour chaque espèce d’un groupe donné. Ces ouvrages seront, le plus souvent possible, pourvus d’une clé de détermination des espèces du groupe traité et illustrés de dessins ou de photographies. » |
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Liste des titres de la série
FAUNA HELVETICA
(deutsch : de; français : fr; italiano : it; english : en) 1. Merz, Bächli, Haenni & Gonseth (sous la direction de). 1998. Diptera – Checklist. 369 p. [seulement 10 % des 106 familles considérées comme bien étudiées !] fr-de-it-en. 2. Turner, Kuiper, Thew, Bernasconi, Rüetschi, Wüthrich & Gosteli. 1998. Mollusca – Atlas. 527 p. [14 planches couleurs et presque chaque espèce photographiée en noir et blanc] de. 3. Sartori & Landolt. 1999. Atlas de distribution des Éphémères de Suisse-Insecta, Ephemeroptera (85 espèces). 214 p. fr-de. 4. Amiet, Neumeyer & Müller. 1999. Apidae 2. Colletes (15 espèces), Dufourea (6), Hylaeus (38), Nomia (1), Nomioides (2), Rhophitoides (1), Rophites (2), Sphecodes (28) et Systropha (2). 219 p. de-fr. Édition épuisée. [clé de détermination bien illustrée; courte bibliographie; Apidae 1 était en fait le numéro 12 de la défunte série INSECTA HELVETICA FAUNA] 5. Coray & Thorens. Orthoptères de Suisse : clé de détermination. 236 p. de-fr-it. [125 espèces de sauterelles, éphippigère, grillons-taupes, grillons et criquets; clé très bien illustrée] 6. Amiet, Herrmann, Müller & Neumeyer. 2001. Apidae 3. Halictus & Lasioglossum [77]. 208 p. de-fr. [17 espèces; clé de détermination illustrée] 7. Zaugg, Stucki, Pedroli & Kirchhofer. Pisces – Atlas. 233 p. fr-de. [60 espèces; clé de détermination illustrée] 8. Lampel & Meier. 2003. Hemiptera: Sternorrhyncha - Aphidina Tome 1 : Non-Aphididae. 312 p. de-fr. [Adelgidae (12 espèces), Anoeciidae (2), Callaphididae (38), Chaitophoridae (23), Drepanosiphonidae (3), Hormaphididae (1), Lachnidae (39), Mindaridae (1), Pemphigidae (24), Phylloxeridae (5), Pterocommatidae (5) et Thelaxidae (4); inclut une clé de détermination illustrée] 9. Amiet, Herrmann, Müller & Neumeyer. 2001. Apidae 4. Anthidium (14 espèces), Chelostoma (7), Coelioxys (12), Dioxys (2), Heriades (3), Lithurgus (1), Megachile (23), Osmia (47), Stelis (11). 273 p. de-fr. [clé de détermination illustrée] Chaque ouvrage est très bien présenté. Couvercles rigides, 23 x 16 cm, mise en page pratique et agréable à l’oeil. Ouvrage d’excellente qualité, bien illustré. Nous n’avons pas travaillé avec les clés de détermination, mais elles semblent fort bien conçues et illustrées. Et quand on connaît les difficultés rencontrées, par exemple, dans certains genres d’abeilles sauvages, tout outil bien fait peut être une source d’inspiration… Voir une clé de détermination. Amiet, Herrmann, Müller & Neumeyer. 2001. Apidae 3. Halictus & Lasioglossum [77]. 208 p. de-fr. [17 espèces; clé de détermination illustrée] Revue du livre par Robert Loiselle |
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Guide
des araignées et des opilions d’Europe Les
araignées ont toujours eu une place spéciale dans notre connaissance de
la nature. Elles ont été souvent décrites à tort comme dangereuses ou
mystérieuses. Cependant, la réalité est plus attrayante que le
folklore. Ces animaux, quelquefois aux dessins complexes et colorés,
ont des modes de vie variés, depuis les araignées à toile géométrique
de nos jardins jusqu’à des araignées aux mœurs étranges, telles que
les « araignées cracheuses » et les « araignées à chaussette ».
Le volume de Jones contient plusieurs types d'éléments.
La
partie descriptive de ce livre donne, dans l’ordre systématique, pour
chaque famille, une introduction où les caractères généraux et les
mœurs sont décrits. Puis, chaque
espèce est brièvement décrite et
illustrée par une photo en couleur de l’animal vivant dans son milieu
naturel. Des indications sont données sur la taille, la
forme et la
couleur, l'habitat et la distribution de l’araignée.
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Cette partie
principale est précédée
d’une introduction d’ensemble sur les araignées. Elle concerne la
morphologie
générale et la classification des Arachnides de la région,
leur vie, nourriture et comportement sexuel, leur distribution et leur
écologie. Une partie porte sur la manière de trouver et d’observer les
araignées.
Les espèces décrites dans ce livre sont celles que l’on peut facilement déterminer sur le terrain. En ce qui concerne les groupes dont la détermination ne peut se faire que sous le microscope, comme c’est le cas de beaucoup de Linyphiidae, ce sont les espèces les plus communes ou les plus intéressantes qui ont été illustrées. Toutes les photographies ont été faites spécialement pour ce livre et ont, pour la plupart, été prises sur le terrain. Cette collection unique de photographies fait de ce guide, non seulement un ouvrage de référence riche et original, mais aussi un livre agréable et en couleur qu’il faut avoir. Conçu au départ pour la Grande-Bretagne et le nord de l’Europe, ce livre fournit déjà l’essentiel des espèces « classiques » de l’Europe moyenne, espèces qui ont souvent une vaste répartition. Mais il devenait insuffisant pour les régions du sud et surtout pour les régions méditerranéennes. C’est pourquoi les traducteurs ont ajouté, selon la même présentation, les espèces les plus communes ou les plus remarquables des régions situées au nord de la mer Méditerranée. L’ouvrage couvre ainsi la Grande-Bretagne, l’ouest de l’Europe nordique, la France, la Belgique et la Suisse. Mais il peut rendre des services sur une zone beaucoup plus large, car les espèces traitées ont en général une vaste répartition. Dick Jones est un spécialiste en photographie; c’est aussi un arachnologiste amateur enthousiaste. Dans les années 70, il s’aperçut qu’il n’existait pas de guide photographique récent pour les araignées. Il mit alors en œuvre un équipement et des techniques pour clicher ces animaux sur le terrain, ce qui lui valut par la suite une collection unique de photos portant sur 350 espèces d’araignées et d’opilions. En cherchant à représenter toutes ces espèces, il a pu augmenter notre connaissance de leur distribution et de leur comportement. Jones, Dick. 2001. Guide des araignées et des opilions d’Europe. Anatomie, biologie, habitat, distribution… Delachaux et Niestlé, Lauzanne/Paris. 383 pages. ISBN : 2-603-01227-4. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Ground Beetles of
Connecticut Cette liste
annotée des espèces de Carabides du Connecticut s’adresse
aussi bien à l’amateur qu’au professionnel. Des 362 espèces comprises
dans la liste, des représentants de 51 espèces n’ont pas été capturés
depuis 1950. Les auteurs suggèrent que 40 de ces espèces sont
aujourd’hui disparues du Connecticut. À l’inverse, 44 espèces furent
récoltées pour la première fois après 1950.
D’une quinzaine de pages, l’introduction comprend les éléments suivants :
Pour chaque genre,
les auteurs
présentent une courte description morphologique et quelques données
écologiques. Pour chaque espèce, ils précisent : le statut de l’espèce,
sa répartition nord-américaine, sa phénologie locale; les collections
où elle est représentée, quelques phrases sur les micromilieux
fréquentés et les modes de vie, sa répartition dans l’état sur une
carte des 169 territoires municipaux, la page où trouver sa
photographie s’il y a lieu. En général, trois espèces sont présentées
sur deux pages : textes à gauche, cartes de répartition à droite.
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Trois
pages de conclusions générales traitent globalement du statut des
espèces, des types d’habitats recherchés, du déclin apparent des
espèces indigènes (perte d’habitat et possiblement des proies
naturelles, usage exagéré des pesticides dans les secteurs agricoles,
etc.), des espèces introduites (18) et de la phénologie des espèces. La
bibliographie comprend une cinquantaine de références utiles.
Les auteurs ont regroupé 74 très bonnes photographies en couleur au centre de l’ouvrage; elles couvrent 82 espèces dont un spécimen est montré en vue dorsale. L’ouvrage est pratique, d’une présentation moderne, mais la couverture ne nous semble pas très solide. Cette liste annotée des Carabides du Connecticut constitue sûrement un ajout utile dans la bibliothèque de tous ceux et celles qui s’intéressent aux Coléoptères du nord-est de l’Amérique du Nord. Plus d’une cinquantaine des espèces identifiées dans ce livre se retrouvent au Québec. Krinsky, W. L. & M. K. Oliver. 2001. Ground Beetles of Connecticut (Coleoptera: Carabidae, excluding Cicindelini). An annotated checklist. Bulletin 117. State Geological and Natural History Survey, Department of Environmental Protection, Hartford, Connecticut. 303 p. 74 photographies en couleur. 22 cm par 13 cm. ISBN 0-942081-11-0. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Guide
des mouches et
des moustiques Guide
des mouches et des moustiques va peut-être attirer moins l’attention…
et pourtant ce devrait être le contraire, puisque la majorité des
espèces étant de taille minuscule, on les connaît beaucoup moins.
Ce livre donne une très bonne idée de la diversité des Diptères. Les cinquante première pages expliquent la morphologie et les moeurs fascinantes de ces insectes souvent méconnus. La clé d’identification permet de reconnaître 174 familles de mouches et moustiques. Plus de 300 photographies en couleurs aident souvent le lecteur à reconnaître une espèce ou un genre (la prudence reste de rigueur étant donné la difficulté d’identifier plusieurs familles dont les représentants ont une petite taille). Les textes qui accompagnent ces photographies viennent enrichir nos connaissances sur ces petites bestioles parfois très colorées, parfois à l'allure insolite ou curieuse; leur diversité est fantastique et les modes de vie des plus variés. Cet ouvrage constitue une belle acquisition à qui veut se rincer l’oeil à travers la diversité du monde fascinant des insectes et naviguer à travers les clés d’identifications. Haupt, J. & H. Haupt. 2000. Guide des mouches et des moustiques. L’identification des espèces européennes. Collection Les compagnons du naturaliste. Delachaux & Niestlé, Lauzanne, Suisse. ISBN : 2-603-01175-8. Coût approximatif 45 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Les
petits animaux des lacs et rivières Depuis
quelques années déjà, Delachaux & Niestlé nous ont habitué à
des
ouvrages de grande qualité, autant au niveau des textes que des
illustrations. Les compagnons, les guides et les guides pratiques du
naturaliste constituent souvent d’excellents achats. Même s’il s’agit
de la flore ou de la faune d’Europe, les recoupements avec les genres
et les espèces nordaméricaines sont importants et on peut ainsi
apprendre des tas de trucs intéressants dans notre langue. Ils sont un
peu chers, mais… c’est vraiment du bonbon.
Celui qui a retenu notre attention cette fois-ci a pour titre Les petits animaux des lacs et rivières. Sont présentés 418 genres ou espèces aquatiques appartenant à 10 phylums, des Protozoaires aux Vertébrés. Les Arthropodes sont largement majoritaires (70 %) et les 246 genres ou espèces d’Insectes représentent à eux seuls près de 60 % des descriptions. Fait important à souligner, car il s’agit d’une situation rarissime, pour 70 % des types d’insectes, la nymphe ou la larve est décrite. Comme c’est souvent le cas pour les ouvrages européens, le spécialiste nord-américain reconnaît la plupart des noms de genres en feuilletant l’ouvrage. Les dessins représentant les organismes sont d’excellente qualité, très précis, le plus souvent réalisés à partir d’organismes vivants. Au besoin, le taux de grossissement est précisé. Les ordres et les familles sont présentés à l’intérieur d’un cadre bleu pour souligner le niveau supérieur de classification. Des rectangles en grisé ajoutent des renseignements complémentaires fort intéressants. |
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Pour faciliter la
recherche à l’intérieur du livre, les formes
générales (silhouettes) des différents types d’organismes sont
illustrées sur les quatre pages de garde et les pages correspondantes
sont spécifiées juste à côté.
Précédant un court glossaire et un index fonctionnel, le lecteur trouvera à la fin de l’ouvrage une description de 10 microcosmes particuliers : Vie animale sur les feuilles de nénuphar, Vie animale sous les feuilles de nénuphar, Vie animale à la surface de l’eau, Vie animale sous la surface de l’eau, Animaux des mares, Phytoplancton, Chaîne trophique d’un lac, Essaims, Animaux sur les pierres des cours d’eau vive, Pollution de l’eau. Pour ceux qui voudraient plus de précision quant aux groupes touchés, voici un petit tableau qui précise le nombre de genres ou d’espèces en fonction des treize ordres représentés; le nombre de larves illustrées est indiqué entre parenthèses. Olsen, L.-H., J. Sunesen & B.V. Pedersen. 2000. Les petits animaux des lacs et rivières. Les invertébrés, les poissons, les amphibiens. Delachaux et Niestlé SA, Lauzanne (Suisse) et Paris. 230 pages. ISBN : 2-603-01181-2. 40 $ Revue du livre par André Francœur |
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Guide
des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe Ce livre comprend :
Les
premières pages traitent de la morphologie du groupe, des biotopes, des
ennemis des Hyménoptères, de leur observation et de l'art de les
photographier. Même s’il s’agit d’espèces européennes, plusieurs
recoupements peuvent être faits avec l’entomofaune québécoise; il
arrive quelques fois qu’il s’agisse d’espèces paléarctiques, présentes
ici aussi. Souvent, les genres sont les mêmes.
Les nombres suivants de familles sont abordées : Symphytes (5), Apocrites Térébrants (4), Apocrites Aculéates (11). L’accent est mis sur les groupes les plus fréquemment rencontrés. On y trouve des photographies exceptionnelles, telle une double page montrant un nid de bourdons avec, en capsules, les photos des différents stades de développement. Bellmann, H. 1999. Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe. L’identification, le comportement, l’habitat. Collection Les compagnons du naturaliste. Delachaux & Niestlé, Lauzanne, Suisse. ISBN : 2-603- 01131-6. Coût approximatif 45 $. Revue du livre par Robert Loiselle |
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Papillons
et chenilles du Québec et de l’est du Canada Analyse publiée en
octobre 1998, dans le Bulletin numéro 20: Nouvelle
édition du volume de J.-P. Laplante. En avril dernier, une grande
vedette était de retour. En effet, le magnifique livre de monsieur
Jean-Paul Laplante, intitulé « Papillons et chenilles du Québec et de
l'Est du Canada » est de nouveau disponible, maintenant, aux Éditions
de l'Homme. Plusieurs entomologistes amateurs attendaient impatiemment
cette nouvelle édition, courant même les ventes de livres usagés avec
le fol espoir de mettre la main sur un exemplaire. Las! Les
propriétaires ne se départissent pas d'un si beau volume.
Cette édition est parée d'une toute nouvelle page-couverture mettant en vedette le roi des papillons… le Monarque. Quant au contenu, il est pratiquement inchangé: textes d'initiation, tables d'identification, excellentes photographies couleur des adultes, des chenilles et de nombreuses chrysalides de macrolépidoptères (papillons diurnes et grands papillons nocturnes, à l'exception des Likenées). Même s'il s'agit d'une bibliographie sélective à contenu en partie historique, une petite mise à jour aurait été appréciée, puisque 13 ans se sont écoulés depuis la sortie de la première édition. La seule modification importante apportée au texte touche la nomenclature scientifique, et là, les surprises sont nombreuses pour les non spécialistes. Danaidae, Satyridae et Libytheidae n'existent plus; vive les Danainae, Satyrinae et Libytheinae, trois nouvelles sous-familles de Nymphalidae. Une synonymie à jour de plus d'une centaine d'espèces est précisée en pages 278 et 279, ce qui évite des modifications coûteuses au contenu de l'ouvrage. Il s'agit d'une bonne décision, dans le contexte d'un prix de vente abordable pour le plus grand nombre possible de lecteurs. Bref, un très beau livre préparé par des gens de chez nous, illustrant près de 300 espèces du Québec, pour notre bon plaisir. Il faut encourager ces initiatives malheureusement trop peu nombreuses. Laplante, Jean-Paul. 1998. Papillons et chenilles du Québec et de l’est du Canada. Les Éditions de l'Homme, Montréal. 279 pages. Prix: 45 $. Revue du livre par André Francœur |
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Dictionnaire
étymologique de zoologie Ceux qui aiment
comprendre les termes scientifiques qu’ils utilisent apprécieront
grandement le tout nouveau Dictionnaire
étymologique de zoologie de
Bernard Le Garff. Il vient tout juste de paraître chez l’éditeur
Delachaux et Niestlé. Il est tellement bien fait qu’on a presque envie
de le lire en continu plutôt que de l’utiliser comme ouvrage de
consultation. En outre, des illustrations pertinentes viennent
enjoliver l’ouvrage.
Contrairement à bien d’autres érudits, l’auteur ne pratique pas la « tétratrichotomie », c’est-à-dire l’art de couper les cheveux en quatre. Ses descriptions de préfixes, suffixes et termes techniques sont claires et concises. Comme il l’écrit si bien dans sa préface, l’étymologie est à la portée de tous si l’on y consent un petit effort. En outre, « on ne peut mémoriser sans peine que ce que l’on comprend ». Voici quelques exemples tirés directement du livre de Le Garff. NOT (O)- du grec νωτος = dos. Voir leuconote, notochorde, notonecte, notopode, notostracé, notum. -> Voir dors-, terg-. [notochorde: axe squelettique dorsal des Chordés, présent chez au moins un stade de développement; Notostracés: petits crustacés pourvus d'une carapace dorsale; notum: pièce dorsale d'un segment thoracique chez les Insectes; etc.] |
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Notonecte de noto-
et de nect- = nager. Arthropode Insecte Hémiptère Hétéroptère
Hydrocorise qui nage sur le dos. Genre Notonecta. PÉTR- du grec πετροσ, puis du Latin petra = pierre, rocher. Ex.: pétrologie, pétrole, pétrographie, pétrifié, Pierre. Voir pétrel, petromyzon. Petromyzon de petr-, et myz- = sucer. Genre d’Agnathe qui se fixe aux rochers par la bouche: la lamproie. (Équivalent grec de lampetra). Voir lampetra, lamproie. Payer 45 $ pour un petit bouquin de quelque 200 pages peut paraître un prix exagéré. Dans ce cas-ci, les connaissances et la culture dégagées par le contenu de ce livre valent vraiment bien plus que cela. Le Garff, Bernard. 1998. Dictionnaire étymologique de zoologie. Comprendre facilement tous les noms scientifiques. Delachaux et Niestlé, Lausanne. 205 pages. Prix: 45 $. Revue du livre par André Francœur |
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Liste
des Lépidoptères du Québec et du Labrador Cette première
liste
taxinomique exhaustive des papillons du Québec et du Labrador est
l'oeuvre de Louis Handfield, avec la collaboration de Jean-François
Landry, Bernard Landry et J. Donald Lafontaine. Ce travail de 155 pages
(format 21,5 x 28 cm) recense 2 576 espèces, réparties en 64 familles.
Sont ajoutées 278 autres espèces connues des territoires limitrophes.
Toutes les mentions d'espèces ont été vérifiées par l'examen de spécimens déposés dans les collections. Il s'agit de la première liste exhaustive des Lépidoptères du Québec depuis 1912. Elle est accompagnée de notes et de commentaires pertinents qui touchent 261 des taxons répertoriés, des notices bibliographiques des nombreuses références consultées, d'une liste commentée de 52 espèces erronément mentionnées pour le territoire québécois, ainsi que d'un index de tous les taxons énumérés dans la liste principale. Les révisions taxinomiques permettant de déterminer les espèces sont mentionnées à même cette liste. Aucune modification nouvelle n'est proposée. Cependant, la nomenclature a été mise le plus à jour possible. Ainsi, beaucoup de noms apparaissent pour la première fois dans une publication nord-américaine parce qu'il s'agit soit d'introductions récentes, soit de changements nomenclaturaux publiés depuis peu, en Europe. On peut obtenir ce document en demandant le Supplément no 7 de Fabrerie auprès de l'Association des entomologistes amateurs du Québec (AEAQ), a/s Insectarium de Montréal, 4581 rue Sherbrooke Est. Montréal, Québec H1X 2B2. Adrélec: info@aeaq.qc.ca Handfield, Louis et al. 1997. Liste des Lépidoptères du Québec et du Labrador. Fabreries, Supplément no 7. AEAQ. 155 pages. Prix: 18 $. Revue du livre par André Francœur |
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Voyage
chez les fourmis Voyage chez les fourmis
est un livre absolument fascinant. Nos hôtes, les Drs Hölldobler et
Wilson sont deux des plus grands spécialistes des fourmis du 20e
siècle. Ils nous expliquent de façon très efficace les nombreuses
facettes de la vie de ces insectes surprenants: communication, conflit
et dominance, coopération, parasitisme social, etc. Selon les espèces,
les fourmis soutirent du miellat aux pucerons et à d'autres espèces
d'homoptères, exploitent le travail d'esclaves qui sont en fait les
individus d'une autre espèce de fourmi, cultivent leur propre espèce de
champignon (meule souterraine) et confectionnent des nids aériens en
attachant les feuilles des arbres avec la soie produite par leur petite
soeur. L'originalité des représentants de la famille des Formicides va
encore plus loin puisqu'un chapitre intitulé « Les fourmis les plus
étranges » nous présente des armes meurtrières tout à fait spéciales
portées par plusieurs espèces vindicatives et sanguinaires.
De chapitre en chapitre, plusieurs « old timers » de la myrmécologie sont présentés en même temps que leur découverte. D'ailleurs, les auteurs expliquent tour à tour leur passion des fourmis, et ce, à partir de leur adolescence. Le dernier chapitre explique plusieurs techniques d'élevage des fourmis avec ou sans matériel provenant du terrain. Le texte de l'ensemble de l'ouvrage est appuyé par plus de 60 illustrations en noir et blanc et de 64 planches couleur d'une grande beauté (tirés de leur livre « The Ants »). Hölldobler, B. & E.O. Wilson. 1996. Voyage chez les fourmis. Une exploration scientifique. Éditions du Seuil, Paris. 249 p. 68,95 $. Revue du livre par André Francœur |
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Hymenoptera of the
World: An Identification Guide to Families Monographie
complète sur les familles d'Hyménoptères du monde entier, Hymenoptera
of the World contient plusieurs innovations qui aideront
les
entomologistes à identifier correctement les hyménoptères à la famille
et même à la sous-famille dans de nombreux groupes.
Plus de 11 spécialistes mondiaux ont contribué à produire ce livre qui s'adresse autant aux entomologistes qu'à l'amateur sérieux. Parmi ces spécialistes, il y en a six provenant du Centre de recherches en biosystématique d'Agriculture Canada, à Ottawa, dont deux (H. Goulet et J.T. Huber) ont supervisé la production. R.M. Mason, aujourd'hui décédé, a aussi joué un rôle prépondérant dans la conception du manuscrit. De nombreux changements dans la classification vont surprendre l'amateur autant que le professionnel moins familier avec la classification contemporaine, basée surtout sur la phylogénie cladistique. Parmi ces changements, mentionnons le cas des Xyelidae qui ont été placés dans une super-famille à part. Les Sphecoidea (Sphex) ont été regroupés avec les Apoidea (Abeilles). Les Scolioidea (Fourmis et Guêpes parasites) ont été regroupés avec les Vespoidea (Guêpes sociales). Les Scelionidae et les Platygastridae on été exclus des Proctotrupoidea pour former une nouvelle super-famille, les Platygastroidea. |
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Les caractères
structuraux sont très bien schématisés.
Un représentant de chaque groupe a été dessiné de profil et en vue
dorsale sur une page entière, avec chacune des parties anatomiques
externes indiquées par une flèche. De plus, un glossaire visuel très
pratique a été conçu pour faciliter le travail de ceux qui sont peu
familiers avec la terminologie morphologique des Hyménoptères. On y
trouve chaque terme anatomique avec sa définition, accompagné d'un
dessin qui identifie la structure décrite par une zone hachurée ou à
l'aide d'une flèche.
Les clés d'identification sont très explicites. Audessus de chacun des paragraphes numérotés, offrant deux options possibles, deux ou plusieurs dessins de très bonne qualité schématisent chacune des options et sont marqués par une ou plusieurs lettres, chaque lettre représentant un critère d'identification. La seconde option est différenciée de la première par une double lettre (ex.: a et aa, b et bb, c et cc qui représentent trois critères d'identification servant à caractériser deux options possibles). Toutes les parties cruciales servant à l'identification sont indiquées par une flèche. Comme toutes les clés d'identification, les deux numéros à la fin de chaque option renvoient aux paragraphes où le lecteur devra poursuivre sa recherche, jusqu'à ce qu'il aboutisse à la famille. Le chapitre cinq nous conduit à chacune des super-familles. Les autres chapitres nous font aboutir aux familles. Pour certaines familles, l'identification va jusqu'à la sous-famille. Parmi les grands groupes allant jusqu'à la sous-famille, mentionnons les sphéciformes (Sphex), les Chrysidoidea, les Vespoidea (Guêpes et Fourmis) et les Ichneumonoidea (Ichneumons et Bracons). Environ 35% des pages du livre (contenant un total de 668 pages) comprend un dessin en gros plan sur une seule page d'un représentant de chaque famille et de chaque sous-famille (pour les groupes mentionnés plus haut). Ces dessins sont de qualité très variable, selon les groupes traités par les différents spécialistes. Cependant, les dessins des clés sont d'une qualité homogène pour l'ensemble de l'ouvrage. Chaque chapitre contient la description des familles et un sommaire des sous-familles pour chacun des groupes d'hyménoptères, ainsi que leur distribution à l'échelle mondiale et leur rôle écologique (lorsqu'il est connu). De plus, de nombreuses références renvoient aux publications les plus à jour pour chaque groupe, permettant d'aller à l'identification au genre et même à l'espèce. Hymenoptera of the World s'avère un livre indispensable pour tout hyménoptériste sérieux, surtout ceux qui font (ou ont l'intention de faire) des révisions taxinomiques et qui doivent avoir une vision mondiale des groupes appartenant à cet ordre. Il peut aussi être fort utile aux entomologistes généralistes, aux agronomes, aux ingénieurs forestiers et aux entomologistes amateurs, qui veulent aller au-delà du guide de terrain (du type Peterson) ou de livres comme An Introduction to the study of insects de Borror et al. (1989) et American Insects d'Arnett (1985). Il possède l'avantage d'avoir des clés d'identification plus explicites, plus faciles d'accès et mises à jour. Il contient les dessins d'un représentant de toutes les familles et de nombreuses sous-familles, et pas seulement des familles les plus importantes comme dans le cas des trois ouvrages précédents. Il a une portée mondiale plutôt que nord-américaine seulement. Il contient de nombreuses références récentes qui permettent d'aller plus loin dans la recherche. De plus, il est facilement accessible dans les librairies spécialisées en sciences de la nature ou distribuant les publications gouvernementales. Le prix (48.75$), près du double du guide Les insectes de l'Amérique du Nord (au nord du Mexique) de Borror et White (1991), qui lui comprend toutes les familles d'insectes d'Amérique du Nord, demeure tout de même abordable par la qualité et l'étendue du document, mais invite le consommateur à réfléchir sur le sérieux de son investissement avant l'achat. Goulet, Henri & John T. Huber (Eds.). 1993. Hymenoptera of the World: An Identification Guide to Families. Agriculture Canada, Ottawa. 668 pages. 231 figures. 21,6 x 28 cm. Publication 1894 / E ISBN 0- 669-14933-8. Revue du livre par Georges Pelletier |
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