Clyte des champs


Insectes en action

Cette page vous propose quelques séquences vidéos mettant en scène de courts mais intenses moments de la vie de divers insectes. Les vidéos ont été enregistrées à partir de tablettes numériques ou de téléphones cellulaires. La qualité des images est inégale mais les sujets, pris sur le vif en pleine nature, sont remarquables.

En bas de page, un reportage photo mettant en vedette une guêpe prédatrice et l'araignée enfouie dans son nid pour nourrir sa larve.

Copulation de guêpes du genre Ammophila

La séquence de plus de cinq minutes présente l'effort de deux mâles (→ m1 et → m2) pour féconder une femelle (→ f) qui n'est pas réceptive. Les deux mâles tentent de se repousser mutuellement. Un troisième mâle (→m3) est installé dans le sens contraire de la mêlée. Les flèches pointent sur les abdomens des guêpes.

Cette guêpe est prédatrice. Elle capture une proie qu'elle enfouit vivante et paralysée et auprès de laquelle elle pond un oeuf. Une fois éclos, la larve se nourrira de la proie.

Image tirée de la vidéo

Femelle Ammophila sp.


Fourmilion
À la lisière d'une forêt, plusieurs larves de fourmilions se sont établies sur une bande sablonneuse (photo 1). Chaque larve vit dans une loge dans le sol et crée progressivement un entonnoir en projetant le sable au loin. Les insectes qui s'aventurent sur ce terrain miné et qui glissent au fond du cône peinent à échapper à la larve prédatrice.

Ici, un charançon a été observé pendant plus d'une demi-heure. Il remontait inlassablement la pente de l'entonnoir mais le fourmilion, tout en restant tapi dans son trou, lui projetait du sable, provoquant ainsi un éboulement de la pente qui ramenait sa proie vers le bas (photo 2). À plusieurs reprises, le fourmilion a réussi à saisir le charançon avec ses larges mandibules en forme de pinces (photos 3 et 4). Mais la proie, vive et robuste, résistait vaillamment à sa capture. La vidéo présente une courte séquence où le fourmilion secoue violemment le charançon afin de le neutraliser.


Photo 1

Photo 2. Charançon en fuite et tête armée du fourmilion.

Photo 3

Photo 4
Les fourmilions appartiennent à l'ordre des Névroptères (ou Neuroptera) et à la famille des Myrmeleontidés. Pour en savoir plus, consutez le site d'Aramel. Des photos de larves entièrement exposées ainsi que des adultes sont accessibles sur BugGuide. 


Asticots
Sur le bord d'un chemin, la carcasse d'une grosse marmotte est dévorée par des centaines de larves de diptères, des asticots. Pour les voir en activité, consultez la vidéo. À noter que le joli chant d'oiseau qui contraste avec le bruissement de la multitude affamée est celui de la Paruline couronnée.
Carcasse de la marmotte. Plusieurs mouches adultes survolent la masse agitée des asticots et s'y posent. Jolie photo de famille! En fait, c'est l'arrière des asticots, avec leurs deux stigmates, qui se présente à la caméra.
Les asticots quittent la carcasse et s'enfouissent dans le sol pour faire leur pupe d'où ils émergeront au stade adulte. Même s'ils parcourent une courte distance, ils doivent parfois affronter quelques prédateurs. Ici, plusieurs fourmis tentent de capturer un asticot qui s'empresse de creuser le sol et de disparaître. Le mouvement est constant. Les larves débordent d'énergie. Un léger bruissement se fait entendre au-dessus de la mêlée.


Essaimage
En 2014, dans un quartier résidentiel en banlieue de Montréal, une colonie d'abeilles est observée dans le tronc d'un très vieil Érable à Giguère. Tout l'été, l'activité est intense. L'année suivante, le 24 mai, la ruche essaime et s'installe au pied de l'arbre, sur les branches d'une haie de cèdre. Les abeilles y passeront la nuit et s'envoleront l'après-midi du 25 mai pour une destination inconnue. L'activité de la ruche, bien que réduite, a continué durant tout l'été.

Gros plan de l'essaim

Vue éloignée de l'essaim





L'entrée de la ruche.

L'essaim mesurait environ 40 cm de haut


Le chant de l'oécanthe
Le chant des oécanthes est produit par le frottement des deux ailes antérieures qui sont relevées perpendiculairement au corps. Le bord intérieur d'une aile est épaissi et, par un mouvement en cisaille très rapide des deux ailes, frotte sur une nervure transversale de l'aile opposée, armée de minuscules dents. Le mécanisme se trouve au quart inférieur de l'aile, la portion apicale servant à amplifier le son produit.

À droite, l'Oécanthe à pattes noires (Oecanthus nigricornis) fait vibrer ses ailes pour produire le son destiné à attirer une femelle. Pour voir ce spécimen en action et entendre son chant, consultez la vidéo.

Le chant des oécanthes à pattes noires et à quatre points (O. quadripunctatus) est très semblable. Les deux espèces produisent un trille continu qui est plus ou moins lent ou grave selon la température ambiante. Par contre, l'Oécanthe thermomètre (O. fultoni) chante par pulsations très caractéristiques. Au cinéma, ce chant est souvent entendu comme trame de fond sonore des nuits d'été. Écoutez:  
La température ambiante en °C peut être déduite en calculant le nombre de pulsations émises en sept secondes puis en ajoutant cinq au résultat (Pelletier, G. 1995. Insectes chanteurs du Québec).

Oécanthe à pattes noires en train de chanter.

Photo 1. La femelle, à gauche, s'approche du mâle aux ailes relevées.

Photo 2. Les ailes du mâle, relevées à la verticale, exposent la cavité (→) qui contient une sécrétion appréciée par la femelle.

Photo 3. L'accouplement a eu lieu. Le mâle a déposé son spermatophore (→) sur la femelle pendant que celle-ci continue de « lécher » le fond de la cavité à la base des ailes du mâle.
Un mâle Oécanthe à pattes noires chante, les ailes relevées à la verticale. Une femelle s'approche derrière le mâle (photo 1). Sur le métanotum du mâle (photo 2 →) une glande logée dans une cavité produit une substance appréciée par la femelle. Lorsqu'elle est réceptive, elle monte sur le dos du mâle et consomme la sécrétion contenue dans la cavité. Après un certain temps, l'accouplement a lieu dans cette position. On observe le spermatophore de couleur rose (photo 3 →) que le mâle a réussi à déposer. La femelle continue de consommer la sécrétion du mâle. Celui-ci a tout intérêt à garder la femelle en place afin que le spermatophore se vide de ses spermatozoïdes et féconde adéquatement la femelle. Celle-ci s'éloigne éventuellement du mâle, ramène le bout de son abdomen vers l'avant et enlève avec sa bouche la capsule qu'elle mange (Fulton, 1915).

Les oécanthes sont des grillons (Grillidés) appartenant à l'ordre des Orthoptères, tout comme le sont les némobies et les vrais grillons.


Guêpe au travail
Sur le rivage du fleuve Saint-Laurent, le long d'une plage couverte de petites pierres, plusieurs guêpes creusent des trous. On peut observer leur va-et-vient continuel. Elles entrent et ressortent un moment plus tard à reculons, avec une petite pierre entre leurs pattes avant. Elles vont déposer la pierre plus loin, en marchant, de sorte qu'aucun monticule ne borde l'entrée.

Dans la séquence vidéo, la guêpe fait deux entrées-sorties.
La capture d'une proie amenée dans le nid n'a pas été observée.




Une guêpe et son nid
La séquence qui suit a été observée à Lanoraie un 19 septembre, le long d'un chemin bordé de sable et de mauvaises herbes clairsemées, à la lisière d'une forêt. La guêpe prédatrice appartenant à la famille des Pompilidae a capturé et paralysé une araignée (Salticidae), l'a traînée au sol vers un site de nidification qu'elle a choisi, puis creusé le nid où elle a enfoui l'araignée devant servir de nourriture à sa larve. Elle a ensuite refermé le nid. Le tout a duré 50 minutes, excluant la capture de l'araignée et sa neutralisation, qui n'ont pas été observées. Une quarantaine de photos horodatées ont permis d'établir précisément la durée des observations.
10h57 - La guêpe transporte une araignée (Salticidae) qu'elle a  paralysée. Sa progression est difficile car le sable est jonché d'obstacles. Sa proie est probablement trop lourde pour qu'elle puisse la déplacer en vol. 10h58 - La guêpe suspend l'araignée à quelques centimètres du sol et part à la recherche d'un emplacement pour son nid.
11:05 - La guêpe est revenue et a déplacé l'araignée à une quinzaine de centimètres du futur nid. 11:06 - Début des travaux qui prendront 23 minutes. 11:09 - Le creusage progresse.
11h21 - Le sable est déplacé avec les pattes, du même côté de l'entrée du nid. 11h29 - Le nid est prêt à recevoir la proie. La guêpe va la chercher où elle l'avait laissée, la saisit et la tire dans son nid.
11h41 - 12 minutes plus tard, la guêpe revient à la surface. Elle s'active ensuite, pendant les trois minutes suivantes, à combler le nid avec le sable. Une fois fait, elle reste trois autres minutes autour du nid. Avec ses pattes, elle déplace ici et là du sable, puis une brindille et un bout de feuille, un peu comme si elle voulait « maquiller la scène ». 11h47 - La guêpe vient de partir. L'emplacement du nid (→ ) est indécelable.

Références
Fulton, B.B. 1915. The tree crickets of New York: life history and bionomics. New York Agricultural Experimental Station. Technical Bulletin 42: 3–47.
Pour tout savoir sur les oécanthes (tree crickets).
Crédits
La première vidéo, Copulation de guêpes du genre Ammophila, est de Jean-Luc Brousseau. Toutes les autres vidéos et le reportage photo sont de Claude Pilon.


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