Les
cicadelles sont
de
minuscules insectes
sauteurs, la majorité d'entre elles mesurant entre 4 et
6 mm. Elles ont généralement une forme allongée, de longues pattes
arrière bordées de rangées de fines épines et les ailes en toit. Leurs
couleurs sont
extrêmement variées et souvent spectaculaires. Plutôt
solitaires, elles s'observent aussi parfois en colonie, surtout
lorsqu'elles sont au stade immature. Contrairement aux pucerons et aux
membracides il est plutôt rare d'observer les fourmis à leurs côtés.
Athysanus argentarius
On les retrouve
dans
presque tous les milieux. Par exemple sur le bord
des cours d’eau, sur du jonc ou du carex, sur les mauvaises herbes et
les graminées des champs secs, en forêt sur des feuillus ou des
conifères et dans les champs cultivés. Au Québec, on les observe en
zone tempérée nordique, en zone boréale et même en zone arctique, où
croissent des arbustes et des plantes herbacées. Elles sont dépendantes
d’un ou de quelques hôtes apparentés (par exemple, les bouleaux, les
carex, etc.). Noter l’hôte sur lequel une cicadelle nymphe ou adulte se
nourrit aide grandement à sa détermination.
Les cicadelles sont
des
insectes piqueurs-suceurs qui s'alimentent
exclusivement de fluides des végétaux. Certaines espèces préfèrent la
sève brute
et d'autres la sève élaborée. D'autres encore prélèvent le contenu de
certaines cellules de
la plante causant une décoloration blanchâtre sur la feuille. Quelques
espèces sont des vecteurs de virus qui se développent sur les cultures.
On a longtemps cru que les cicadelles étaient muettes, contrairement
aux cigales, qui leur sont apparentées. C’est Ossiannilsson, dans les
années 1940, qui démontra
qu’elles
communiquaient entre elles. Depuis
ce temps, d’autres recherches ont révélé qu’elles communiquent non
seulement à l’occasion de l’accouplement mais aussi qu’elles émettent
des sons ou des vibrations lors de comportements reliés à leur
toilette, à l’appel ou à une agression. Bien qu’ayant un répertoire
beaucoup moins développé que celui des mâles, les femelles émettent
aussi des sons et «chantent» en duo avec les mâles, avant la
copulation. Dans la nature, l’oreille humaine ne perçoit pas ces
vibrations généralement transmises via la plante. Il faut les
amplifier avec des appareils sophistiqués pour les entendre.
Les cicadelles
s’enduisent
d’un liquide aux propriétés exceptionnelles,
fait à base de brochosomes. On peut observer assez souvent des traces
crayeuses étalées sur leurs ailes. Certaines espèces accumulent cette
substance
sur une partie de l'aile qui comporte de petites vagues, des poils ou
une légère dépression. Une fois séchée, cette plaque est grattée avec
les pattes au-dessus des oeufs fraîchement déposés et qui se couvrent
alors d'une couche protectrice.
On observe plus de 500 espèces au Québec et environ 20 000 mondialement. Les cicadelles sont
des Hémiptères appartenant au groupe des Cicadomorphes, tout comme les
membracides, cigales et cercopes.
Sur ce site, le terme «cicadelle» fait référence aux seuls membres de
la famille des Cicadellidae.