Ordre des odonates

Les insectes appartenant à cet ordre ancien se regroupent en trois sous-ordres dont deux sont représentés au Québec : les zygoptères, du grec zygoptera signifiant aux ailes jointes ou égales, et les anisoptères, du grec anisoptera signifiant aux ailes dissemblables ou inégales. Le troisième sous-ordre, les anisozygoptères, était très répandu à l'époque du mésozoïque. Aujourd’hui, il renferme deux espèces appartenant au genre Epiophlebia; l’une vit au Japon, l’autre dans l’Himalaya.

Ces deux sous-ordres, les zygoptères et les anisoptères, se distinguent l’un de l’autre surtout par la façon dont les adultes tiennent leurs ailes, lorsqu’ils sont au repos. Les zygoptères tiennent leurs ailes jointes au-dessus de leur corps ou légèrement écartées, tandis que les anisoptères les tiennent à angle droit de chaque côté de leur corps. En les observant de plus près, d’autres caractères morphologiques peuvent nous aider à les différencier.
I – Les zygoptères (Zygoptera)
Les zygoptères sont des libellules frêles et délicates, avec des ailes presque toujours pédonculées, une tête très étirée en largeur, des yeux bien espacés et globuleux, un thorax étroit et allongé, un abdomen grêle, fin et cylindrique.

Leurs naïades grêles ont un abdomen cylindrique qui se termine par trois appendices généralement foliacés : ce sont leurs branchies.

Trois familles de zygoptères sont représentées au Québec : les agrionides, les lestides et les caloptérygides.

Vue latérale d'un mâle de l’agrion civil (Enallagma civile)
Agrionides (Cœnagrionidæ)
Les agrionides ont des ailes pédonculées, pas plus de deux nervules anténodales, leur nervure postérieure débute plus près du nodus que de l’arculus.

28 espèces au Québec.

Exemple : l’agrion boréal (Enallagma boreale)

Ailes de l’agrion boréal (Enallagma boreale)
Lestides (Lestidæ)
Les lestides ont des ailes pédonculées, jamais plus de deux nervules anténodales, une nervure médiane postérieure débutant plus près de l’arculus que du nodus.

9 espèces au Québec.

Exemple : mâle et femelle du leste flamboyant (Lestes eurinus)

Aile antérieure du leste flamboyant (Lestes eurinus)
Caloptérygides (Calopterygidæ)
Les caloptérygides ont des ailes non pédonculées, s’élargissant graduellement dès la base, un grand nombre de nervules anténodales, un corps de couleur métallique et des ailes foncées ou ambrées.

4 espèces au Québec.


Exemple : mâle du caloptéryx élancé (Calopteryx amata)
II – Les anisoptères (Anisoptera)
Les anisoptères, beaucoup plus robustes, ont des ailes non pédonculées, les postérieures s’élargissant à leur base. Leur tête arrondie porte des yeux très gros, parfois séparés, mais souvent contigus. Leur thorax est gros et fort. Leur abdomen est soit cylindrique, déprimé ou fusiforme.

Leurs naïades sont plus larges et beaucoup plus trapues. Leur corps est souvent parsemé de poils. Leur abdomen se termine par trois courts appendices cornés fermant l’entrée du rectum dans lequel se trouvent leurs branchies rectales.
Beaucoup plus nombreux, les anisoptères comptent six familles au Québec que nous divisons en deux groupes.
Mâle en vue latérale du gomphe cobra (Gomphurus vastus)

Vue dorsale d'une naïade de la crocothème de Servilia (Crocothemis servilia)
Groupe A

Familles dont les triangles des ailes antérieure et postérieure sont placés à égale distance de l’arculus et orientés vers l’apex de l’aile.

Les æschnides, les cordulégastrides et les gomphides font partie de ce groupe. La position des yeux distingue ces familles les unes des autres.

Exemple : l'æschne de Provancher (Æshna canadensis)
Groupe B

Familles dont les triangles des ailes antérieures sont plus éloignés de l’arculus que ceux des ailes postérieures et orientés différemment.

Les cordulides, les macromides et les libellulides font partie de ce groupe. La nervation de leurs ailes distingue ces familles les unes des autres.

Exemple : la julienne (Ladona julia)
Groupe A
Æschnides (Æshnidæ) Cordulégastrides (Cordulegastridæ) Gomphides (Gomphidæ)
Les æschnides ont des yeux composés qui se touchent sur une longue distance dorsalement.
21 espèces au Québec.
Les cordulégastrides ont des yeux composés qui se touchent ou presque en un seul point.
3 espèces au Québec.
Les gomphides ont des yeux composés nettement séparés dorsalement.
27 espèces au Québec.

Exemple : l'æschne de Provancher (Æshna canadensis)

Exemple : le cordulégastre maculé (Cordulegaster maculata)

Exemple : le gomphe cobra (Gomphurus vastus)
Groupe B
Macromides (Macromiidæ) Cordulides (Corduliidæ) Libellulides (Libellulidæ)
Les macromides ont le triangle de l’aile postérieure environ à moitié moins éloigné de l’arculus que le triangle de l’aile antérieure.
2 espèces au Québec.
Les cordulides ont le triangle de l’aile postérieure en continuité avec l’arculus ou presque, le champ anal de cette aile a quelque peu l’apparence d’une botte mais avec un bout peu développé.
26 espèces au Québec.
Les libellulides ont leur triangle de l’aile postérieure en continuité avec l’arculus, le champ anal a le profil d’une botte.
32 espèces au Québec.

Exemple : la macromie brune (Didymops transversa)

Exemple : la cordulie d’Amérique (Cordulia shurtleffii)

Exemple : la julienne (Ladona julia)

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