Ce genre repose
sur une seule espèce connue jusqu’à maintenant (Ettershank 1966). Il
s’agit d’un parasite social inquilin et sans ergates, inféodé
uniquement à Tetramorium
caespitum en région néarctique. Les limites de ce
taxon-hôte font encore problème dans cette région, mais d’autres
espèces de Tetramorium
sont utilisées par Anergates
en région Paléarctique (Lapeva-Gjonova et al. 2012).
Ces deux espèces de fourmi seraient fort probablement importées d’Europe, où elles sont largement réparties, lors de la colonisation de la rive Est du continent nord-américain. Cette hypothèse sur leur origine demeure dominante contre celle d’espèces indigènes (Smith 1943, Creighton 1950). La « Liste rouge » des espèces menacées sur la planète Terre, produite par l’Union internationale pour la protection de la nature (UICN), classe cette fourmi comme vulnérable (SIGG 1996). Anergates
atratulus
(Schenck 1852)
Diagnose. Tailles
des deux sexes variant de 2,0 à 4,5 mm. GYNE. Corps noir à brun foncé,
mat ou très peu luisant; appendices brun jaunâtre. Microsculpture de la
cuticule densément aréolé-ruguleuse, générant une apparence de
ponctuation. Pilosité limitée à des poils semidressés ou couchés sur le
clypéus, les mandibules et les antennes. Yeux bombés accompagnés de
trois ocelles surélevés sur le vertex (en vue latérale). Antennes de
10-11 articles, torule rond et profond. Front court et large sans
carènes latérales. Clypéus à
surface étroite; aire médiane projetée vers le front; marge antérieure
épaisse et arrondie, profondément convexe au centre. Palpes buccaux
d’un seul article réduits et globuleux. Mandibules trapues, à dos
convexe, munies seulement d’une dent apicale. Dos du métanotum distinct
et court. Propodéum inerme; face postérieure verticale et convexe.
Pétiole moins large que le postpétiole qui est sessile. Surface dorsale
du gastre des femelles vierges divisée par une large et profonde
gouttière centrale, un caractère exclusif. MÂLE. Corps un peu plus long
et
trapu, de couleur brun-jaune crémeux et pâle, de forme nymphoïde et
aptère, pouvant à peine marcher. Sculptures, pilosité et tête assez
semblables à celles de la femelle. Pétiole et postpétiole comprimés et
très larges, postpétiole sessile et largement uni à la face dorsale du
gastre. Génitalia énormes et exposés. NYMPHE. Blanche et nue. Les
spécimens d’adultes en collection deviennent assez rapidement
grisâtres. Photos.
Bioécologie. Cette minuscule fourmi, qui illustre une évolution dégénérative extrême, se rencontre dans les mêmes habitats que ceux de son hôte dont elle dépend pour réaliser son cycle de développement. La copulation se fait entre frères et sœurs (adelphogamie) dans le nid-hôte. La gyne fécondée, une fois adoptée par des ouvrières d’une colonie de T. caespitum, devient physogastre par le fort développement des ovarioles pour produire des oeufs. Les membranes qui relient les sclérites (tergites et sternites) s’étalent et s’étirent fortement, séparant ainsi ces sclérites. Cette nouvelle reine se retrouve progressivement dans le même état qu’une reine de termite, incapable de se déplacer à cause du poids du gastre. Les ouvières la lèchent et recueillent ses œufs, alors que la reine de la colonie-hôte est éliminée ou était déjà morte, ce qui restreint la survie de cette myrmécobiose. « Les reines des fourmis inquilines sont souvent attractives et tolérées par les ouvrières-hôtes (Passera & Aron 2005) ». Répartition. Une seule observation jusqu’à présent : terrain d’une résidence, ville de Repentigny, en banlieue de Montréal (Francoeur & Pilon 2011). On peut s’attendre à découvrir cette espèce dans les territoires où Tetramorium caespitum est bien implantée, en particulier en milieu urbain (détails à la page Tetramorium). Répartition néarctique. Signalements sporadiques d’est en ouest aux États-Unis, plus fréquents dans l’est (Dash & Sanchez 2009). Sud-ouest du Québec.
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